2 127 vues
image_pdfimage_print
le 17/5/2010 8:30:00 (2284 lectures)

 

Le 14 mai 1948 est le jour de la création de l’Etat israélien, mais cette date est commémorée par les Palestiniens comme la Nakba, la catastrophe. L’idée initiale selon laquelle la Palestine était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre » a constitué l’un des plus grands mensonges de l’histoire et a servi de justification à la politique sioniste de colonisation.

Cette catastrophe prend d’abord la forme de la légitimité internationale lorsque l’Onu adopte, le 29 novembre 1947, la Résolution 181, instituant la partition de la Palestine, partition refusée par les Palestiniens. Non seulement ils étaient spoliés de leur terre, mais en outre 56 % du territoire palestinien étaient attribués aux Juifs, qui constituaient moins du tiers de la population et possédaient jusque là à peine 7 % des terres.

Cette catastrophe, c’est aussi la destruction, entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine, avec ses 250 habitants massacrés par les forces militaires juives.

Cette catastrophe enfin, c’est 800 000 Palestiniens expulsés de leurs terres sans que leur droit au retour ne soit encore reconnu dans les faits. Chassés de leurs terres et niés de tous, les réfugiés (environ 5 millions) attendent toujours de retourner chez eux.

La catastrophe continue aujourd’hui. Le vol de la terre se poursuit, et l’épuration ethnique est partout à l’œuvre, principalement à al-Quds (Jérusalem), dans le Naqab et la vallée du Jourdain. La répression est quotidienne. Chaque jour, plusieurs dizaines de Palestiniens sont kidnappés et torturés. Il y a déjà 11000 prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes. Outre l’apartheid qu’ils subissent quotidiennement, la pression s’accentue aussi sur les Palestiniens de 48 (ceux qui sont restés chez eux lors de la création de l’Etat sioniste en 1948). Plusieurs villages ont été détruits et des responsables politiques sont menacés d’expulsion. Même si les difficultés sont énormes, même si Israël est l’un des Etats les mieux armés du monde, même s’il a toujours été soutenu par les puissances occidentales (Angleterre, France puis Etats-Unis, Europe), la résistance palestinienne a réussi à contrecarrer la volonté expansionniste d’Israël. L’évacuation de Gaza en 2005, si elle fut présentée par les dirigeants criminels d’Israël comme un retrait tactique, n’en constitue pas moins pour eux un échec. En effet, ce territoire était devenu ingérable pour les sionistes en raison de l’intensité et de la pugnacité de la résistance du peuple palestinien. Le processus d’expansion d’Israël qui a culminé avec l’occupation de toute la Palestine en 1967, du Golan syrien et du Sinaï égyptien, a poursuivi son recul avec la libération de Gaza.

Et ce n’est pas la seule défaite encaissée par les sionistes dans la région. Car depuis 2000, l’armée des colonisateurs juifs va de déboires en déconfitures. Il y a vingt ans l’armée coloniale a dû se retirer du Sud-Liban face à la détermination de la résistance libanaise organisée par le Hezbollah. En 2006, la résistance libanaise a une nouvelle fois fait plier l’armée. Le mythe de l’invincibilité de l’Etat sioniste a volé en éclats, malgré les discours éculés des médias occidentaux qui s’ingénient à nous présenter Israël comme un agent de la paix régionale et les résistants islamistes comme des terroristes. La soi-disant paix, toujours promise, jamais réalisée en raison de la nature guerrière et coloniale de l’Etat israélien, ne fait plus recette en Palestine où en 2006, le Hamas fut élu aux plus hautes fonctions dans le but de continuer la lutte de libération nationale. Ces élections constituèrent aussi une amère défaite politique pour l’Etat terroriste d’Israël qui comptait sur une autorité palestinienne conciliante, inféodée, pour mener à bien sa politique coloniale. En juin 2007, la victoire du Hamas fut parachevée à Gaza après la défaite militaire infligée aux franges collaboratrices du Fatah qui avaient manigancé avec Israël et les Etats-Unis un plan pour renverser le nouveau pouvoir islamiste. La bataille de Gaza, engagée en décembre 2008 pour détruire le Hamas et la résistance palestinienne, s’est soldée par un nouvel échec puisque l’offensive n’a atteint aucun de ses objectifs militaires et politiques.

Confronté à une série d’échecs successifs, l’Etat israélien perçoit plus ou moins confusément sa fin prochaine, sa descente aux enfers, et cherche dans des tentatives désespérées de retrouver une puissance à jamais disparue. Il affame la population de Gaza, il intensifie la colonisation en Cisjordanie et à al-Quds, il emprisonne par milliers les militants palestiniens, il opère des incursions meurtrières et assassine les responsables de la résistance, il adopte chaque jour de nouvelles lois racistes pour étouffer la mobilisation des Palestiniens de 48. Restaurer une puissance évanouie et donner des gages de radicalisme fascisant à une société coloniale qui réclame toujours plus de répression envers les Palestiniens. Début 2009, les sondages n’ont-ils pas montré que la population juive d’Israël estimait à une très large majorité qu’il fallait poursuivre les bombardements sur Gaza au moment où le gouvernement de Tzipi Livni estimait que la guerre perdue devait trouver un terme ?

Plus largement, ces échecs sont ceux des Etats occidentaux qui, dans leur tentative de soumettre tout le Moyen-Orient à la domination d’Israël et donc à la leur, n’ont pas réussi à désarmer ni à contenir les insurrections palestinienne, libanaise, irakienne ou afghane . Au contraire la résistance se trouve aujourd’hui renforcée par la constitution d’un axe moyen-oriental unissant l’Iran, la Syrie, le Liban et maintenant la Turquie. Et une nouvelle déconvenue attend les armées impérialo-sionistes si jamais elles osaient s’en prendre au peuple iranien au nom de la lutte contre la prolifération nucléaire. Mais cette justification guerrière, la même qui avait été utilisée pour envahir l’Irak…, ne doit tromper personne, car s’il devait y avoir désarmement nucléaire il devrait commencer d’abord par les Etats-Unis, Israël et leurs alliés occidentaux.

Le Comité Action Palestine œuvre pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien, c’est-à-dire la libération de la terre arabe de Palestine. Il réaffirme les quatre principes suivants :

– La condamnation du sionisme comme mouvement politique colonialiste et raciste.

– Le soutien inconditionnel à la résistance du peuple palestinien et à son combat pour son auto-détermination et son indépendance nationale.

– La reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux.

– La libération de tous les résistants emprisonnés.


 

Le COMITE ACTION PALESTINE
vous invite à une soirée-débat :

La Palestine et les enjeux géopolitiques au Moyen-Orient

Le vendredi 14 mai 2010 à 20h30,
à l’Athénée Municipal, place St Christoly,
Bordeaux (Tram A et B, arrêt Hôtel de Ville)

Avec

– Mohammed TAHAR BENSAADA , professeur en sciences sociales :
« La résistance palestinienne et les enjeux géopolitiques au Moyen-Orient »

– Recai USTA , président de l’AMGT
« Le changement politique en Turquie : un tournant au Moyen-Orient »

 

Le 15 mai 1948 : avec la création de l’Etat-colonie Israël, la Palestine est rayée de la carte et une grande partie du peuple palestinien est contrainte à l’exil lors d’une vaste opération d’épuration ethnique.

Plus de 500 villages sont détruits et près de 800 000 Palestiniens expulsés de leur terre. De nombreux massacres ont lieu. Mais 60 ans après, le peuple Palestinien résiste plus que jamais à la plus terrible des colonisations, à l’épuration ethnique qui se poursuit et au régime d’apartheid instauré par l’Etat israélien raciste.

print