« Notre boussole est notre retour en Palestine »

A l’occasion de la journée de la terre en Palestine, 30 mars 2018

par Comité Action Palestine

Le 30 mars 1976, six Palestiniens de l’intérieur (c’est-à-dire ceux qui ont pu rester en 1948 après la création par la force de l’Etat d’Israël) étaient abattus par l’armée d’occupation d’Israël, 96 étaient blessés et 300 autres étaient arrêtés. Leur crime ? Avoir manifesté contre l’État sioniste qui avait confisqué et déclaré “ zone militaire ” 1700 hectares appartenant à des villages palestiniens.

Depuis, tous les 30 mars, la “ Journée de la Terre ” commémore cet événement partout dans le monde

où se trouvent les défenseurs des droits du peuple palestinien.

Cette journée est avant tout symbolique. Rappelons qu’en 1948, l’Etat juif avait expulsé près d’un million de Palestiniens et détruit plus de 400 villages. La majeure partie des terres palestiniennes avait été confisquée dans la perspective de fonder le “ Grand Israël ”. Dès lors, cette politique de confiscation des terres en vue de judaïser la Palestine (c’est-à-dire voler des terres aux Palestiniens pour les donner aux juifs), s’est poursuivie sans relâche et s’intensifie, accumulant crimes de masse, assassinats de leaders politiques et emprisonnements de résistants : la colonisation de toute la Palestine est inscrite au cœur du projet sioniste. Avec le développement des colonies qui volent chaque jour plus de terre aux Palestiniens et la judaïsation actuelle de la vallée du Jourdain, du Naqab, d’al-Quds et des lieux saints, rien ne semble arrêter cette machine à tuer et à coloniser.

Pourtant, depuis la création de l’Etat d’Israël, le peuple palestinien a toujours résisté à cette terrible entreprise de destruction de sa société, soutenue par les pays occidentaux et en particulier les Etats-Unis et la France. Depuis Octobre 2015, la résistance s’est réactivée avec la mobilisation de défense de la Mosquée al-Aqsa. La judaïsation de la Palestine continue à marche forcée, avec le soutien total des Etats-Unis. Le 6 décembre 2017, le Président américain Donald Trump annonce qu’il met en application une décision du Congrès américain de 1995, en déplaçant l’ambassade américaine de Tel Aviv à al-Quds (Jérusalem). Niant de fait le droit international qui octroie un statut international à cette ville palestinienne, les Etats-Unis font d’al-Quds la capitale d’Israël, conformément au souhait des sionistes. Cette annonce est lourde de conséquences pour les Palestiniens, le monde arabo-musulman, mais aussi pour le monde entier. La décision de Donald Trump montre que les Américains apportent un soutien inconditionnel à Israël, sous forme politique, militaire et économique. Mais cette décision n’a pas brisé la volonté des Palestiniens, bien au contraire. Les masses palestiniennes et arabes se mobilisent et rappellent qu’al-Quds est la ligne rouge à ne pas franchir. Les accords d’Oslo ont été un piège. Pendant que des dirigeants palestiniens et arabes négociaient, la colonisation et l’expulsion des palestiniens s’aggravaient, les résistants étaient emprisonnés ou assassinés. La solution des deux Etats, un Etat palestinien à côté d’un Etat israélien est une promesse jamais tenue et qui ne sera jamais tenue. Qui peut encore croire que les Israéliens et les Américains sont pour la paix ? De nombreux dirigeants arabes, y compris palestiniens ont fait le jeu des sionistes et des Occidentaux qui leur promettaient un Etat palestinien. Cette fois-ci, le message de Trump est sans appel : les Palestiniens, ainsi que tous les peuples arabes et musulmans ne doivent rien attendre des impérialistes. Ils ne peuvent compter que sur leur unité et leur résistance pour libérer la terre arabe de PalestineLa voie pacifique est une illusion. Les exemples vietnamien et algérien ont montré que l’impérialisme ne comprend que le langage de la résistance armée.

Cette initiative américaine est intervenue dans un contexte où les rapports de force dans cette région du monde ont changé. La stratégie impérialiste en Syrie a totalement échoué, le régime syrien est sorti vainqueur de la guerre l’opposant à des groupes armés soutenus financièrement et militairement par le camp occidental. Le conflit s’enlise au Yémen, véritable échec politico-militaire du bloc impérialiste, en particulier celui de la stratégie saoudienne. La Turquie, qui affichait sans scrupule son soutien aux forces anti-Assad, se trouve aujourd’hui plus que jamais isolée sur le plan géopolitique. L’impérialisme, avec ses vassaux arabes et turc, est en très grande difficulté malgré les moyens militaires et financiers gigantesques mis en œuvre pour soumettre les peuples arabes.

En France, les attentats de 2015 ont conduit à un renforcement du tout sécuritaire, consacré notamment par la volonté de criminalisation de l’antisionisme et des soutiens au peuple palestinien. Le soutien inconditionnel de l’Etat français à l’entité sioniste s’exprime par la répression des mouvements antisionistes et des forces populaires issues de l’immigration, naturellement solidaires de la lutte palestinienne. La prise d’otage à Trèbes et le meurtre de Mireille Knoll, d’origine juive, sont prétexte à alimenter le racisme anti-arabe et l’islamophobie. La marche blanche contre l’antisémitisme initiée par le CRIF le 28 mars est révélatrice d’une évolution inquiétante. Toute la classe politique a répondu présent à l’appel à manifestation lancé par le CRIF, organisation dont le soutien à la politique colonialiste et raciste de l’entité sioniste est avéré. Le CRIF peut même délivrer les certificats de bonne fréquentation : le dirigeant de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, pourra méditer longtemps l’humiliation subie car il a été contraint de quitter la manifestation sous les huées des militants sionistes.

Le mouvement sioniste voudrait que le monde marche sur sa tête : faire des juifs des victimes absolues pour légitimer le crime colonial en Palestine et la répression des soutiens à la noble cause du peuple palestinien.

Le 30 mars est une journée qui rappelle au monde que les Palestiniens sont toujours debout pour libérer leur terre. A cette occasion, ils vont organiser, selon le leader du Djihad islamique, « une manifestation massive aux abords de la bande de Gaza, une marche pour le retour en Palestine, pour montrer au monde entier que les Palestiniens refusent le deal américain, la judaïsation d’al-Quds et de la Palestine, la suppression du droit au retour des réfugiés. »

Il est urgent, et en écho avec la résistance en Palestine, de s’organiser pour construire un mouvement antisioniste uni autour de principes anticolonialistes clairs que sont les principes d’auto-détermination et de libération de toute la Palestine arabe.

photo: Algérie Presse Service




« La Palestine, notre patrie, est notre seul but » Interview de Kassem Aina

réalisée par le Comité Action Palestine,

22 septembre 2017, dans les locaux de l’ONG Beit Atfal Assumud, camp de réfugiés de Shatila (Liban).

 

Kassem Aina est fondateur et directeur de l’ONG Beit Atfal Assumud, dont l’objet est d’offrir un ensemble de services et de programmes éducatifs, culturels et récréatifs, de proposer des camps d’été et des services médicaux variés afin de faire face aux multiples besoins des réfugiés palestiniens au Liban en se focalisant sur les familles et la jeunesse. http://www.socialcare.org

Il est aussi responsable du comité d’organisation de la commémoration des massacres de Sabra et Shatila.

 

A écouter en cliquant sur le lien ci-dessous

https://www.youtube.com/watch?v=NGmDxIzzFGA&feature=youtu.be

 

 

 




« Le peuple offre sa vie pour la liberté »

Calendrier Palestine Libre 2017 « Palestine, terre des martyrs »

Taleb Mohammad Abdullah Abu Zeid, Isam Mohammad Hammoudeh, Sha’baan Sa’id  Nabhan, Kamal Qadourah Hasan Hamoudeh. Voici les noms des premiers martyrs de la première intifada de 1987.

        Quel que soit le nom qu’on leur donne, qu’elles soient de pierres ou de couteaux, les intifadas sont l’expression spontanée de la révolte populaire contre l’occupation sioniste, contre l’humiliation subie quotidiennement: occupation des lieux saints, confiscation des terres, des biens, de la liberté de se déplacer, check point, pauvreté, répression, destructions des maisons, des hôpitaux,  …

Avec des simples pierres, enfants, adolescents, vieillards, hommes, femmes ont réussi à mettre en échec l’armée et les différents gouvernements sionistes et à alerter l’opinion publique internationale sur leurs conditions de vie  déplorables. Des pierre contre des chars, victoire politique, victoire médiatique.

De 1987 à 1991, de  2000 à 2005, et depuis 2015,  chaque intifada a eu des répercussions : de la première intifada a découlé le déclin du Fatah et l’ascension du Hamas. La deuxième intifada ou Intifada al-Aqsa a débouché sur le leadership du Hamas et notamment à sa prise du pouvoir à Gaza en 2006.

Enfin la troisième intifada et dernière en date, témoigne d’une radicalisation croissante du peuple palestinien dans sa lutte pour la libération de la totalité de la terre arabe de Palestine et réaffirme l’unité du peuple palestinien, la solidarité des autres composantes de ce peuple avec Gaza et démontre, à terme, que toutes les tentatives sionistes de division sont vaines. Ainsi la peur change de camp car en s’attaquant à tous les membres de la société coloniale, les Palestiniens démontrent qu’il n’y pas de différence entre la population des colons et les forces armées gouvernementales. Les intifadas viennent rappeler que le peuple n’a jamais renoncé à la résistance.

C’est la résistance unique d’un peuple unique à l’oppression.

Ce peuple fier et résistant continue à donner de son sang, ces martyrs ne sont pas morts en vain. Ils montrent le chemin pour la lutte pour la justice, la dignité et la liberté.

Comité Action Palestine




Un révolutionnaire ne meurt jamais

Calendrier Palestine Libre 2017 « Palestine, terre des martyrs »

« La cause palestinienne n’est pas seulement la cause des Palestiniens, mais la cause de chaque révolutionnaire où qu’il se trouve, car c’est la cause de tous les peuples exploités et opprimés de notre temps » Ghassan Kanafani.

        Plusieurs centaines de militants arabo-musulmans ont donné leur vie en combattant l’entité sioniste et ont été la cible de sa politique d’assassinats extraterritoriaux. L’armée d’occupation n’a jamais hésité à intervenir directement pour éliminer des responsables de la résistance libanaise comme les membres fondateurs du Hezbollah tels que Cheikh Ragheb Harb (16 février 1984) et Sayed Abbas Moussaoui (16 février 1992), ou ses grands chefs militaires, Imad Moughniyeh (12 février 2008) et Samir Kuntar (21 décembre 2015). Bien qu’officiellement non impliqué dans le conflit syrien, Israël a mené plusieurs opérations aériennes tuant des combattants libanais parmi lesquels Djihad Moughniyeh, et iraniens comme le Général Mohammed Ali Allahdadi en janvier 2015.

Mais c’est le Mossad, agence chargée du renseignement et des affaires « spéciales » à l’étranger, qui est le responsable reconnu ou supposé de la plupart des assassinats d’opposants à l’entité sioniste. Cette pratique a été initiée par Golda Meir dans les années 60 comme méthode de déstabilisation et de guerre psychologique contre les mouvements de résistance.

Parmi tous ces martyrs arabes, l’Irakien Basil al Kubeisi, membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), est assassiné le 5 avril 1973, ainsi que Mohamed Boudia, algérien, ancien membre du FLN et membre du Fatah palestinien le 28 juin 1973. L’agence de renseignements de l’entité sioniste est également désignée comme responsable de l’élimination des combattants du Hezbollah Hassan Hawla al-Lakiss le 2 décembre 2013 et Mustafa Badreddine le 13 mai 2016 ; sa responsabilité est établie pour l’assassinat du Général Mohammed Suleiman, un haut conseiller militaire et sécuritaire syrien, le 1er août 2008. Au-delà des hommes politiques et des combattants de la liberté, de très nombreux scientifiques libanais, irakiens et iraniens comme Massoud Ali Mohammed et Majid Shariari sont morts dans des attentats attribués au Mossad, car ils étaient considérés comme une menace pour l’entité sioniste.

Dans la longue liste des personnes ayant versé leur sang pour la libération de la Palestine, ces quelques noms rappellent que l’entité sioniste est terroriste par essence. Ces martyrs sont le symbole de la centralité de la cause palestinienne dans le monde arabe et le monde des révolutionnaires. Leurs noms sont gravés dans nos mémoires, car ils sont les exemples du sacrifice de soi pour la liberté.

Comité Action Palestine




Al-Quds est la capitale éternelle de la Palestine – Prise de paroles du 16 décembre 2017

A l’occasion de la manifestation du 16 décembre 2017

« Un peuple qui lutte pour sa liberté et son indépendance est invincible » disait le général Giap, héros de la guerre du Vietnam  contre l’impérialisme américain.

Malgré la répression, la colonisation, les 3 guerres de Gaza, le peuple palestinien reste invincible.  La décision de Donald Trump de faire d’al-Quds la capitale d’Israël ne brisera pas la volonté des Palestiniens.

Bien au contraire. Depuis cette décision, les masses palestiniennes et arabes se mobilisent et rappellent qu’al-Quds est la ligne rouge à ne pas franchir. Malgré lui,  Donald Trump a provoqué un séisme politique qui entraînera sans doute Israël à sa perte. La répression massive et les bombardements sur Gaza n’y changeront rien, les Palestiniens sont déterminés à défendre al-Quds et libérer leur pays.

La décision de Donald Trump montre que les Américains apportent un soutien inconditionnel à Israël, sous forme politique, militaire et économique. Les accords d’Oslo ont été un piège. Pendant que des dirigeants palestiniens et arabes négociaient, la colonisation et l’expulsion des palestiniens s’aggravaient, les résistants étaient emprisonnés ou assassinés.  La solution des deux Etats, un Etat palestinien à côté d’un Etat israélien est une promesse jamais tenue et qui ne sera jamais tenue. Qui peut encore croire que les Israéliens et les Américains sont pour la paix ?

De nombreux de dirigeants arabes, y compris palestiniens ont fait le jeu des sionistes et des Occidentaux qui leur promettaient un Etat palestinien. Cette fois-ci, le message de Trump est sans appel : les Palestiniens, ainsi que tous les peuples arabes et musulmans ne doivent rien attendre des impérialistes. Ils ne peuvent compter que sur leur unité et leur résistance pour libérer la terre arabe de Palestine. La voie pacifique est une illusion. Les exemples Vietnamiens et les Algériens ont montré que l’impérialisme ne comprend que le langage de la résistance armée.

Nous, Comité Action Palestine, n’attendons rien des dirigeants arabes, mais tout des peuples arabo-musulmans et de l’avant-garde palestinienne pour faire échouer le projet sioniste. A cet instant déterminant, nous assurons une nouvelle fois notre soutien entier et inconditionnel à la résistance du peuple palestinien. Al-Quds est la capitale de la Palestine, de toute la Palestine. Vive la résistance du peuple palestinien.

Comité Action Palestine




APPEL A MANIFESTATION pour AL-QUDS – Samedi 16 décembre 15h – Place de la Victoire

Samedi 16 décembre 2017, Manifestation

15h, place de la Victoire à Bordeaux

« Pour dénoncer la décision américaine de faire de Jérusalem la capitale de l’Etat d’Israël »

Le 6 décembre 2017, le Président américain Donald Trump annonce qu’il met en application une décision du Congrès américain de 1995, en déplaçant l’ambassade américaine de Tel Aviv à al-Quds (Jérusalem). Niant de fait le droit international qui octroie un statut international à cette ville palestinienne, les Etats-Unis font d’al-Quds la capitale d’Israël, conformément au souhait des sionistes. Cette annonce est lourde de conséquences pour les Palestiniens, le monde arabo-musulman, mais aussi pour le monde entier.

Les Palestiniens, ainsi que tous les peuples arabes et musulmans ne doivent rien attendre des impérialistes. Ils ne peuvent compter que sur leur unité et leur résistance pour libérer la terre arabe de Palestine.

Nous, Comité Action Palestine, condamnons la décision américaine et soutenons la résistance de nos frères palestiniens contre l’occupation de la Palestine.

Venez très nombreux !

Comité Action Palestine




Communiqué du Comité Action Palestine : Al-Quds est la capitale éternelle de la Palestine.

Al-Quds est la capitale éternelle de la Palestine

Le 6 décembre 2017, le Président américain Donald Trump annonce qu’il met en application une décision du Congrès américain de 1995, en déplaçant l’ambassade américaine de Tel Aviv à al-Quds (Jérusalem). Niant de fait le droit international qui octroie un statut international à cette ville palestinienne, Les Etats-Unis font d’Alquds la capitale d’Israël, conformément au souhait des sionistes. Cette annonce est lourde de conséquences pour les Palestiniens, le monde arabo-musulman mais aussi pour le monde entier. Depuis 24h, les masses palestiniennes et arabes se mobilisent et rappellent qu’al Quds est la ligne rouge à ne pas franchir et que Donald Trump a provoqué un séisme politique qui entrainera sans doute l’entité sioniste à sa perte.

Alors que les USA et des puissances occidentales viennent de perdre en Syrie une bataille importante dans la guerre menée contre les peuples arabes, cette annonce intervient comme un signal fort du soutien inconditionnel apporté par l’empire américain à la colonisation juive de la Palestine.

Les propos de D. Trump ont surtout le mérite de la clarté. Alors que le soutien concret, sous forme militaire, économique et politique, des USA à Israël n’a jamais été mis en défaut, nombres de dirigeants arabes, y compris palestiniens ont fait le jeu des précédents présidents américains qui leur promettaient un Etat palestinien. Cette fois-ci, le message de Trump est sans appel : les Palestiniens, ainsi que tous les peuples arabes et musulmans ne doivent rien attendre des impérialistes. Ils ne peuvent compter que sur leur unité et leur résistance pour libérer la terre arabe de Palestine. La voie pacifique a toujours joué contre les colonisés. Les exemples Vietnamiens et les Algériens ont montré que l’impérialisme ne comprend que le langage de la résistance armée.

Cette déclaration sera peut-être le point de départ d’une ultime prise de conscience, débarrassée des illusions nées des négociations d’Oslo et de la naïveté qui consiste à croire dans les bonnes intentions de l’Occident pour la « solution » à deux Etats. Nous, Comité Action Palestine, n’attendons rien des dirigeants arabes mais tout des peuples arabes et l’avant-garde palestinienne pour faire échouer le projet sioniste. A cet instant déterminant, nous assurons une nouvelle fois notre soutien entier et inconditionnel à la résistance du peuple palestinien.

Comité Action Palestine

8 décembre 2017




Communiqué du Mouvement du Jihad Islamique en Palestine En réponse à la décision américaine

« Dieu vous interdit de prendre pour maîtres ceux qui vous combattent à cause de votre foi, ceux qui vous expulsent de vos maisons et ceux qui participent à votre expulsion. Ceux qui les prennent pour maîtres, ce sont les injustes. » (Al-Momtahina, 9)

Aux masses de notre peuple palestinien et de notre nation arabe et islamique

La position américaine à propos d’al-Quds ne nous a pas surpris, la décision avait été prise par les Etats-Unis après l’accord néfaste d’Oslo, et après la reconnaissance par l’OLP d’ « Israël », qui déclarait que al-Quds était sa capitale unifiée. Trump qui exécute une ancienne décision du congrès américain, ne nous a pas surpris, car nous n’avons jamais eu d’illusions sur le fait de compter sur la position américaine. Toutes les administrations américaines qui se sont succédées se sont non seulement, entièrement alignées sur l’ennemi sioniste, mais ont pleinement participé à tous ses crimes, son terrorisme et son agression sur la Palestine, son peuple, sa terre et ses lieux saints.

Aux masses de notre peuple et de notre nation

Face à cette décision qui révèle le visage laid de la politique américaine, nous affirmons qu’elle défie le monde dans son ensemble, elle humilie les sentiments de tous les Arabes et musulmans, et représente une gifle à tous ceux qui comptaient sur les Etats-Unis et pensaient instaurer la paix et réaliser un règlement sous son égide. Trump a de nouveau proposé une marchandise avariée en déclarant que Washington soutient la solution de deux Etats si les deux parties, palestinienne et « israélienne » se mettaient d’accord, ce qui veut dire qu’il a rattaché la solution à l’approbation d’ « Israël », bien qu’il sache qu’il ne l’approuvera pas, mais sera au contraire encore plus agressif et plus têtu,  avec le cadeau de Trump qu’il attendait depuis des décennies. Trump a envoyé le coup de grâce au règlement et a totalement achevé ce qui s’appelle la solution de deux Etats. Il n’y a plus désormais de possibilité ou de justification de s’illusionner et de poursuivre ce chemin.

Aux masses de notre peuple et de notre nation

Nous faisons face à cette évolution importante, et pour agir et affronter les conséquences de cette décision, qui constitue une déclaration de guerre contre le peuple palestinien, ses droits nationaux et ses lieux saints, nous appelons à ce qui suit :

Un : Retirer la reconnaissance par l’OLP de l’entité sioniste « Israël ».

Deux : Annoncer l’échec du projet de règlement, et supprimer les accords d’Oslo, et cesser toute activité y afférente, et notamment la coordination sécuritaire avec l’ennemi sous toutes ses formes.

Trois : Affronter avec force et fermeté, et par tous les moyens, refuser et faire échec au complot de liquidation de la cause palestinienne appelé « marché du siècle » américain, que Trump a inauguré en déclarant que al-Quds serait la capitale de l’entité sioniste.

Quatre : appeler les masses palestiniennes à accentuer l’Intifada al-Quds avec la participation de toutes les organisations de l’action nationale et islamique.

Cinq : Renforcer et accentuer la résistance dans notre terre occupée, et notamment en Cisjordanie, et assumer son devoir et ses responsabilités de défense du peuple palestinien, de sa terre et de ses lieux saints, et réaliser ses buts nationaux que sont la libération et le retour.

Six : Agir pour mettre fin à la division interne et réaliser l’unité du rang palestinien autour des constantes nationales, et agir pour reconstruire l’OLP et le conseil national palestinien.

Sept : Nous demandons aux Arabes et musulmans de cesser de prendre les Etats-Unis pour amis ou alliés des Arabes et musulmans, après qu’ils aient choisi la position d’hostilité envers eux en s’alliant entièrement avec l’entité sioniste, dans ses agressions et son terrorisme contre le peuple palestinien et la nation islamique, en déclarant que al-Quds serait la capitale d’ »Israël »

Huit : Nous demandons le retrait de l’initiative arabe pour la paix, la rupture des relations déclarées ou non avec l’entité sioniste, et de cesser toute normalisation avec lui, de fermer ses ambassades et ses représentations présentes dans les capitales arabes.

Neuf : Nous demandons à tous les Arabes et musulmans d’agir pour renforcer la résilience du peuple palestinien, de soutenir la résistance à l’occupation sioniste et de cesser toute poursuite à son encontre et les tentatives de la délégitimer en la décrivant comme étant terroriste, en soutien avec l’entité sioniste.

Dix : Nous demandons à tous les êtres libres de ce monde de refuser la décision arrogante américaine, et d’activer les campagnes de boycott global contre l’occupation sioniste et son agression sur le peuple palestinien.

Onze : En conclusion, tout en affirmant le droit total du peuple palestinien sur sa patrie la Palestine, nous faisons le serment aux masses de notre peuple et de notre nation de poursuivre le chemin qui exprime la volonté du peuple et de la nation, qui est le chemin de la lutte et de la résistance armée, qui déterminera le sort de la Palestine, de toute la Palestine, d’al-Quds, de toute la ville d’al-Quds, jusqu’à la victoire et la libération entière, par la permission de Dieu.

Mouvement du Jihad islamique en Palestine

19 Rabi’ al-Awal 1439 h/ 7 décembre 2017.




« Les Israéliens ont déjà perdu » – Interview du représentant du Mouvement du Jihad Islamique au Liban

Interview de Ihsan Ataya (Abu Hussam), représentant du Mouvement du Jihad Islamique en Palestine au Liban.

Né à la fin des années 1970, ce mouvement a su lier nationalisme, religion et révolution. Il puise dans les principes islamiques, tout en s’inscrivant dans une pédagogie, révolutionnaire, du dialogue et de l’unité entre les différentes composantes religieuses et laïques du projet de libération. Il enracine sa stratégie dans la conscientisation des masses à qui il incombe de libérer la terre de Palestine de l’emprise sioniste et impérialiste. Le mouvement du Djihad islamique en Palestine contient en germe la solution future à la division permanente du mouvement national palestinien en de multiples factions qui s’opposent sur la stratégie à tenir face à l’ennemi sioniste. En ce sens et objectivement, le mouvement du Djihad islamique est un parti révolutionnaire. Son existence est la réalisation pratique et en mouvement de la conscience palestinienne et arabe. Elle peut se résumer à ce slogan : Islam, unité et résistance.

Comité Action Palestine

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Propos recueillis le 22 septembre 2017, à Beyrouth par T.E.M.

 Quelle est la spécificité du Jihad islamique et sa place dans le mouvement national palestinien ?

Ihsan Ataya : C’est une question fondamentale. Le Jihad islamique est un mouvement de résistance dont l’objectif est la libération de l’ensemble de la Palestine ; pas la moindre parcelle de terre ne peut être abandonnée à l’ennemi sioniste. La présence israélienne en Palestine n’est que provisoire. Fondée sur l’expulsion du peuple palestinien, Israël n’a pas d’assise stable. Le Jihad islamique n’est pas le premier mouvement de libération armé en Palestine, d’autres l’ont précédé. La spécificité de ce mouvement est qu’il est apparu à un moment précis où il était nécessaire de lier la résistance à l’Islam. Il existait, d’un côté, des mouvements de libération nationale sans référence islamique, et de l’autre,  des musulmans qui n’adoptaient pas la résistance en tant que telle. Le Jihad a fait le lien.

Le projet sioniste consiste à s’emparer de la Palestine et anéantir son existence jusque dans les esprits. Il est fondé sur l’expulsion du peuple palestinien, et in fine, il s’agit de rayer  la Palestine de la carte. Ce projet se poursuit aujourd’hui avec la volonté d’expulser aussi les Palestiniens de 48 vers Gaza ou en dehors des frontières de la Palestine. L’objectif est de fonder un Etat juif, au sens religieux du terme. Depuis quelques temps, il y a une nouvelle vague d’expulsion des Palestiniens comme au Liban et en Syrie, où des réfugiés sont contraints de partir.  Cette situation dans les camps de réfugiés met en péril la cause palestinienne.

Les accords d’Oslo représentent une phase importante du projet sioniste car c’est une nouvelle étape dans la colonisation et le pillage des terres. C’est une phase défavorable aux Palestiniens. Le Jihad est un mouvement armé qui veut la libération de toute la Palestine et qui essaye de maintenir la cause palestinienne et la flamme de la résistance à l’échelle du monde arabe et musulman, et de faire adopter par la solidarité internationale (arabe, musulman ou non) une vision unifiée du combat palestinien.

Quelle analyse faites-vous du mouvement national palestinien ?

Ihsan Ataya : Le fait récent le plus important est la question de la réconciliation entre le Hamas et le Fatah, dans laquelle l’Egypte joue un rôle historique positif. Si le Jihad soutient toutes les formes de réconciliation entre les parties palestiniennes, il faut, néanmoins, distinguer les forces politiques qui s’opposent aux négociations avec Israël, et celles qui militent pour un règlement pacifique, en lien avec l’Autorité palestinienne. Le Jihad s’associe à toutes les forces qui œuvrent dans le sens de la libération de la Palestine. En revanche, il s’oppose politiquement à tous les mouvements et les projets favorables à un règlement négocié, car il est illusoire de croire qu’Israël cède quoi que ce soit. L’Autorité palestinienne est un produit de l’occupation qui exerce son contrôle sur des territoires occupés. Le Jihad mène une résistance armée, mais il accomplit aussi un travail idéologique, d’information et de  conscientisation des nouvelles générations. C’est une résistance globale. De ce point de vue, le mouvement entretient des relations avec toutes les organisations présentes sur le terrain pour régler des problèmes de la vie quotidienne, y compris avec certaines organisations dont nous ne partageons pas le projet politique. Le Jihad Islamique approuve et soutient toutes les actions de résistance à Israël, d’où qu’elles viennent. S’agissant des organisations qui ne sont pas sur ces bases, le Djihad maintient des relations et essaie de les convaincre.

Que pensez-vous du rapport de force actuel ? La situation est-elle favorable à la résistance ?

Ihsan Ataya : Que s’est-il passé lors de la confrontation autour de la Mosquée al-Aqsa, il y a quelques mois ? Le Palestinien, même sans armes, sans soutien, a réussi à imposer aux Israéliens le retrait des portiques de sécurité (caméras et barrières). Le peuple à mains nues a réussi à faire reculer l’entité sioniste. C’est une philosophie particulière de la résistance palestinienne. Tant qu’il n’y a pas de complot contre lui, le Palestinien peut chasser les Israéliens de sa terre. Sa volonté et sa foi sont suffisantes.

La nécessité du soutien arabe et musulman à la résistance du peuple palestinien contrebalancerait l’alliance internationale qui a fondé et soutenu le sionisme en Palestine. Et nous les Palestiniens nous souhaitons être le fer de lance de la lutte contre Israël. Dans ce cadre, nous représentons le vrai contre le faux, dont Israël est l’incarnation. La Résistance, le Jihad Islamique  et tout autre mouvement font partie, est à la pointe de la lutte du vrai contre le faux.

C’est un grand honneur pour nous que la Palestine soit dans une position d’avant-garde dans la lutte contre le sionisme. Qu’il existe une asymétrie des rapports de force n’est pas un problème en soi. Ici on dit que l’enfant n’est pas capable de ranger les ustensiles de la cuisine, mais il peut tout mettre par terre en un seul geste. L’ennemi est plus fort militairement, mais la volonté et la persévérance nous permettent d’imposer à l’ennemi de nouvelles équations dans le rapport de force.

Que représente al-Aqsa pour la résistance palestinienne ?

Ihsan Ataya : La Mosquée al-Aqsa, comme la Palestine, constitue une partie de la doctrine islamique. C’est un symbole religieux qui rassemble toutes les forces de la résistance palestinienne, au-delà de leurs confessions. En Palestine, plusieurs religions coexistent, contrairement à de nombreux pays arabes. Les Chrétiens ont défendu la Mosquée al-Aqsa, qui devient ainsi un symbole religieux fédérateur. En ce sens, il prend un caractère politique puisqu’il mobilise toutes les communautés religieuses dans le projet de libération nationale. La Mosquée al-Aqsa incarne également l’unité de la société : quelles que soient leurs appartenances sociales, les Palestiniens y vont prier.

Sur le plan politique, la mobilisation pour la mosquée al-Aqsa a fait reculer les Palestiniens qui souhaitent un règlement négocié au risque d’abandonner les constantes du mouvement national. La mosquée Al-Aqsa est très chargée symboliquement et, à ce titre, elle est au centre des revendications palestiniennes. Elle est partie intégrante de la cause nationale. Les évènements récents autour de la mosquée ont eu une implication jusqu’en Jordanie (le roi est le protecteur des lieux saints), qui a demandé le retrait des forces israéliennes. Le fait de fonder un Etat juif et de diviser la Mosquée al-Aqsa donne à ce conflit une nature religieuse. Or, la communauté internationale redoute que le conflit prenne une tournure religieuse. Pour le Jihad Islamique, il n’y a pas de différence entre le politique et le religieux. Dans les faits, ces deux registres sont mêlés. Les Palestiniens ont tenu bon et ont réussi à imposer aux pays arabes un positionnement plus ferme vis-à-vis d’Israël. Sans cette résistance, les pays arabes auraient accepté la situation telle qu’Israël voulait l’imposer.

Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par la notion de complot ?

Ihsan Ataya : Le complot a deux aspects indissociables. Le premier est de détruire et déstabiliser l’axe de résistance (Iran, Syrie, Liban, la Palestine, Gaza). L’administration américaine et l’Occident en général soutiennent le projet sioniste et tentent de briser la résistance. C’est normal, c’est dans la nature de l’Occident. Les Etats-Unis ont une stratégie économique de pillage et de division du monde arabe. Même si c’est dans notre région qu’on en voit les effets les plus dévastateurs, les Américains exploitent et pillent à l’échelle internationale. Face à cela, la résistance se développe. Ainsi à Gaza, la résistance est parvenue à conserver sa puissance, sa force, ses armes contre les sionistes. Elle a réussi à repousser l’ennemi à plusieurs reprises.

Le deuxième aspect du complot est la question de la suppression du droit au retour pour les réfugiés palestiniens. Actuellement les USA, l’Egypte, l’Arabie saoudite et Israël cherchent un accord pour supprimer le droit au retour. Dans les faits, cela se traduit par la destruction des camps et la dispersion des réfugiés palestiniens. Supprimer le droit au retour reviendrait à anéantir la cause palestinienne.

Quelles sont les actions que le mouvement mène pour contrecarrer cette entreprise de destruction du droit au retour ?

Ihsan Ataya : Pour libérer la terre de Palestine, il faut travailler sur la conscience dans les camps et parmi les Palestiniens exilés partout dans le monde contre la suppression du droit au retour et maintenir vivant l’objectif de libération. L’enjeu crucial est de lutter contre le projet sioniste de destruction de la conscience palestinienne, en préservant le droit au retour et le lien entre les réfugiés et leur terre. En parallèle de la question de la conscience, il y a le travail politique, qui consiste, en relation avec les organisations dans chaque pays, à développer le thème du droit au retour et à lutter contre les appels à l’émigration massive des Palestiniens. Pour cette raison, il faut faire pression pour améliorer les conditions économiques des Palestiniens dans les camps pour qu’ils y demeurent jusqu’à l’application de leur droit au retour. Par exemple au Liban, de nombreux services ne sont plus financés et plus de 70 corps de métiers restent interdits aux Palestiniens. Ils ne peuvent exercer le métier de  médecin, ingénieur, enseignant, etc. Les Israéliens complotent contre l’UNRWA dont ils voudraient voir la disparition, car cette instance est associée au statut de réfugiés et donc au droit au retour. Le maintien de l’UNRWA est donc plus une question politique qu’une question humanitaire

L’Intifada al-Aqsa va-elle se poursuivre ?

Ihsan Ataya : Tant qu’un Palestinien existera, que ce soit en territoire de 48 ou ailleurs, la résistance se poursuivra car elle est autonome des organisations politiques. La résistance est surtout liée à la conscience de la justesse de la cause. Tant que l’oppression persistera, le Palestinien résistera. Il n’a pas d’autre alternative. Les Israéliens ont peur de chaque Palestinien qu’ils côtoient, au point qu’ils tuent même des jeunes filles. Les sionistes vivent dans la peur parce qu’ils occupent. Les murs qu’ils construisent sont l’illustration de cette peur. Le courage est du côté des Palestiniens, car ils savent qu’ils doivent lutter pour survivre. Dans le processus d’affrontement, il est vrai qu’il y a des acquis et les Israéliens ont déjà perdu (ils ont été vaincus en 2000 et 2006 au Liban et lors des trois guerres de Gaza). A chaque étape, la résistance palestinienne se renforce. Mais la peur de la défaite pourrait conduire les Américains à renforcer leur soutien à Israël. Ainsi, des rumeurs circulent actuellement sur l’installation d’une base américaine dans le désert du Naqab. Même s’il y a eu un démenti, cela signifie qu’ils préparent quelque chose pour éviter la défaite ultime d’Israël.

L’Intifada se poursuivra, qu’elle soit appuyée ou pas par des organisations de lutte armée. Dans tous les cas,  elle se poursuivra.

Propos recueillis par T.E.M.




La face cachée du conflit en Syrie – Conférence-Débat avec Hamdan al Damiri

1er décembre à Bordeaux

20h00 – Athénée municipal

Place St Christoly (Trams A et B, arrêt Hôtel de Ville)

Depuis six ans, force est de constater que la ligne suivie par les grands médias comme par la majorité des hommes politiques des pays européens sur le conflit en Syrie est simple, sinon binaire. A en croire cette conception dominante, il s’agit initialement d’une guerre civile opposant deux camps : celui d’un dictateur et son armée meurtrière d’une part, et la population en droit à la révolte pour transformer le système politique en place, d’autre part. Dès lors, le rôle des pays occidentaux et des pétromonarchies alliées était de soutenir les révoltés contre la dictature. Cette propagande a été expérimentée maintes fois dans l’histoire des conflits, y compris récemment pour la Lybie. Evitons ce simplisme qui vise à cacher les vraies raisons liées aux intérêts des nombreuses parties en jeu. C’est l’objectif de notre conférence-débat.

Hamdan al Damiri est le représentant de la communauté palestinienne en Belgique.

Comité Action Palestine