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Rafah, le voile de l’humanitaire recouvre l’échec politique

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

Le camp de Rafah a été mis en place en 1949 pour y accueillir 41 000 Palestiniens fuyant l’avancée des troupes sionistes au moment de la Nakba. Leurs villages d’origine, comme al-Safiriyya, situés dans le district de Yaffa furent entièrement détruits sur ordre de Ben Gourion. L’afflux de réfugiés multiplia par 20 , la population du bourg de Rafah qui devint le plus grand camp de réfugiés de la Bande de Gaza. Etabli à la limite entre la Palestine historique et l’Egypte, le camp paya toujours le prix fort des tensions entre le pouvoir égyptien et l’entité sioniste. En 1956, lors de la guerre de Suez, il est pilonné par l’armée française, puis les sionistes y massacrent 200 personnes. Après l’occupation de 1967, le camp est en partie détruit laissant 4000 réfugiés sans abri. Les destructions continuent en 1982 pour créer une large zone-tampon lorsqu’Israël se retire du Sinaï et que la frontière avec l’Egypte est fermée et placée sous haute surveillance. Le camp est alors coupé en deux, avec une partie égyptienne et une partie palestinienne, divisant ainsi des familles entières. Les destructions de masse se poursuivent pendant la seconde Intifada, puis lors des guerres de Gaza avec l’objectif de d’anéantir les multiples tunnels construits sous la frontière par la résistance palestinienne pour desserrer le blocus qui étouffe Gaza.

Géré à sa création par une organisation caritative britannique, Rafah fut placé comme tous les autres camps de réfugiés palestiniens sous la responsabilité de l’UNRWA dès 1950. Créée en 1949 par les Nations Unies, alors qu’il apparait qu’aucun règlement politique n’est envisagé à court terme, l’UNRWA reçoit pour mission de répondre aux besoins humanitaires des réfugiés palestiniens sur le long terme. Il s’agit d’abord de répertorier les réfugiés, de les fixer dans un pays d’accueil selon une répartition négociée, de leur assurer une assistance provisoire pour qu’ils puissent rapidement subvenir à leurs besoins tout en ménageant les perspectives politiques d’une installation définitive à l’étranger ou d’un retour en Palestine, selon les termes de la résolution 194, votée à l’ONU le 11 décembre 1948. La construction des camps relève de cette logique du provisoire fait pour durer et de cette équation sans solution.

Aujourd’hui près de cinq millions de réfugiés palestiniens sont enregistrés auprès de l’UNWRA, mais seulement 30% vivent encore dans les 58 camps gérés par l’agence à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, en Syrie et au Liban. L’UNRWA accueille près d’un demi-million d’enfants dans 685 écoles et gère 137 centres de santé.

Depuis près de 70 ans, l’UNRWA œuvre selon cet agenda humanitaire et politique. Elle est à la fois le voile humanitaire recouvrant l’échec du règlement politique, et pour les réfugiés palestiniens, le symbole de la seule reconnaissance internationale du droit au retour dans leurs foyers. C’est pourquoi déjà affaiblie par les Accords d’Oslo, son existence est constamment menacée par les sionistes qui interviennent pour diminuer ses moyens et la discréditer auprès des instances internationales.

Attachés à la permanence de l’UNRWA et aux camps qui garantissent leur droit au retour en Palestine, les réfugiés de Rafah reconstruisent inlassablement les maisons détruites par les sionistes.




Yarmouk, quand la tragédie se répète….

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

Sur 12 millions de Palestiniens, près de 8 millions sont réfugiés. Ils représentent ainsi la plus grande population en exil dans le monde. Ils sont les descendants des Palestiniens chassés de leurs foyers en 1948. Après plusieurs d’années d’errance à proximité de leurs villages détruits en espérant un retour rapide chez eux, un grand nombre d’entre eux fut contraint de chercher refuge dans un pays limitrophe. Ils furent 82 000 à se diriger vers la Syrie qui compte actuellement 14 camps de réfugiés palestiniens établis entre 1949 et 1967.

Le camp de Yarmouk fût installé en 1957 par les autorités syriennes, tout près du centre de Damas. Il devint très vite le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Moyen Orient et fut considéré pendant longtemps comme la capitale de la diaspora palestinienne. Bénéficiant des mêmes droits que les Syriens sans détenir la nationalité, les réfugiés palestiniens en Syrie, et notamment à Yarmouk, se sont toujours consacrés très activement à la résistance contre l’occupant sioniste. Beaucoup d’entre eux tombèrent en martyrs pendant la guerre du Liban entre 1982 et 2000. Depuis les années 80, certaines factions palestiniennes installées dans le camp, bien que tolérées, ont été considérées comme une menace par le pouvoir syrien qui voyait alors Yarmouk comme un bastion de l’opposition. Plus récemment, le camp était devenu une zone commerciale prospère de Damas.

Mais Yarmouk est aujourd’hui un champ de ruines. De par sa position stratégique, il est depuis 2011, l’épicentre de la bataille entre les forces gouvernementales syriennes et les groupes rebelles dans la région de Damas. Et une nouvelle fois, les réfugiés palestiniens, otages de ce conflit, ont été forcés à l’exil. Sur les 200 000 habitants du camp avant la guerre, ils ne seraient plus que 3000 à Yarmouk. Ainsi, comme beaucoup d’autres réfugiés palestiniens avant eux, contraints de fuir leur premier lieu d’exil face à l’expansion coloniale sioniste ou aux guerres régionales, les Palestiniens en Syrie ont dû subir une seconde « Nakba ».

Soixante-dix ans après la première Nakba, cet exil perpétuellement renouvelé signifie d’abord que seul le retour en Palestine est l’avenir du peuple palestinien.

Photo 12 avril, 2015. REUTERS/Moayad Zaghmout




Balata et Jénine, une résistance héroïque

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

« Etre des camps, c’est lutter armes en mains »

       Depuis leur création, les camps palestiniens sont des hauts lieux de la résistance. En Cisjordanie, deux d’entre eux se sont particulièrement illustrés : en prise directe avec l’occupant sioniste, les camps de Jénine et de Balata symbolisent la résistance héroïque des Palestiniens et la répression sioniste.

       Avec ses 27 000 habitants, le camp de Balata est le plus grand camp de Cisjordanie. Etabli en 1950 à proximité de la ville de Naplouse, il est surnommé le « camp de Jaffa » car la majorité des réfugiés proviennent de cette ville et des villages alentours. Le tissu social et communautaire y est dense et le pouvoir d’organisation très fort : leaders locaux dans le camps, cadres des factions politiques, membres des groupes armés, sans oublier les anciens combattants, tous, hommes, femmes et enfants s’unissent pour combattre l’oppresseur sioniste. . Au cours de la deuxième Intifada, ce camp a été frappé très durement par la répression sioniste qui en a fait un véritable laboratoire de ses techniques contre-insurrectionnelles : incursions de l’armée, assassinats ciblés, arrestations massives, etc.

Le camp de Jénine, porte le nom de la ville où il est implanté dans le Nord de la Cisjordanie. Créé en 1950, il regroupe 16 000 réfugiés. La résistance et la détermination populaire au cours de la « bataille de Jénine » en avril 2002 ont fait de ce camp le symbole de la résistance durant la deuxième Intifada. Pendant plus de 10 jours, l’armée sioniste attaque le camp, le bombarde par les airs depuis des hélicoptères de combat et  par des tanks depuis les collines alentours Les bull-dozers rasent les maisons, ratissent les ruelles, enterrent les corps des combattants dans des tranchées… Douze jours de combat au terme duquel les forces sionistes renoncent à contrôler le camp.

Aujourd’hui, les habitants des camps doivent faire face à une double répression. S’ils sont particulièrement ciblés par les sionistes en raison de leur rôle actif dans la résistance armée, ils le sont aussi par l’Autorité palestinienne et ses forces de sécurité qui cherchent à museler l’opposition à la domination coloniale. Incursions, harcèlement, mise à l’écart, arrestations, détention, torture…les forces sionistes et l’Autorité palestinienne se sont désormais réparti les opérations dans un but commun, désarmer la résistance.

Les réfugiés ont été et restent à l’avant-garde du combat pour libérer la Palestine et revenir dans leurs maisons.  Ils continuent à faire vivre la résistance.

Photo: Funérailles du martyr Ibrahim Smeri à Balata (2005). The Electronic Intifada.




« Jordanie : le maillon faible ? »

Comité Action Palestine

Début juin, la Jordanie a connu une vague de protestation populaire massive qui a inquiété non seulement les dirigeants du Royaume Hachémite, mais aussi ses alliés régionaux et internationaux. En moins d’une semaine, on assiste au remplacement du premier ministre et à l’octroi par les pétromonarchies d’une aide de 2.5 milliards. La volonté de secourir économiquement cet Etat pour le bien-être de la population jordanienne apparait cependant comme une justification peu crédible.

Comme de nombreux Etats arabes, l’économie jordanienne est marquée par une crise structurelle, avec un chômage proche de 20%. Très dépendant économiquement de Damas avant 2011, ce pays, sans ressources propres, voit sa situation aggravée par la guerre en Syrie. En raison d’une dette très importante auprès de la Banque mondiale, des réformes budgétaires exigées par le FMI ont conduit à une forte hausse des prix, notamment des carburants et de l’électricité, et à un projet de loi visant à augmenter les impôts. C’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Dans ce pays où la liberté de manifester est plutôt restreinte, ces mesures extrêmement impopulaires ont pourtant conduit à une mobilisation de masse, les classes populaires rejoignant l’appel initié par les associations professionnelles représentatives principalement des classes moyennes. Ces classes ont des intérêts divergents à défendre, mais elles signifient collectivement le ras-le-bol des jordaniens vis-à-vis de leurs gouvernants.

Mais ces causes internes ne sauraient expliquer à elles seules la rapidité avec laquelle les pétromonarchies ont volé au secours de l’Etat jordanien. Créé au moment de la chute de l’empire ottoman, la Jordanie a toujours été considérée comme un pion majeur de la stratégie impérialiste au Moyen Orient. Doté, comme la plupart de ses voisins, d’un pouvoir faible vis-à-vis de l’extérieur et extrêmement répressif vis-à-vis de sa population, c’est avant tout un Etat rempart entre l’entité sioniste et les pays hostiles à cette dernière. Du pacte de non-agression signé avec les sionistes en 1947, à l’accord de paix avec Israël en 1994, la Jordanie a joué un rôle particulièrement actif, en tant qu’allié d’Israël, en éradiquant la résistance palestinienne, notamment au moment de septembre noir. A la solde des USA, sa politique d’alliances a toujours répondu clairement aux intérêts des impérialistes et de l’entité sioniste. Récemment, le Royaume hachémite a joué un rôle majeur bien que discret dans la guerre en Syrie, puisqu’il a servi de base arrière pour la formation et l’acheminement d’armes aux rebelles syriens par la coalition alliée (Etats-Unis, Europe, Etats du Golfe). La défaite de cette coalition en Syrie pourrait conduire à un changement global d’alliances dans la région. Pourtant, les derniers développements en Palestine font craindre aux Etats-Unis et aux pétromonarchies du golfe un affaiblissement du pouvoir jordanien qui peut conduire au mieux à un renversement d’alliances, au pire à un renversement du pouvoir. En tant que protecteur officiel des lieux saints d’al-Quds, la Jordanie ne peut officiellement pas cautionner le transfert de l’Ambassade des USA dans la ville sainte. Par ailleurs, le plan du siècle concocté par Trump pour « régler définitivement la cause palestinienne » est insoutenable pour le Royaume hachémite, les Palestiniens formant près de 60% de la population jordanienne.

Loin de se soucier du peuple jordanien, l’aide financière des pétromonarchies est d’abord un calcul politique qui consiste à maintenir la Jordanie dans le bloc d’alliances. A ce stade il y a très peu de chance que ces 2,5 milliards soient suffisants pour que les Palestiniens, réfugiés en Jordanie, abandonnent leur patrie et leurs droits. Dans tous les cas, le Royaume hachémite est une pièce maitresse sur l’échiquier régional et sa fragilisation pourrait bien tout faire basculer.

(Photo: AFP/Khalil MAZRAAWI)




« L’école à Gaza : éducation et résistance » – Conférence-débat avec Bassem ABOUDRAZ

Le 22 juin à 20h00,

Athénée municipal, à Bordeaux (place St Christoly, arrêt de tram Hotel de Ville, trams A et B)

 

Le Comité Action Palestine

vous convie à

une Conférence-débat

« L’école à Gaza : éducation et résistance »

avec Bassem ABOUDRAZ,

conseiller d’éducation pour l’enseignement du français à Gaza

 

En Palestine, la population est jeune, très jeune et la société palestinienne considère l’éducation de ses enfants, garçons ou filles, comme un pilier de leur avenir. Le taux d’alphabétisation est proche de 100% et le système éducatif palestinien est considéré comme excellent.

Mais les enfants et les jeunes sont aussi particulièrement exposés à la violence coloniale sous toutes ces formes. Témoins de la répression et des assassinats subis par les membres de leur famille ou leur entourage, les enfants sont aussi les victimes

 

directes de l’occupation. Depuis 2000, 2000 enfants ont été tués par les forces armées israéliennes, et 12 000 jetés dans les prisons de l’occupant où ils subissent des tortures au même titre que les adultes. Les écoles ne sont même pas un refuge pour eux. A Gaza, soumis à un blocus depuis 11 ans, un tiers des écoles a été détruit en 2014 pendant l’attaque israélienne qui a duré plus de 50 jours et, depuis, les conditions d’apprentissage sont encore plus difficiles.

Mais les élèves et les enseignants ont toujours des projets, car poursuivre coûte que coûte l’éducation des jeunes générations est un acte de résistance.

Quelle est la situation au quotidien à Gaza ? Quelles en sont les répercussions sur les enfants ? Quelles sont les difficultés des enseignants et comment arrivent-ils à les résoudre ? Bassem Aboudraz nous apportera son témoignage et nous livrera son analyse de la situation.

 

En collaboration avec ISM-France, Voix décoloniales, Espace Culturel des 2 rives, Les alliés de la Paix

Photo:  Bassem Aboudraz lors d’une conférence en 2013

aussi sur facebook

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La marche du retour à Gaza : le génie populaire palestinien fausse les calculs des Israéliens

« La vérité est la première victime de la guerre » selon Eschyle. L’assertion est vraie dans une guerre classique, mais en situation de résistance populaire à l’oppression coloniale, le mensonge est la première victime. A l’occasion de la grande marche du retour, la propagande mensongère israélienne a volé en éclats. Les médias occidentaux, pourtant sionistes, ont fait le constat unanime qu’Israël a au moins perdu une bataille en réprimant brutalement les Palestiniens : celle de l’image et de la communication. Le droit du retour n’est plus une simple phrase d’une résolution du droit international et connue du seul cercle restreint des militants. Le peuple palestinien a su gagner les cœurs et les esprits, à défaut pour l’instant d’enterrer définitivement le colonialisme israélien. Sa cause a fait son retour sur le devant de la scène alors que presque tous ses soutiens, y compris les plus éclairés et les plus déterminés, étaient gagnés par le désespoir tant la question syrienne a été prégnante et a mis au second plan le devenir du peuple palestinien. Mais c’était sans compter sur le génie populaire palestinien.

Le dépérissement colonial israélien

Toutes les tentatives pour liquider la cause du peuple palestinien ont échoué. La répression coloniale israélienne est une constante depuis 1948, mais elle n’a pas pu briser le processus de décolonisation inscrit structurellement et dès le premier jour de la fondation de l’Etat israélien. Les moyens gigantesques en termes militaire et politique mis en œuvre n’ont pas ébranlé la foi des Palestiniens. Tel le roseau, le peuple palestinien peut plier mais ne rompt jamais. Pour cette raison, les sionistes ont utilisé une stratégie, pratiquée largement dans la colonisation occidentale de l’Afrique et de l’Asie, qui consiste à opposer les colonisés aux colonisés. Les accords d’Oslo n’avaient pas d’autres vertus que de faire émerger une couche sociale bourgeoise palestinienne prompte à jouer le jeu du contrôle de son propre peuple au profit du colonisateur et à son propre profit, en s’emparant comme un chien affamé des miettes jetées sous la table par le maître israélien. Ce chien affamé a pris le nom d’Autorité palestinienne et n’a d’autre autorité que celle de réprimer les Palestiniens dans le cadre de la coordination sécuritaire avec les israéliens.

Combinant la stratégie du « diviser pour mieux régner » à celle de la guerre classique contre la résistance au Liban et à Gaza, l’occupant semble, pourtant, incapable d’endiguer son propre dépérissement. Les israéliens ont perdu la bataille sur tous les fronts. Car contrairement aux apparences, Israël est plus faible que jamais. La particularité des mécanismes propres à la société coloniale juive, divisions ethniques et instabilité politique chronique, est une faiblesse que les leaders sionistes tentent de conjurer, notamment par une mobilisation guerrière permanente contre les Palestiniens, en particulier, et le monde arabo-musulman, en général. Mobiliser pour mieux ressouder les rangs d’une société en décomposition. Mais chaque guerre ou répression à grande échelle se solde par un échec politique au regard des ressources immenses engagées dans la bataille. Il ne suffit pas de frapper fort, il faut frapper juste et au bon moment. Les multiples initiatives de Trump en faveur d’Israël (déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem, retrait de l’accord nucléaire signé avec l’Iran) témoignent de la crise de légitimité de la politique israélo-américaine dans le monde. Israël est en grande difficulté comme le sont les Etats-Unis au Moyen-Orient et dans le monde. La guerre perdue en Syrie est une fragilisation supplémentaire de ces deux Etats.

Israël joue sa survie et résiste à son dépérissement inéluctable. Pour cette raison, chaque initiative est soigneusement pesée et doit avoir des retombées politiques positives. Or, systématiquement le génie populaire palestinien fausse les calculs du colonisateur. L’intifada des couteaux lancée en 2015 a créé un désarroi profond chez les dirigeants sionistes. Alors que l’Etat israélien ne parvient pas à éradiquer la résistance à ses portes, les Palestiniens frappent au sein des territoires conquis en 1948, défiant ainsi la machine sécuritaire israélienne et installant la peur et le doute au cœur de la colonisation. Ayant horreur du vide politique, la résistance populaire palestinienne a ainsi relancé le processus de dépérissement de l’Etat israélien dans un contexte où la situation semblait figée et que les organisations palestiniennes donnaient l’impression d’avoir épuisé toutes leurs ressources politiques face à l’ennemi. Ce coup de génie populaire n’allait pas rester le seul.

Les déshérités à l’avant-garde

La marche du retour à Gaza est pacifique sur la forme, mais radicale sur le fond. Elle a réussi à populariser la question centrale du droit au retour des Palestiniens. Les mots « droit du retour » provoquent une crise d’hystérie chez l’ennemi israélien. Et pour cause : ce droit, reconnu par les instances internationales, est synonyme de l’abolition du colonialisme en Palestine.  La panique s’est emparée des représentants sionistes qui ont perdu leur sang-froid, à l’image de l’ambassadrice israélienne en Belgique qui a déclaré : « Je regrette beaucoup, pour chaque humain décédé, même si ce sont des terroristes. Cinquante-cinq terroristes qui viennent près de la barrière pour essayer de passer sur le territoire israélien. » Ces propos pourtant ne reflètent rien d’autre que la mentalité coloniale israélienne. Le peuple palestinien en soi terrorise les sionistes parce qu’après 70 ans il ne s’est toujours pas avoué vaincu. Son seul fait d’exister est une menace existentielle perpétuelle pour le sionisme. Une manifestation populaire et le sacrifice de 110 Palestiniens ont fait perdre à Israël la guerre de la propagande et a mis le monde entier face à ses contradictions et à son hypocrisie.

Elle a fait prendre conscience que les déshérités sont l’avant-garde du combat et que, dans leur dos, la bourgeoisie palestinienne œuvre à les trahir. Celle-ci, lorsqu’elle ne collabore pas, reste frileuse et s’agrippe à l’illusion d’Oslo. Bien pire, cette bourgeoisie fait de « l’extrémisme religieux » en Palestine un sujet d’obsession qui traduit en réalité sa frayeur devant la radicalité populaire. Elle préférerait le statut quo de l’occupant israélien à la révolution populaire palestinienne. Ses coups de colère médiatiques pour dénoncer le bain de sang à Gaza ne peuvent dissimuler sa capitulation. De fait, la résistance à l’Etat colonial israélien est doublée d’une lutte des classes silencieuse.

La marche du retour a aussi son effet décapant dans les rangs des pro-palestiniens en Europe : le combat se mène sur les fondamentaux du mouvement national palestinien. Le droit au retour ne laisse pas de place au bavardage sur la paix et à la chimère des deux Etats. Il est l’abolition pratique du colonialisme en Palestine. En ce sens, les pro-palestiniens doivent s’aligner sur les revendications de la résistance populaire synthétisées dans le slogan de la libération de toute la Palestine.

De manière récurrente, les déshérités palestiniens se font un devoir de se rappeler aux puissants et à leur mépris car l’histoire ne s’écrira pas sans eux. Déjouer la trahison, résister à la cruauté de l’ennemi soutenu par les grandes puissances, faire face à l’infamie et au mensonge, le combat des classes opprimées palestiniennes est titanesque. L’enjeu pour elles est de trouver le mode d’organisation le plus efficace, fortifier l’unité nationale et profiter de l’approfondissement des contradictions du camp ennemi pour porter le coup fatal. Elles n’ont rien à perdre sinon les chaînes coloniales.

Les classes dirigeantes arabes sans dignité ni honneur et l’Occident cupide devraient se « prosterner dans la poussière », selon l’expression du philosophe Nietzsche, par devant ceux qui sont porteurs d’une civilisation débarrassée de la tyrannie coloniale. Et par devant donc le génie populaire palestinien.

Comité Action Palestine

26 mai 2018

Publié également dans le Grand Soir

https://www.legrandsoir.info/la-marche-du-retour-a-gaza-le-genie-populaire-palestinien-fausse-les-calculs-des-israeliens.html




« Tareq Oubrou, l’imam de la République ou la théologie de la soumission » par Tayeb El Mestari

Méprisant à l’égard de la masse ignorante, l’imam T. Oubrou remplit la fonction de ventriloque du pouvoir, notamment à l’occasion des agressions israéliennes contre les Palestiniens. Pendant la guerre de Gaza en 2014, il déclare dans les Cahiers de l’islam : « Le droit de manifester ou de déclarer ses opinions en public est garanti par les valeurs de la République. Cependant rien ne doit justifier les appels directs ou indirects à la haine et à l’importation de ce conflit sur le territoire. Cela remettrait en cause le pacte républicain qui unit tous les français quelle que soit leur religion ou leur opinion politique ».

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« Libéral », « modéré », « progressiste », « l’imam préféré de la république », les médias et le pouvoir politique ne tarissent pas d’éloges envers Tareq Oubrou le recteur de la mosquée de Bordeaux. Fait chevalier de la Légion d’Honneur en 2013, sur proposition du ministre de l’intérieur Manuel Valls, il a, peu à peu, incarné la figure de l’imam éclairé de la République. Pourquoi tant de démonstration d’affection à l’égard de cet imam dans une société qui transpire, pourtant, par tous ses pores l’islamophobie et le racisme ?

Militant dans la mouvance islamique radicale dans sa jeunesse, T. Oubrou prône aujourd’hui l’adaptation d’un islam « « décongelé » à « la couleur de notre époque ». Par un travail d’interprétation, l’imam modéré met toute son énergie au service d’une entreprise théologique d’« intégration de l’islam, comme religion, dans le paysage de la République». La théorisation de l’adaptabilité de l’islam en terre française est formulée de manière aboutie dans un texte intitulé « Sharia de minorité : réflexion canonique pour une intégration de l’islam en terre laïque ». Malgré quelques concepts barbares (amphibologie, orthopraxie, géothéologie, principologie, etc.), car il faut donner une forme savante au propos, la démonstration est d’une simplicité biblique. L’enjeu est de mettre de l’ordre dans un contexte de « désordre religieux », où règne la confusion quant aux pratiques et aux représentations des croyants. Mais cette mise en ordre, « faire le ménage » selon lui, doit passer par une théologie éclairée fondée sur le principe de la raison et de la « dialectique critique ».

Ordre et religion

 Comme Janus qui veille aux portes du ciel, Tareq Oubrou a une tête à deux faces : le théologien et le politique. L’un sert l’autre mais dans un rapport de subordination. La théologie est chez T. Oubrou la bonne à tout faire du politique. Le sacré s’aplatit devant le profane. En dehors de la croyance en un Dieu unique et son Prophète Mohamed, tout peut être objet d’interprétation spéculative. Seule la raison du « théologien réaliste », qui prend en compte le contexte, est à même de guider la minorité musulmane en terre laïque. Si le texte sacré est objet d’interprétation, en revanche la République est indiscutable, chose politique non contextualisée, comme si elle était hors du temps et indépendante de toute détermination sociale. Elle est donnée comme un invariant, non soumise à la critique « dialectique » et historique. Le sacré s’adapte à l’immuable République. Selon T. Oubrou, « l’Europe, et notamment la France, est d’abord une terre de prospérité économique, d’égalité, de démocratie, de liberté, de sciences, de savoir…Le communautarisme étant banni par le modèle politique français. Au sein de cette communauté, les individus sont liés à la République dans son unité et indivisibilité-aujourd’hui on insiste plutôt sur la diversité dans l’unité de la République-par le contrat de la citoyenneté, lequel aux yeux de la sharia est un contrat moral à honorer. Adhésion à une communauté religieuse et à une citoyenneté française, telle est la double appartenance que doit assurer notre conceptualisation de la sharia en France ».

Derrière le théologien, il y a le politique, derrière le savoir religieux, il y à la norme idéologique et politique. Au nom de l’expertise qu’il se prête et que le pouvoir lui prête, le projet du théologien consiste à enchâsser la république de la minorité musulmane, la sharia, dans la République française. Il souhaite mettre la religion « à l’abri de toute instrumentalisation », mais toute sa construction théologique inféode l’islam à la République qui prend les apparats du sacré. La loi des hommes est placée au-dessus de la loi de Dieu. A aucun moment, ne sont mis en question le capitalisme, les rapports de domination de classes et de races au sein de la société et à l’échelle des nations. C’est à cette condition de subordination du sacré et de légitimation de l’ordre, et à elle seule que l’imam est sorti de l’anonymat pour devenir l’intellectuel musulman médiatique et chéri de la République.  S’il invite les musulmans à sortir de leur « prison mentale », c’est pour mieux les enfermer dans une autre prison mentale, celle de l’adoration de l’ordre politique actuel. A ce titre, faire commerce de la religion est nécessairement faire commerce d’opium.

 

 Mépris de classe

Cette conception du monde est propre à la classe moyenne dont fait partie Tareq Oubrou et à laquelle il s’identifie. Cette classe moyenne intellectuellement bornée et politiquement normative en appelle au respect de « l’ordre naturel », l’ordre politique contre le « désordre religieux », reflet mental de la masse musulmane ignorante. En effet, son édifice théologique réaliste « concerne les musulmans qui veulent vivre dans la légalité par rapport à leur religion, autrement dit ceux qui ont fait le choix de se conformer à la sharia. Rappelons que cette catégorie de musulmans est une minorité dans la minorité. La majorité des musulmans négligent beaucoup d’enseignements cultuels et moraux essentiels de l’islam- à cause de leur relâchement ou de leur ignorance tout simplement ».

 Cette approche morale et légaliste repose sur une sociologie vague et abstraite de la « communauté musulmane », qui telle que la République, est une et indivisible. Il ne voit pas les différences de classes qui travaillent cette catégorie « communauté musulmane ». Sous sa plume, la seule distinction opérante est celle qui trace une frontière entre les éduqués des ignorants. L’idée que la majorité des musulmans serait marquée par l’ignorance trahit un mépris de classe qui a refait surface récemment dans une tribune dont il est l’un des signataires parmi une trentaine d’imams, « indignés » par l’antisémitisme. Dans cette tribune, qui fait suite au manifeste contre l’antisémitisme signé par 300 personnalités, il est écrit : « Notre indignation est aussi religieuse en tant qu’imam et théologiens qui voyons l’islam tomber dans les mains d’une jeunesse ignorante, perturbée et désœuvrée. » Indignés par le racisme antijuif, ces imams sont aveugles à leur propre racisme contre la jeunesse discriminée des quartiers populaires et des banlieues déshéritées.

Méprisant à l’égard de la masse ignorante, l’imam T. Oubrou remplit la fonction de ventriloque du pouvoir, notamment à l’occasion des agressions israéliennes contre les Palestiniens. Pendant la guerre de Gaza en 2014, il déclare dans les Cahiers de l’islam : « Le droit de manifester ou de déclarer ses opinions en public est garanti par les valeurs de la République. Cependant rien ne doit justifier les appels directs ou indirects à la haine et à l’importation de ce conflit sur le territoire. Cela remettrait en cause le pacte républicain qui unit tous les français quelle que soit leur religion ou leur opinion politique ».

Adepte de la « théologie de l’équilibre » pour préserver la « paix civile », T. Oubrou privilégie une fausse posture de neutralité dans une confrontation qui oppose des colonisés et des colonisateurs. Mais cette théologie de la soumission est-elle tenable à long terme ? De nombreux fidèles prennent peu à peu conscience que le théologien est d’abord un politique.

Tayeb El Mestari (13/05/2018)

https://www.legrandsoir.info/tareq-oubrou-l-imam-de-la-republique-ou-la-theologie-de-la-soumission.html

Photo: www.lejdd.fr




« 70 ans, ça suffit ! « 

Soutien à la Résistance du peuple palestinien – 70 ème anniversaire de la Nakba 

Comité Action Palestine

 

Le 14 mai 1948, jour de la « création de l’Etat israélien », est commémorée par les Palestiniens comme la Nakba, la Catastrophe. Cinq cents villages détruits, 800 000 Palestiniens expulsés de leurs terres, de très nombreux massacres, les sionistes franchissaient alors une étape majeure dans leur projet colonial entrepris dès la fin du XIXème siècle. Cautionné par les puissances occidentales, le mythe sioniste selon laquelle la Palestine était «une terre sans peuple pour un peuple sans terre» a constitué l’un des plus grands mensonges de l’histoire et a servi de justification à la politique sioniste de colonisation et d’épuration ethnique. Les réfugiés et déplacés palestiniens sont aujourd’hui près de 8 millions. Un tiers d’entre eux vivent encore dans les 58 camps établis après la Nakba à Gaza, en Cisjordanie et dans plusieurs pays voisins comme la Jordanie, le Liban, la Syrie.

L’entité sioniste : 70 ans de crimes et de massacres

En recommandant la partition de la Palestine, la Résolution 181, adoptée par l’ONU le 29 novembre 1947, est l’acte fondateur de la Nakba. Elle attribue aux Juifs 56 % du territoire palestinien, alors que démographiquement, ils représentent moins du tiers de la population et possèdent jusqu’alors à peine 7 % des terres. Légitimement refusée par les Palestiniens, elle permet aux sionistes de rendre effective leur stratégie de spoliation et de domination du pays. Supérieurs militairement, les sionistes craignent malgré tout l’union entre la population palestinienne et les armées arabes. Selon des plans préétablis, ils conduisent dès fin 1947 une politique de terreur afin d’accélérer le nettoyage ethnique et le vol des terres, pratiquant ainsi la politique du fait accompli. Le 31 décembre, la Haganah et le Palmah investissent Balad al Sheik et Hawassa, à la périphérie de Haïfa : 76 victimes dont des femmes et des enfants. Parmi les massacres, Deir Yassine reste le plus symbolique et reste le prélude à la déportation en masse des Palestiniens. Le 9 avril, les sionistes de l’IRGUN tuent 254 villageois, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Dans les semaines et les mois qui suivront, 418 villes et villages sont détruits, plus de 15000 palestiniens sont assassinés et dans plus de 70 villages, la population est entièrement massacrée. Des dizaines d’autres massacres ont lieu comme à Balad Esh Sheikh, Sasa, Hul, El Dawayimeh, Tantura… A Lydda, le 11 juillet, des centaines de martyrs sont fusillés dans la mosquée Dahmash. Le 15 octobre, l’un des pires massacres a lieu à Dawayma où 300 civils arabes sont assassinés. En Galilée, l’opération Hiram, lancée le 29 octobre, fera 70 martyrs assassinés de sang-froid.

La Nakba continue aujourd’hui avec le soutien renouvelé des puissances impérialistes

Mais la Nakba ne s’est pas arrêtée en 1948. Aujourd’hui la judaïsation de la Palestine et l’épuration ethnique des Palestiniens, notamment à al-Quds et dans le Naqab, continuent à marche forcée, avec le soutien total des puissances impérialistes. Les accords d’Oslo ont été un piège. Pendant que des dirigeants palestiniens et arabes négociaient, la colonisation et l’expulsion des Palestiniens s’aggravaient, les résistants étaient emprisonnés ou assassinés. Le transfert de l’Ambassade américaine de Tel Aviv à al-Quds (Jerusalem), à la date anniversaire du 70ème anniversaire de la Nakba, est lourde de conséquences pour les Palestiniens, le monde arabo-musulman, mais aussi pour le monde entier. Niant de fait le droit international qui octroie un statut international à cette ville palestinienne, les Etats-Unis font d’al-Quds la capitale d’Israël, conformément au souhait des sionistes. La décision de Donald Trump montre que les Américains apportent un soutien inconditionnel à Israël, sous forme politique, militaire et économique. Qui peut encore croire que les Israéliens et les Américains sont pour la paix ? De nombreux dirigeants arabes, y compris palestiniens ont fait le jeu des sionistes et des Occidentaux qui leur promettaient un Etat palestinien. Cette fois-ci, le message de Trump est sans appel : les Palestiniens, ainsi que tous les peuples arabes et musulmans ne doivent rien attendre des impérialistes. La solution des deux Etats, un Etat palestinien à côté d’un Etat israélien est une promesse jamais tenue et qui ne sera jamais tenue. Les Palestiniens le savent très bien. Ils ne peuvent compter que sur leur unité et leur résistance pour libérer la terre arabe de Palestine

Les Palestiniens ne renonceront jamais.

Depuis le début de la colonisation juive de la Palestine, le peuple palestinien a toujours résisté sous différentes formes à cette terrible entreprise de destruction de sa société. Malgré toutes les tentatives pour l’anéantir, la Résistance populaire est aujourd’hui plus forte que jamais et il est clair que les Palestiniens ne renonceront jamais à leurs droits et à leur liberté. Après les trois guerres de Gaza (2008 ; 2012 et 2014), les Gazaouis, malgré le blocus infâme, continuent de résister. Ils résistent aux sionistes, ils résistent contre l’Occident qui soutient Israël et contre la trahison de nombreux Etats arabes. A al-Quds, la résistance s’est réactivée en octobre 2015 avec la mobilisation pour défendre la Mosquée al-Aqsa. La dernière décision de Trump n’a pas brisé leur volonté, bien au contraire. En organisant depuis le 30 mars à Gaza, la Marche du retour, ils montrent que rien ne les arrêtera. Pour empêcher cette marche, l’armée israélienne n’a pas hésité à tuer. A tuer des Palestiniens qui veulent faire entendre au monde leurs revendications : retourner chez eux, sur leurs terres, dans leurs maisons que les colons israéliens ont volées en 1948. La violence de l’occupant face à des Palestiniens désarmés est signe que la peur a définitivement changé de camp. Très sérieusement menacé par la résistance à l’intérieur et à l’extérieur, l’avenir de l’entité sioniste sur la terre arabe de Palestine parait, 70 ans après sa création, plus compromis que jamais.

Pour reprendre les mots d’un leader palestinien, cette marche est une marche pour le retour en Palestine, pour montrer au monde entier que les Palestiniens refusent le deal américain, la judaïsation d’Al-Quds et de la Palestine et la suppression du droit au retour des réfugiés.

Vive la Résistance du peuple palestinien – Vive la Palestine libre !

Nous, Comité Action Palestine, sommes à leurs côtés sur ce chemin. Nous réaffirmons que la Palestine est arabe, et soutenons la lutte du peuple palestinien jusqu’à la victoire de la résistance et la satisfaction des revendications légitimes. Nous appelons à

  • la condamnation du sionisme comme mouvement politique colonialiste et raciste.
  • au soutien inconditionnel à la résistance du peuple palestinien et à son combat pour son autodétermination et son indépendance nationale.
  • la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux.
  • la libération de tous les résistants emprisonnés, dont Georges Ibrahim Abdallah enfermé dans les geôles françaises depuis 35 ans.



« 70 ans, ça suffit !  » – Appel à rassemblement en soutien au peuple palestinien – 15 mai 2018

Le 15 mai 2018

18h00, place de la Victoire à Bordeaux

Le 15 mai 2018 marque pour les Palestiniens le 70ème anniversaire de la Nakba. 70 ans de colonialisme, d’expulsion, de vols de leurs terres, d’emprisonnement, de massacres et d’assassinats. Mais aussi 70 ans de résistance et de combat sans répit pour la liberté et la justice.

David Ben Gourion, le fondateur de l’Etat d’Israël écrivait :

« les vieux mourront, les jeunes oublieront ».

Mais les Palestiniens, qu’ils soient jeunes ou vieux, n’ont pas oublié la Palestine, leur patrie. La Marche pour le retour organisée ces dernières semaines à Gaza rappelle au monde entier que le peuple palestinien est toujours debout et n’a qu’un seul objectif : l’indépendance nationale. Cette date symbolique a été choisie par l’administration américaine pour transférer son ambassade à al-Quds, marquant ainsi par cet acte fort son soutien total au projet sioniste.

A cette occasion, nous, militants associatifs, appelons tous ceux qui sont épris de justice à s’unir pour exprimer leur solidarité pleine et entière au peuple palestinien et à sa résistance. A l’issue du rassemblement, la Palestine sera mise à l’honneur lors d’une cérémonie symbolique.

Venez nous rejoindre nombreux le 15 mai !

Signataires : Comité Action Palestine, ISM-France, Voix décoloniales, Espace Culturel des 2 rives, L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre – O.P.A.

Si votre organisation souhaite être signataire de cet appel, contactez nous à actionpalestine@hotmail.com

https://www.facebook.com/events/166799584003392/

photo Comité Action Palestine




« La Palestine est leur seule patrie  » – Conférence-débat avec Abdullah Barakeh – 4 mai 2018

Le Comité Action Palestine

vous convie à une

Conférence-débat avec Abdullah Barakeh,

réfugié palestinien au Liban et responsable de l’association des enfants de martyrs de Sabra et Chatila

Le vendredi 4 mai à 20h00 à l’Athénée municipal à Bordeaux

Il y a 70 ans, la création de l’Etat d’Israël a conduit à l’expulsion de leurs terres près de 800 000 Palestiniens. Les réfugiés palestiniens sont aujourd’hui 8 millions et représentent aujourd’hui la plus importante population de réfugiés dans le monde. Leur droit au retour dans leurs foyers en Palestine est un droit non négociable, inscrit dans la résolution 194, que génération après génération, les réfugiés revendiquent haut et fort. La Marche du retour, organisée à Gaza ces dernières semaines, a pour objectif  de le rappeler à la puissance occupante et au Monde entier.

Adbdullah Barakeh est réfugié palestinien au Liban. Au cours de cette soirée, il viendra nous parler de la menace qui pèse aujourd’hui sur le Droit au retour, sur l’enjeu que représentent les camps de réfugiés et du travail que mènent les Palestiniens pour garder vivante cette revendication et défendre ce droit. Il évoquera également la situation des réfugiés palestiniens au Liban et de l’action de son organisation au profit de la jeunesse et des familles des camps de réfugiés.

L’association des enfants de martyrs de Sabra et Chatila « Beit Atfal Assumud » a été créée il y a 40 ans pour venir en aide aux orphelins palestiniens suite aux massacres perpétrés dans les camps de réfugiés au Liban et notamment les massacres de Sabra et Chatila. Aujourd’hui cette association offre un ensemble de services socio-éducatifs afin de faire face aux multiples besoins des réfugiés palestiniens au Liban en se focalisant sur les familles et la jeunesse. Abdullah Barakeh est responsable des centres de l’association pour les camps situés au Nord du Liban (Nahr el-Bared et Baddawi).

https://www.facebook.com/events/218513862243155/