17 avril : Journée internationale des prisonniers palestiniens

2 069 vues
image_pdfimage_print
le 15/4/2011 10:10:00 (950 lectures)

 

images (10)Les prisonniers palestiniens : combattants de la liberté

Tout Palestinien est potentiellement le prisonnier d’Israël, du seul fait qu’il soit Palestinien. Car la prison coloniale est l’instrument du plan sioniste de destruction de l’identité palestinienne.

La prison coloniale israélienne est un auxiliaire de l’agression guerrière. Elle fait partie de la violence par laquelle l’occupant cherche à imposer sa loi, en procédant méthodiquement à l’anéantissement physique et psychologique du détenu.

La prison coloniale israélienne est aussi un substitut de la peine de mort. Elle sert à criminaliser les combattants de la résistance tout en assurant au régime sioniste une façade « démocratique ».

Depuis 1967, plus de 650 000 Palestiniens ont connu la détention dans les geôles sionistes, soit environ 20% de la population de Cisjordanie et Gaza. Suite à des tortures ou à des négligences médicales, 198 prisonniers palestiniens sont devenus des martyrs en prison.

Il y a actuellement entre 8000 et 9000 Palestiniens détenus par la puissance occupante. Au moins un millier est en détention administrative, c’est-à-dire retenus uniquement sur ordre des services secrets israéliens. On compte 800 prisonniers condamnés à perpétuité, dont 6 femmes ; 570 Palestiniens sont condamnés à 50 ans d’incarcération, dont 4 originaires des territoires occupés en 1948 ; 110 ont passé plus de 20 ans en prison, 13 ont déjà passé plus de 25 ans, et 3 d’entre eux sont détenus depuis plus de 30 ans. Naïl al Barghouti, qui est le doyen des prisonniers palestiniens a déjà connu plus de 32 ans d’enfermement. 325 Palestiniens encore détenus actuellement ont été incarcérés avant la signature des Accords d’Oslo en 1993, et 555 avant le début de l’Intifada Al-Aqsa. En décembre 2010, il y a dans les prisons de l’occupant sioniste 36 femmes et 280 enfants, dont 32 ont entre 12 et 15 ans.

Le système carcéral sioniste enferme la société palestinienne dans une toile d’araignée dont les maillages n’épargnent personne, hormis les collaborateurs. Il vise à détruire la société en ciblant la structure familiale : il n’existe aucune famille palestinienne qui ne compte parmi ses membres un détenu ou un ex-détenu. Ce système s’attaque aux forces vives de la nation palestinienne en emprisonnant les enfants. Aujourd’hui, il devient improbable de croiser en Palestine occupée un Palestinien qui n’ait été raflé ou arrêté. Il en résulte qu’en Palestine, la proportion de prisonniers politiques par rapport à l’ensemble de la population est la plus élevée au monde. D’autres prisonniers arabes subissent le même sort que les Palestiniens. « Coupables » de résistance au plan de domination occidentale au Moyen-Orient, tous vivent l’enfer du cachot et de la torture dans les prisons de l’occupation et de la collaboration.

Mais l’acharnement à « punir » et à emprisonner dans des proportions industrielles révèle en réalité la peur du régime colonial sioniste d’échouer dans son projet et de se voir lui-même rayé sur le plan existentiel. Rien ne symbolise mieux que la prison coloniale la lutte à mort qui se joue entre colon et colonisé. Car si la prison est l’éventualité certaine du résistant, la résistance est aussi l’horizon du prisonnier. C’est ce qu’attestent les luttes menées au sein même des geôles sionistes. Et c’est ce que prouve la place essentielle des prisonniers dans le combat national palestinien. Les prisonniers sont les martyrs, mais non les victimes de la résistance. Ils en sont les acteurs. Lutter contre les conditions carcérales, c’est aussi lutter pour que la résistance continue. C’est donc lutter pour que la société continue d’exister. Parce que le combat des prisonniers est toujours un combat politique, le statut de prisonnier constitue, par conséquent, un repère fondamental de l’identité nationale palestinienne.

C’est pourquoi la libération inconditionnelle de tous les prisonniers, palestiniens et arabes, est une revendication centrale de la cause palestinienne.

En écho à cette revendication, le CAP a réalisé un calendrier 2011 « Les prisonniers combattants de la liberté » qui rend l’hommage dû à tous les résistants privés de liberté. Il soutient également la manifestation européenne du 15 avril 2011 à Bruxelles pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens.

print