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Gilets jaunes et antisionisme : les médias, des idiots utiles à la cause palestinienne !

Comité Action Palestine (28 février 2019)

           La médiatisation à outrance de la scène, où le raciste Alain Finkielkraut est qualifié de « sale sioniste » par un manifestant le 26 janvier à Paris, a permis d’ouvrir un débat auquel les gilets jaunes ne s’attendaient pas. Beaucoup d’entre eux ne connaissaient pas ou n’avaient qu’une vague idée du sionisme, certains ignoraient jusqu’à l’existence de Finkielkraut. D’autres enfin étaient plus au fait du soutien inconditionnel qu’il apporte à la politique israélienne et de ses multiples propos très ouvertement racistes. Et contrairement à ce que les médias et la classe politique souhaitaient, cet événement n’a pas conduit à un acte de contrition général des gilets jaunes, mais bien à une sensibilisation accélérée à l’antisionisme.

          Le sionisme est un mouvement colonial, donc raciste par nature, qui a pour objectif de fonder un Etat juif ethniquement pur en Palestine en chassant le peuple arabe autochtone au profit de colons originaires d’Europe. Le processus colonial a démarré au début du XXème siècle, donc  bien avant la seconde guerre mondiale. Il a conduit à la création de l’Etat d’Israël en 1948, date à laquelle une épuration ethnique massive a été perpétrée. En plus des nombreux massacres, 800 000 Palestiniens (environ 80% de la population totale)  ont alors été chassés de leurs terres. Ces Palestiniens et leurs descendants sont encore réfugiés, notamment dans les pays arabes voisins, et se voient privés depuis 70 ans de leur droit au retour chez eux. L’oppression coloniale se poursuit encore aujourd’hui, avec toute la violence qui la caractérise. Les Palestiniens résistent par tous les moyens possibles pour rester sur leurs terres, exercer leur droit à l’autodétermination et permettre le retour des réfugiés chez eux. Etre sioniste c’est soutenir cette politique coloniale. Etre antisioniste, c’est dénoncer ce colonialisme et soutenir la résistance du peuple palestinien.

         Alors que la Palestine et  la résistance permanente de son peuple ne font plus la une des médias français, ces derniers  ont appliqué aux gilets jaunes les méthodes éprouvées depuis longtemps vis-à- vis des antisionistes : désinformation massive et accusations d’antisémitisme. Mais le gilet jaune, avec cette intelligence politique qui le caractérise depuis le début du mouvement, s’est avéré imperméable à cette propagande. Bien mieux, les médias ont finalement contribué à faire connaître la cause du peuple palestinien. La bêtise au pouvoir fait œuvre salutaire !

Photo : https://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com




Au Venezuela comme en France, Macron contre la volonté populaire

« Nous sommes un peuple souverain »

Comité Action Palestine

Dans sa grande tradition impérialiste, la France vient d’apporter officiellement son soutien à la tentative de coup d’Etat fomenté au Venezuela par Juan Guaido, le principal opposant au gouvernement de Maduro. De concert avec dix-huit pays européens, elle emboîte ainsi le pas aux Etats-Unis qui menace d’intervenir militairement si le Président Maduro ne cède pas aux injonctions des grandes puissances occidentales. Le pays des « droits de l’homme », coutumier de l’ingérence internationale, se préoccuperait-il du sort et de la liberté des Vénézuéliens ? Au regard du contexte français, l’initiative française vire au tragi-comique. Aux prises avec un mouvement populaire de contestation sans précédent, miné par de nombreux scandales et accusé de corruption, le gouvernement français n’est pas le mieux placé pour donner des leçons de démocratie au pouvoir vénézuélien. Alors qu’il a opté pour une répression massive et une propagande grossière contre les gilets jaunes, cette prise de position anti-Maduro révèle, en réalité, une France vassalisée aux intérêts impérialistes américains. La dérive autoritaire du régime de Macron et la conduite d’une politique extérieure impérialiste constituent les deux faces d’une même pièce d’un capitalisme français miné par les contradictions.

Pour hâter sa fin, nous nous devons d’être aux côtés de tous ceux qui luttent en France et dans le monde pour l’avènement de la justice et le droit à l’autodétermination des peuples.

6 février 2019




Ain El Helweh: « et cette terre se transmet comme la langue » (M. Darwish)

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

Ain El Helweh est le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Liban. Il abrite aujourd’hui plus de 50 000 personnes vivant dans des conditions socio-économiques extrêmement difficiles. Bastion de la résistance palestinienne, le camp fût presque entièrement détruit pendant l’invasion israélienne au Liban dans les années 80. Il est aujourd’hui bouclé par l’armée libanaise qui a érigé un mur tout autour. Soumis à d’extrêmes tensions, le camp peut s’embraser à tout moment.

        Pourtant, en dépit des difficultés, et comme tous les camps palestiniens, Ain El-Helweh incarne toujours un fragment de Palestine en exil. Il en porte en lui la mémoire et l’identité palestinienne passée, présente et à venir. De générations en générations, se transmet le récit du pays perdu et de l’exil.

Muhammad Qassim al-Shaib, âgé une dizaine d’années en 1948, réfugié à Ain El-Helweh, vient de al-Ras al-Ahmar près de Safad en Galilée. C’était un village palestinien typique avec ses vergers d’agrumes et d’oliviers, ses champs de blé, sa source, son école primaire construite sous le mandat britannique, ses vestiges datant de la période byzantine. Les habitants ont fui le village, la clef de leur maison dans la poche, fin octobre 1948, alors que les sionistes perpétraient des atrocités dans les villages alentours. Les clefs sont toujours là, pendues au mur des maisons du camp. Les villageois sont partis vers le Nord, à pied, en voiture, en camion, en train, en bateau. Ils ont erré longtemps. Puis ils se sont arrêtés près de Saida où ils ont retrouvé leurs parents et voisins d’ al-Ras al-Ahmar et des autres villages. Cela fait 70 ans, ils y sont toujours et attendent de rentrer chez eux en Palestine.

Les camps de réfugiés, souvent organisés par village d’origine, témoignent de la géographie palestinienne et reproduisent l’attachement à la terre, aux solidarités familiales et claniques, aux pouvoirs locaux. Mais loin d’être un lieu d’expression d’une mémoire figée, ils représentent l’espace de construction de la société palestinienne, un espace de liberté et d’affirmation de son identité, un espace de résistance et d’espoir du retour en Palestine. Alors, malgré les difficultés passées et présentes, les camps sont des lieux d’avenir.

Au détour d’une des ruelles étroites d’Ain El-Helwhe, on croisera certainement le personnage d’Handala. Son créateur, le dessinateur palestinien Naji al-Ali, réfugié originaire al-Shajara près de Tibériade, a grandi ici. Assassiné en août 1987 par le Mossad, il disait « Handala est le témoin de cette ère qui ne mourra jamais, il pénètre la vie avec une force qui ne le quitte jamais, une légende dont l’existence est un défi à l’éternité. Ce personnage que j’ai créé ne disparaîtra pas après moi. Je ne crois pas exagérer en disant que je serai immortalisé à travers lui. »

Comme Handala immortalise le Martyr palestinien, les camps de réfugiés sont le symbole d’une Palestine bien vivante !




Al Wihdat, sanctuaire du Droit au Retour

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

Al Wihdat est un camp légendaire dans l’histoire de la lutte nationale palestinienne. Etabli en 1955 à trois kilomètres au Sud d’Amman, il abritait initialement 5000 réfugiés palestiniens issus des villages situés entre Jaffa et al-Quds. Il fût l’un des principaux centres actifs du mouvement de libération de la Palestine en Jordanie. Le camp, rebaptisé la « République » par les organisations palestiniennes, abritait de nombreux résistants et était le lieu d’une intense activité politique et militaire. Cette mobilisation fut fortement réprimée par l’Etat jordanien qui y perpétra de nombreux massacres. En 1970, sa prise par l’armée jordanienne marqua la fin des évènements de « septembre noir » et l’expulsion des organisations de la résistance hors des frontières du pays.

Aujourd’hui al Wihdat illustre à lui seul les contradictions portées par la question des réfugiés palestiniens, entre attente du retour et intégration dans leur lieu d’exil. Près de 70 ans après sa création, il compte près de 60000 habitants et est complètement inclus dans le tissu urbain d’Amman. Toujours soumis à une administration particulière, le camp garde toutes les caractéristiques d’un espace de vie temporaire. Comme tous les autres camps de réfugiés palestiniens, il reste le symbole vivant de l’identité palestinienne et un sanctuaire du Droit au Retour. Pourtant depuis les années 70, afin d’annihiler le potentiel révolutionnaire de ses habitants, le gouvernement jordanien est intervenu plus directement. Une partie du camp fut détruite pour aménager de grandes artères permettant la surveillance et le maintien de l’ordre. Par ailleurs en espérant réduire les aspirations nationalistes des Palestiniens par l’amélioration de leurs conditions de vie, les règles d’urbanisation furent assouplies pour favoriser le développement économique. Ainsi au fil des années le camp est devenu un espace urbain doté d’une intense activité commerciale, parfaitement intégré au reste de la capitale jordanienne.

Pourtant, contrairement aux attentes des autorités jordaniennes et bien que la citoyenneté jordanienne leur fût octroyée dès 1951, les réfugiés palestiniens en Jordanie ne sont pas prêts à abandonner leurs revendications nationales. Bien au contraire, cette amélioration de leur situation économique renforce leur pouvoir de résistance et leur volonté de mettre en application de leur droit au retour.




Deisheh, de l’exil au contre pouvoir

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

L’histoire du camp de Deisheh, à proximité de Bethleem, ressemble à celle de tous les autres camps, notamment ceux de Cisjordanie. Fuyant dès fin 1947, les attaques sionistes et la destruction de leurs villages, les réfugiés commencent une longue errance dont l’objectif est d’abord de survivre en s’éloignant le moins possible de leurs villages. Mais l’entité sioniste refuse dès le départ toute éventualité d’un retour, pourtant inscrit dans la Résolution 194. Au regard des négociateurs internationaux, la question des réfugiés palestiniens devient très rapidement celle d’un flot de main d’œuvre bon marché à fixer là où des perspectives économiques pourraient exister. Sous l’égide de l’UNRWA , il s’agit donc d’installer « provisoirement » les réfugiés les plus démunis dans des zones d’accueil. Alors qu’une justification humanitaire est avancée, la création des camps répond d’abord à une volonté d’empêcher le retour sur leurs terres et de contrôler politiquement et militairement cette masse de déshérités.

Deisheh est établi en 1949 pour regrouper 3000 réfugiés issus de 46 villages situés entre al-Quds et al-Khalil. Comme tous les autres camps, c’est d’abord un regroupement de toiles de tentes, faisant place, au milieu des années 50, à des unités d’habitation en dur, quelques m2 par famille, sans eau courante ni électricité, signe que le provisoire est fait pour durer. D’un lieu de survie et d’attente, Deisheh devient, dès le début des années 70, un lieu de résistance particulièrement actif pendant la première Intifada. La répression y est terrible, le couvre-feu presque incessant, les arrestations quotidiennes. L’occupant transforme même le camp tout entier en véritable prison, en l’encerclant d’un grillage de 6m de haut avec un seul portillon métallique comme point d’accès.

Si la clôture a disparu après Oslo, Deisheh avec ses 15 000 habitants actuels, reste, tout comme les autres camps de Cisjordanie, un espace d’exception. Considérés sous la responsabilité des instances internationales, les réfugiés dans les camps restent des Palestiniens à part, même sur la terre de Palestine. Tous les camps sont gérés par des comités populaires locaux nommés, sur la base d’une représentativité politique ou familiale, par l’autorité palestinienne qui perpétue ainsi un système discriminant, déjà instauré par l’UNRWA et l’occupant. Soumis à un réseau complexe d’autorités informelles, propre à chaque camp, ce sont les lieux d’exception et de chaos, que traduit si bien l’architecture anarchique de l’habitat. Ils sont l’expression encore visible du chaos engendré par la création de l’entité sioniste et du statut exceptionnel des réfugiés palestiniens. A ce titre, ils garantissent la pérennité du droit au retour.

Mais l’exception perpétue un esprit d’inventivité, de rébellion et de résistance sous toutes ses formes. Le dynamisme associatif palestinien renverse parfois des montagnes. Si le processus d’Oslo a marginalisé encore un peu plus la question, les réfugiés n’abandonneront jamais leur droit au retour. Les camps demeurent un espace de contre-pouvoir contre l’autorité palestinienne et les forces d’occupation. C’est en leur sein que se construit la société palestinienne de demain.




« La grande marche du retour »: interview de Khalid al-Batsh, dirigeant de la coordination nationale

Dénigrée par certains, relativisée par d’autres, critiquée, approuvée ou soutenue, la « grande marche du retour » se poursuit, depuis le 30 mars 2018. Mouvement de revendication, de résistance, de contestation, la « grande marche du retour » est devenue au fil des semaines, des martyrs et des blessés, un phénomène incontournable dans le paysage palestinien, et notamment dans la bande de Gaza.  Pourquoi la « grande marche du retour » ? Qu’a-t-elle apporté ? Quelles sont ses spécificités en tant que mouvement populaire ? Que signifie l’accalmie ? Khalid al-Batsh, dirigeant de la coordination nationale pour la marche du retour et membre du Bureau Politique du Mouvement du Jihad Islamique en Palestine, a répondu aux questions d’un journaliste de la chaîne iranienne « al-Alam » le 29 décembre 2018 (extraits).

 

« Après 12 années de blocus injuste, puis l’offensive américaine contre la cause palestinienne, qui s’est manifestée par « le deal du siècle », consistant à déclarer que la ville d’al-Quds est la capitale de l’entité sioniste, le transfert de l’ambassade américaine vers al-Quds, et la suppression de la cause des réfugiés palestiniens et la réduction de leur nombre, la restriction des services aux réfugiés (UNRWA), et la course arabe en direction d’ « Israël », nous avons décidé d’affronter, au lieu de nous laisser abattre, affronter par les masses et les armes à la fois. Il n’y avait pas d’autres choix, la confrontation devait être directe, et nous avons transféré la bataille et l’action vers la ligne de cessez-le-feu en 1948, vers les colonies de « l’enveloppe de Gaza ». Nous avons développé cette action pour protéger notre droit au retour et briser le blocus injuste contre la bande de Gaza.

L’une des premières conséquences de « la grande marche du retour » fut la remise de la question palestinienne sur le devant de la scène et de l’intérêt international. Ensuite, elle a permis aux nouvelles générations d’entrer en conflit avec les « Israéliens », alors qu’il était prévu qu’elles soient dévoyées et vidées de tout sentiment national. Ces marches ont remis les choses vers la voie juste et la confrontation directe avec l’occupant. Le plus important est que nous disons à l’occupant « si tu fais pression sur nous par le blocus et l’agression, nous ne nous soumettons pas, nous ne levons pas le drapeau blanc, nous ne cherchons pas de solutions, mais nous marchons vers les lignes du cessez-le-feu pour combattre.

Nous avons annoncé deux buts essentiels pour la « grande marche du retour », d’abord protéger notre droit sur la Palestine et les constantes de notre peuple, et ensuite briser le blocus. Il est vrai que jusqu’à présent, aucun des deux buts n’a été atteint, mais nous sommes certains qu’en poursuivant les marches et la pression sur les colonies à l’est de la bande de Gaza, en fin de compte, l’ennemi saura répondre et reculera, et il reconnaîtra notre droit à la vie. Il est certain que nous, nous ne pouvons accepter la situation actuelle.

Je voudrai ajouter que le 14 mai dernier, lorsque Trump a annoncé que la ville d’al-Quds est la capitale de « Israël », et qu’il a transféré son ambassade, nous sommes sortis ce jour-là en « millions pour le soutien à al-Quds ». 3000 martyrs et blessés sont tombés en un jour. Nous avons dit notre mot ce jour-là, et nous continuerons à le proclamer, et nous paierons le prix, car c’est le prix demandé pour protéger notre droit sur la Palestine et la protection des lieux saints, musulmans et chrétiens, dans al-Quds.

A la question de savoir si « la grande marche du retour » doit être revue ? Khalid al-Batsh a répondu : « Elle a besoin d’être développée, oui, d’être soutenue et de se poursuivre. Nous sommes en guerre ouverte avec cet occupant, dans tous les sens et dans toutes les formes, la bataille est ouverte aujourd’hui pour les buts que nous avons cités. Que faisons-nous de plus que de sortir et dire : non au blocus, non à la suppression du droit au retour ? Nous sommes sortis avec nos corps, notre chair, nos os, les jeunes sur la ligne de séparation sont sortis démunis, la poitrine exposée. Nous avons attaqué par des outils à 100% pacifiques. Ils ne portaient pas des RBG, mais seulement leur conviction. Malgré cela, le monde n’a pas répondu à nos revendications.

Nous essayons de développer les marches, afin qu’elles incluent notre peuple en Cisjordanie, et plus tard notre peuple en 48, puis les Palestiniens dans les pays autour. Ceci est un essai, les marches deviendront probablement un outil répandu et important, nous pourrons probablement retourner en Palestine par ce moyen. Nous affirmons qu’il s’agit d’un outil populaire, un acte populaire et pacifique en même temps. Ce sont des actions populaires protégées cependant par les fusils de la résistance et de la lutte. C’est pourquoi nous disons que nous empruntons deux parcours parallèles, les marches populaires et pacifiques, et les fusils de la résistance qui protègent les marches. Ce dont nous avons été témoins les jours précédents, au cours des deux affrontements rapprochés, la bataille de la riposte d’octobre, que les Saraya al-Quds ont menée, et après l’agression contre Gaza et le martyre de Nur Barakat, le message est clair : le peuple est soudé, il utilise le combat et la résistance comme il le veut, dans le cadre d’un état de symbiose entre les composantes de la résistance.

A propos du cabinet unifié de la résistance

Au départ, ce fut la constitution du haut conseil national des marches du retour et pour briser le blocus, puis sur le terrain armé est venu le cabinet unifié de la résistance, avec la participation des forces de la résistance, les Saraya al-Quds, les Brigades d’al-Qassam, de Abu Ali Mustafa, des Comités populaires et les autres. Cette action a livré des messages importants, disant que le peuple palestinien est unifié sur le terrain de la lutte, sur le terrain de l’action populaire et le terrain de l’action armée. Le message important est que les constantes politiques et la résistance rassemblent le peuple palestinien, tout autre choix, par contre, est sujet de discorde entre nous Palestiniens.

Concernant la umma arabo-musulmane

Nous n’avons jamais douté des fils de notre nation arabo-musulmane, la nation ne rassemble pas uniquement les Arabes, mais les musulmans, les peuples iranien, pakistanais, indonésien, turc, tout Arabe et tout musulman croit que al-Quds est la première qibla, comme cela a été révélé dans le saint Coran, et de ce fait, nous avons placé notre confiance et nous la plaçons toujours dans la position populaire arabe et musulmane. Les régimes nous ont déçus, tout au long de 70 ans de conflit, les régimes se disputent et se vantent de normaliser leurs relations avec « Israël », ils ouvrent leurs portes à « Israël » et les ferment devant le peuple palestinien. Après Dieu, nous plaçons notre confiance dans les peuples qui pensent toujours que la Palestine est une question centrale et que l’ennemi sioniste est l’ennemi central de la nation, et rien d’autre.

Concernant l’accalmie

 La bataille est ouverte avec « Israël ». L’ennemi sioniste n’arrêtera pas son agression contre nous, même si toutes les nations interviennent, et nous nous continuerons la résistance contre lui, même si ces nations interviennent, c’est l’équation du conflit, en toute clarté. Il n’y a rien qui s’appelle « accalmie contre accalmie », c’est une équation injuste. Au Caire, en 2014, il y a eu des ententes relatives à un cessez-le-feu, des ententes acceptées par les deux parties, le sioniste et le Palestinien, par le biais du rôle égyptien. Aujourd’hui, en cas d’agression, nous ne reculons pas.  Quand l’Egypte propose de revenir aux ententes de 2014, nous acceptons, ainsi que le sioniste, mais nous n’accordons pas à l’ennemi une accalmie, lui non plus ne nous l’accorde pas. C’est pourquoi lorsque l’agression s’intensifie, comme le fait de tuer 5 Palestiniens, le cabinet unifié de la résistance dit : si tu continues à tuer des innocents, la riposte sera militaire. Ce vendredi (28/12), un martyr est tombé et 5 Palestiniens ont été blessés. Le message du cabinet unifié a eu un fort impact, malgré le déséquilibre criant des forces militaires. C’est pourquoi il n’y a pas d’accalmie, car nous sommes un peuple sous occupation, nous avons le droit de résister, par tous les moyens. Mais certains moments, l’Egypte intervient pour faire cesser le feu. Nous acceptons seulement une accalmie de terrain, qui s’achève aussitôt, la preuve en est qu’il y a toutes les deux semaines un retour aux accords. Pourquoi ? Parce que nous savons que ce conflit ne peut être conclu ou fermé, et notre tâche consiste à garder la flamme de la résistance vive sur la terre de Palestine. La résistance ne s’arrêtera pas.

Quelle est la ligne rouge qui vous oblige à riposter ?

« Nous avons dit que nous respectons cette accalmie et le cessez-le-feu tant que l’ennemi les respecte. Concernant la lutte, nous avons la permission de nous battre, Dieu nous a autorisé la lutte et le jihad. Mais nous riposterons à toute agression, personne ne peut nous interdire de nous défendre, aucune entente ne nous l’interdit, car au départ, il s’agit de notre terre, et par conséquent, nous avons le droit de résister, selon le texte du Coran et les textes internationaux.

Mais il n’y a pas de règlement, nous n’utilisons pas, en tant que mouvements de la résistance, ce terme. Tout ce qu’il y a eu, sous l’égide de l’Egypte, c’est un cessez-le-feu de terrain, ou un désengagement. Notre règle d’or est notre respect de l’accalmie et du cessez-le-feu tant que l’ennemi les respecte, mais s’il les rompt, le cabinet unifié de la résistance ripostera.

 La situation interne

Après le sujet de la grande marche du retour, le journaliste a posé des questions relatives à la situation interne palestinienne et ses derniers développements. Khalid al-Batsh a répondu :

« Tout le monde sait qu’il ne s’agit pas d’un conflit entre le Hamas et le Fath, mais porte essentiellement sur le programme palestinien, entre ceux qui reconnaissent « Israël » et ceux qui ne la reconnaissent pas. Nous avon signé un accord au Caire en 2011, et le problème réside dans le refus de son application. Le mouvement du Jihad Islamique, le Front Populaire et d’autres avons consacré des efforts pour une réconciliation, mais l’unité nationale palestinienne ne s’est pas encore concrétisée. Il y a eu des initiatives négatives, la plupart venant de Mahmud Abbas, qui a instauré des sanctions contre la bande de Gaza, et qui vient de chasser Hamas du système politique, en dissolvant le conseil législatif. J’adresse un message à Mahmud Abbas, à ce propos : si tu es convaincu de la gravité du plan de liquidation de la cause palestinienne qui est en cours, le moment n’est-il pas venu de concrétiser l’unité nationale ? » En réalité, la clef de la réconciliation se trouve entre les mains de Mahmud Abbas, lui seul peut convoquer à une réunion des secrétaires généraux des mouvements de la résistance, pour discuter de tous les problèmes et clore la phase de division. Par ailleurs, le projet national a besoin d’être clarifié, et l’OLP a besoin d’être reconstruite. Cependant, il faut d’abord réunir les secrétaires généraux des mouvements palestiniens.

La dissolution du conseil législatif traduit une crise. S’il s’agit de sortir des accords d’Oslo et du règlement politique avec « Israël » et annuler la décision de le reconnaître, et reconstruire l’OLP et la participation nationale, nous approuvons la dissolution, mais s’il s’agit de chasser Hamas du système politique palestinien, alors qu’il en fait pleinement partie, cela ne fait qu’entériner la division. Dans lle premier cas, il faudrait également revoir le poste de président et la formation du gouvernement. Si Mahmud Abbas ne va pas dans ce sens, il entérine la division.

Publié par CIREPAL Palestine

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Calendrier 2019 « Enfants de Palestine Libre »

Aucun palestinien n’est à l’abri de la violence coloniale israélienne. Une violence multiforme et permanente. Elle est au service d’un objectif politique : briser la société palestinienne toute entière, en ciblant particulièrement sa jeunesse. La priver de son avenir et de son principe de vie. Torturés, emprisonnées, bombardés ou abattus froidement, les enfants subissent la violence militaire israélienne au quotidien. Lors des trois guerres de Gaza de 2009, 2012 et 2014, plus de 700 enfants ont été tués. Près de 600 enfants sont détenus chaque année dans les prisons israéliennes. Ils y subissent violence physique et verbale. Le projet colonial israélien ne fait pas dans le sentiment. Il cherche à semer la peur et la terreur au sein de la jeune génération, à lui casser les reins pour la dissuader de se révolter. 

Depuis le 30 mars 2018, les jeunes palestiniens sont en première ligne dans le mouvement de la Marche du retour. L’ennemi israélien tue ces enfants désarmés qui ne demandent rien d’autre que l’application du droit de retour reconnu internationalement : restituer la terre et les maisons à leurs propriétaires légitimes, les Palestiniens.

Ce droit du retour est la revendication de tous les enfants palestiniens réfugiés auxquels ce calendrier est dédié. Loin de leur terre, dans des camps de la misère, ils n’oublient en rien la Palestine dont leurs grands-parents ou arrière-grands-parents ont été chassés en 1948 ou en 1967. Ils gardent l’espoir tenace de voir disparaître l’injustice sioniste qui les prive de vivre une enfance normale.

Le Comité Action Palestine participe modestement à faire connaître leur cause et la volonté indestructible qui les tient debout : rétablir la justice sur la terre arabe de Palestine.

 

  • Vous pouvez acheter ce calendrier au prix de 5 euros l’unité (+ frais de port) en téléchargeant et complétant le bon de commande ci-joint, puis en nous l’envoyant par courrier avec votre règlement par chèque. Nous vous enverrons le ou les calendriers dès réception de votre commande. bondecommande2019
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Non, le peuple palestinien ne capitulera pas !

Communiqué rédigé à l’occasion de la manifestation de soutien à Georges Ibrahim Abdallah (Lannemezan, octobre 2018)

Depuis le 30 Mars, un nouveau mouvement de résistance populaire a vu le jour à Gaza, « la grande Marche du retour ». Il a pris le relais du mouvement initié en 2015 en Cisjordanie. Chaque semaine, la population de Gaza, hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux, se rassemblent près des barrières érigées par l’occupant sioniste et rappellent au Monde que leur droit au retour chez eux en Palestine, est un droit inaliénable. Semaine après semaine, même si le nombre de martyrs approchent maintenant les 200, la mobilisation ne faiblit pas. Bien au contraire. Les Palestiniens font preuve d’un génie inégalé, pour, malgré le blocus, affaiblir l’entité sioniste. Harcèlement nocturne des soldats, arcs à flèche, cisailles, ballons et cerfs-volants incendiaires, tout est bon pour rappeler à l’occupant et à ses soutiens internationaux que les Palestiniens ne lâcheront rien.

L’entité sioniste et les USA tentent pourtant le tout pour le tout afin de solder les revendications palestiniennes en prenant le peuple palestinien en étau, en profitant de la situation de chaos au Moyen Orient. L’impérialisme croit que le transfert de l’ambassade US à al-Quds, le fameux « plan du siècle », l’arrêt du financement américain de l’UNRWA, les menaces sur le statut de réfugiés et la complicité de la plupart des Etats arabes peut forcer le peuple palestinien à renoncer à ses droits. L’entité sioniste, aidée par l’Autorité palestinienne, croît que les arrestations quotidiennes, la non restitution du corps des martyrs, les assassinats et la mutilation des jeunes manifestants peuvent mettre les Palestiniens à genou. Mais quatre générations de résistance ont appris aux Palestiniens qu’ils portent en eux l’énergie qui conduira à la Victoire. Leurs représentants politiques peuvent changer, négocier, abdiquer, le peuple est là, toujours debout pour porter le flambeau du combat.

Dans sa prison française, le résistant Georges Ibrahim Abdallah témoigne de la même détermination à poursuivre le combat contre le sionisme et son agent qu’est l’Etat français. Il est le symbole de tous les prisonniers palestiniens, qui, quel que soit leur âge, font don de leur liberté pour la liberté de leur patrie. La détention de Georges Ibrahim Abdallah en France symbolise également l’universalité de la cause palestinienne. La lutte du peuple palestinien est bien celle de tous les opprimés ! Il n’est donc pas question de capitulation.

Vive la libération de la terre arabe de Palestine !

Vive la Résistance Palestinienne !

Vive la Palestine !

Comité Action Palestine




Sabra et Chatila, « nous n’oublierons pas »

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

L’histoire de l’entité coloniale n’est qu’une longue et sombre histoire de guerres, de massacres et de spoliation. Aucun Palestinien n’est à l’abri des criminels sionistes qui les pourchassent même hors de Palestine. L’objectif inavoué mais avéré de ces crimes est de terroriser les réfugiés palestiniens pour les éloigner davantage de la terre de Palestine et réduire à néant toute perspective de résistance.

Sabra et Chatila sont deux camps palestiniens contigus de Beyrouth Ouest, installés en 1949 pour accueillir les habitants du nord de la Palestine expulsés par les sionistes. Deux camps tristement célèbres pour avoir subi le plus important massacre de civils palestiniens et libanais de l’histoire récente. En septembre 1982 l’armée sioniste, sous le commandement d’Ariel Sharon, profitant du départ du Liban des combattants de l’O.L.P. puis des forces internationales chargées de protéger les civils, encerclent ces deux camps. En collaboration étroite avec les milices chrétiennes des forces libanaises, ils s’acharnent pendant deux jours sur la population, massacrant des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. On fait état de plus de 3000 victimes. En décembre 1982, le massacre de Sabra et Chatila est défini comme un acte de génocide par l’Assemblée des Nations Unies. Mais malgré plusieurs enquêtes, aucun des bourreaux n’a, jusqu’ aujourd’hui, été inquiété.

Par son ampleur, le massacre de Sabra et Chatila est le symbole de tous les autres massacres dont ont été victimes les réfugiés palestiniens. Au Liban, déjà en 1976, les phalangistes chrétiens s’attaquent aux camps palestiniens de Dbayé, Tal al Zaatar et Jisr al-Bacha. Après 8 mois de siège, le camp de Tal el-Zaatar sera entièrement détruit et plus de 2000 de ses habitants massacrés. En 1982, lors de l’invasion israélienne du Liban, dans le camp de Burj al-Chamali, 130 civils sont enterrés vivants lorsqu’un missile frappe l’abri où ils se sont réfugiés. En Jordanie lors des opérations de « Septembre Noir », des massacres sont commis par l’armée jordanienne dans les camps palestiniens soumis à d’intenses bombardements. A Gaza, les massacres se succèdent aussi. En 1956 lors de la guerre de Suez, les sionistes et leurs alliés assassinent plusieurs centaines de réfugiés des camps de Khan Younès et Rafah. Lors des dernières guerres de Gaza, on dénombre plusieurs milliers de victime dont des familles entières. En Cisjordanie, lors de la seconde Intifada, l’armée s’attaque pendant 10 jours au camp de réfugiés de Jénine tuant des centaines d’habitants.

Chaque année, le 17 septembre, un hommage est rendu à tous ces martyrs dans le camp de Chatila. Un hommage pour déclarer « nous n’oublierons pas » et pour réaffirmer que ces crimes n’ôteront jamais la détermination de libérer la Palestine. Pour les habitants palestiniens des camps, une seule place, en Palestine, et une seule voie, le retour dans leur foyer.

Comité Action Palestine

Photo : Kamal Maarouf, survivant des massacres de Sabra et Chatila, nous montre la photo de son fils Jamal, assassiné à 19 ans (Comité Action Palestine)




Shu ’fat, réfugiés à al-Quds et étrangers sur leur propre terre

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

Etabli en 1965 au Nord d’al-Quds pour y reloger 500 familles initialement réfugiées dans le quartier des Maghrébins de la vieille ville, le camp de Shu’fat est unique à plus d’un titre. Il est le seul camp de réfugiés palestiniens à l’intérieur des limites de la municipalité d’al-Quds, annexée par l’entité sioniste après l’occupation de l’ensemble de la Palestine en 1967. Aujourd’hui, plus de 20 000 Palestiniens y vivent, dont la moitié est inscrite comme réfugiés, l’autre moitié étant constituée pour la plupart des Maqdissis chassés de la vieille ville au cours des plans successifs de judaïsation ou ne pouvant plus y vivre pour des raisons économiques. Depuis 2004, le camp et les quartiers adjacents sont totalement entourés de murs, afin de les isoler du reste de la municipalité et de modifier l’équilibre démographique au profit de la population juive de la ville. Complètement fermé, le camp ne dispose que de deux sorties sur le monde extérieur que l’armée d’occupation peut boucler à tout moment, le poste de contrôle de Shua’fat vers al-Quds et l’entrée de Anaata vers la Cisjordanie.

Géré par l’UNRWA comme tous les autres camps de réfugiés palestiniens, il est le seul à être sous administration coloniale directe. Cette dernière soumet à l’impôt les réfugiés de Shu’fat (ce qui est un cas exceptionnel parmi les réfugiés palestiniens), alors qu’ils ne bénéficient d’aucun service de sa part. La fourniture d’eau et d’électricité y est insuffisante, les infrastructures de santé presque inexistantes. Dans le camp, il existe une seule école primaire pour les réfugiés enregistrés à l’UNRWA.  Tous les enfants, comme les adultes, doivent passer matin et soir le check point pour aller étudier ou travailler à l’extérieur.

Si les camps se ressemblent où qu’ils se trouvent, les réfugiés ont quant à eux des statuts particuliers dans chaque pays de résidence. Ainsi, bien que vivant à al-Quds et en Palestine depuis des générations, les habitants de Shu’fat ont uniquement un statut de résidents octroyé par l’entité coloniale aux Maqdissis, statut précaire qu’ils peuvent perdre à tout moment et qui les transforme en étrangers sur leur propre terre. En Jordanie, les réfugiés palestiniens de 1948 bénéficient de la pleine citoyenneté depuis 1954, alors que ceux de 1967 ont seulement un statut de résidents temporaires.  La Syrie leur a accordé une pleine égalité avec les Syriens en matière de résidence, d’éducation, d’emploi et de santé, mais pas la citoyenneté ; ils ne peuvent donc  voter ou être élus. La situation est beaucoup plus difficile au Liban où les réfugiés palestiniens sont toujours considérés comme des ressortissants étrangers disposant d’un droit de résidence temporaire. Ils subissent des discriminations très sévères en matière d’emploi, d’éducation, de santé, d’accès à la propriété et à l’ensemble des services sociaux. Certains réfugiés palestiniens au Liban, notamment ceux venus de Jordanie en 1970 après Septembre noir, n’ont aucune existence légale.

Mais qu’ils soient considérés comme étrangers en Palestine ou citoyens d’un pays arabe, qu’ils disposent de tous les droits sociaux ou soient au ban des sociétés dans lesquelles ils vivent, seul leur droit au retour compte. Générations après générations, tous les réfugiés palestiniens sont déterminés à regagner leur terre.

Comité Action Palestine