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Massacre de Deir Yacine le 9 avril 1948



A un kilomètre seulement à l’ouest de la ville d’Al-Quds se trouve le village de Dir Yassine. Il est lié à Al-Quds par une route goudronnée « de troisième degré ». Et il est entouré par les villages d’Al-Qastal Lafta, Qalouniya, Ain Karem et Al-Malha. Il est entouré par des colonies sionistes : Beit Fighano Montfiori à l’est, Ghafaat Chaoul au nord, Yaftout au sud et Motsa Warza à l’ouest.

Le village se trouvait sur le flanc d’un mont d’une hauteur de 780 mètres. Ses maisons s’étendaient sur ses flancs, entourées par des arbres fruitiers et des arbres de pins.

En 1945, les terrains du village de Dir Yassine étaient d’une superficie de 285,7 hectares. Le village lui-même était installé sur 1,2 hectares.

Le massacre de Dir Yassine n’est pas le seul dans l’histoire palestinienne. Celui d’Al-Tantoura avait fait quasiment le même nombre de victimes. Il y a même d’autres massacres dont le nombre de victimes est plus important que celui de Dir Yassine. Al-Lad, Ar-Ramla et Al-Dawayma ont fait chacun plus de 450 victimes. En jetant un regard sur les témoignages recueillis de personnes arabes et sionistes, on comprend pourquoi le massacre de Dir Yassine fait couler beaucoup d’encre, beaucoup plus que les autres.

LE MASSACRE

Le matin du vendredi 9 avril 1948, les bandes d’Aragon et de Shtern avaient attaqué le village d’Al-Qastal. Dans cette attaque, le chef Abdou Al-Qader Al-Hosseyni tomba en martyre. Ensuite, des forces de ces deux bandes dynamitèrent les maisons du village de Dir Yassine. Elles mirent la main sur le village, après avoir fait exploser toutes ses maisons, l’une après l’autre. Et après avoir ouvert le feu sur tout ce qui bougeait à l’intérieur comme à l’extérieur des maisons : hommes, femmes, enfants. Elles portaient des vêtements arabes pour piéger et tuer toute résistance. Elles volèrent les vêtements et toutes les affaires de leurs victimes. Quelques habitants purent s’enfuir vers les villages arabes voisins.

Pour ce qui est des femmes et des enfants, qui ne purent s’échapper, même des blessés, au nombre de deux cents, les criminels les emmenèrent dans des camions après les avoir déshabillés et malmenés. Les camions parcouraient les quartiers juifs sous toutes sortes d’agressions et d’humiliations. Ils les jetèrent enfin dans un terrible état.

TEMOIGNAGES

Maïr Baïl, chef des forces spéciales dans le Haganah, affirme au journal hébreu Yadiot Ahranot que les hommes d’Argon et Shtern tuèrent hommes, femmes, enfants, sans aucune hésitation.

Jack De René, délégué de la Croix-Rouge internationale dans la ville d’Al-Quds, dit qu’il vit des femmes parmi les bandes portant des couteaux tachés de sang et sortant du village, après le massacre. « Apparemment, elles faisaient partie de l’équipe de nettoyage qui avait pour mission d’achever les blessés. Et elles exécutèrent cette (sale mission) avec soin », témoigne le délégué international.

Robert Mkat, le consul américain, dans son rapport envoyé à son ministère des affaires étrangères, écrit : « Ils coupaient les membres des enfants et cassaient leurs côtes. Sharon (plus tard premier ministre !) pratiquait des massacres plus affreux que ceux d’Hitler, et que ceux de tous les dictateurs de l’Histoire que l’humanité n’ait jamais connus. Il rassemblait les membres masculins des enfants pour les montrer avec fierté aux chefs de Haganah ».

TEMOIGNAGE DIRECTS

Halima Aid vécut le massacre. Elle vit les terroristes faisant sortir une mariée avec son mari, ainsi qu’une trentaine de personnes, à l’extérieur de leurs maisons, pour leur tirer dessus. « Pire encore, j’ai vu un soldat (sioniste) vidant sa mitraillette dans le cou de ma soeur Salihah. Elle était enceinte de neuf mois. Après l’avoir tuée, l’homme s’est transformé en un vrai boucher. Il a sorti un couteau, ouvert son ventre, pris le fœtus pour en couper la tête », témoigne Halima.

De son côté, Mohammed Aref Sammour vit « des soldats sionistes tenir Fowad, un garçon de six ans. Sa mère l’embrassait pour le protéger. Mais rien à faire. Ils le lancinèrent et le tuèrent, attaché à la poitrine de sa mère. Elle perdit la raison, toute sa vie ».

Et Safiya Attiya confirme : « J’ai vu de mes propres yeux plusieurs cas de viols suivis de meurtres. Ils tuaient les dames violées, ainsi que des enfants. Les soldats volaient nos boucles d’oreille. Je les ai vus jeter leurs victimes dans les puits du village. »

Pour sa part, Zaïnab Sammour vit son oncle maternel, sa femme, sa belle fille et les enfants de la famille tués et jetés par terre dans leur flaque de sang. « J’ai vu une nourrisson attachée au sein de sa mère. Entendant les cris de la petite, un soldat orienta sa mitraillette vers elle pour la transformer en miettes. »

Fatima (Om Safia) raconte que les soldats mirent la main sur le cheikh septuagénaire Youssef Ahmed Hamida. Il le tirèrent par la barbe, l’insultèrent avant de l’assassiner.

Bien évidemment, ce ne sont que des bribes de ce qui se passa à Dir Yassine. Une toute petite partie de tous ces crimes affreux perpétués par les Sionistes pour créer leur Entité. Par ailleurs, de nos jours encore, les bandes des partis travaillistes, Likoud, Kadima et autres, continuent leurs crimes contre les hommes, les femmes et les enfants de la bande de Gaza.

Résumons enfin le nombre de victimes recensées du massacre de Dir Yassine. Les Sionistes y tuèrent 12 enfants de bas âges, de 1 à 5 ans. 19 de 6 à 15 ans. Et plusieurs dizaines de jeunes et de personnes âgées, hommes comme femmes.

Article publié par le magazine Al-Awda , Le Retour, numéro 7, avril 2008
résumé et traduit par le CPI

Source : Centre Palestinien d’Information

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