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Islam et lutte de libération nationale

« Ainsi, il n’y a pas de distinction fondamentale entre défense de l’islam et lutte de libération nationale dans le monde arabe. Au vingtième siècle, les dirigeants de ces luttes sont à la fois nationalistes, musulmans, ils ont aussi une dimension de leaders populaires, défendant la justice », écrit le palestinien Mounir Chafiq.

Depuis ses origines, le nationalisme palestinien est fortement influencé par ce lien entre Islam et nation arabe. Qu’il s’agisse du soulèvement populaire armé organisé par Sheikh Izzedine al-Qassam au début des années 30, du mouvement plus bourgeois et modéré dirigé par Hajj Amin el-Husseini jusqu’en 48, des actions de résistance organisées par les Frères Musulmans égyptiens après 48, du Fatah par la suite, puis actuellement du Mouvement de la Résistance islamique Hamas et du Jihad islamique, tous sont fondés sur leur attachement à la nation arabe et à la doctrine islamique.


« Je suis musulman avant d’être arabe parce que l’islam est la religion de l’humanisme. L’humanisme prime sur le particularisme. Si le nationalisme est une échelle vers cette religion, je suis le premier à sacrifier ma plume, ma langue, mes biens et mon sang pour mon arabisme qui n’a jamais cessé de combattre l’injustice et la tyrannie ; combat qui est l’une des caractéristiques de l’Islam » Chekib Arslan

Pendant la seconde moitié du XIXème siècle, se développe au Moyent Orient sous autorité ottomane puis sous occupation coloniale britannique, un courant de pensée théologique, politique et social, basé sur l’Islam dit « réformiste » , au service des luttes de libération nationale et sociale, la Nahda (La rennaissance). Jamel Eddine al-Afgahni et Mohammed Abdou en furent les initiateurs. Ils prônaient une analyse rationnelle et scientifique des textes religieux originaux, et l’instruction et l’éducation comme instrument de libération et de progrès social. Le rapport étroit entre réforme religieuse et engagement politique était clairement affirmé.

Ce courant de pensée est le fondement du nationalisme arabo-islamique qui anime la plupart des mouvements nationaux de résistance au colonialisme dans le monde arabe au cours du XXème siècle. Par opposition à ce qui nourrit le nationalisme occidental laïc, l’Islam n’est pas une simple foi pour les peuples arabes, qu’ils soient musulmans ou non. Il existe un « lien indissoluble » entre islam et arabité au sein des « masses arabes ». Dans cette perspective, « quand les masses arabes parlent de leur islamité et ce, quand elles parlent d’une situation politique ou civilisationnelle, elles veulent le plus souvent souligner qu’elles refusent la vassalité à l’égard de l’Occident, entendant souligner ainsi qu’elles se sentent faire partie d’un tout historique et géographique, détenteur d’un héritage, de valeurs, de racines. […] » (as-Sohl, M.). La menace que faisait peser le colonialisme et l’impérialisme occidental sur la civilisation arabe a renforcé ce lien dans le cadre des luttes anticoloniales.

« Ainsi, il n’y a pas de distinction fondamentale entre défense de l’islam et lutte de libération nationale dans le monde arabe. Au vingtième siècle, les dirigeants de ces luttes sont à la fois nationalistes, musulmans, ils ont aussi une dimension de leaders populaires, défendant la justice », écrit le palestinien Mounir Chafiq.

Depuis ses origines, le nationalisme palestinien est fortement influencé par ce lien entre Islam et nation arabe. Qu’il s’agisse du soulèvement populaire armé organisé par Sheikh Izzedine al-Qassam au début des années 30, du mouvement plus bourgeois et modéré dirigé par Hajj Amin el-Husseini jusqu’en 48, des actions de résistance organisées par les Frères Musulmans égyptiens après 48, du Fatah par la suite, puis actuellement du Mouvement de la Résistance islamique Hamas et du Jihad islamique, tous sont fondés sur leur attachement à la nation arabe et à la doctrine islamique.

Cette continuité est parfaitement illustrée par les propos récents de Ramadan Shellah, responsable du Jihad islamique en célébrant tous les martyrs palestiniens dont Fathi Shiqaqi (Jihad), Ahmad Yassine (Hamas), Abu Ammar (Fatah) et Abu Ali Mustafa (FPLP) : « Israël n’est pas éternel, Israël est une entité éphémère qui disparaîtra, selon la promesse divine disant : « Puis lorsque échut le terme de la seconde prédiction, c’était pour permettre à vos ennemis de vous accabler de malheurs, de profaner votre temple comme ils l’avaient fait la première fois et de tout détruire sur leur passage ». C’est en vérité la promesse de notre Seigneur. C’est également ce qu’a dit notre grand poète, le disparu Mahmoud Darwish : « Ils sont de passage, de passage, et ils sont éphémères. Ils n’ont pas de place sur cette terre, même si cela dure le temps que cela dure… »

Comité Action Palestine




La libération de la Palestine est l’avenir des peuples arabes

marche_palestine-99e7dDès son origine, le projet sioniste a comme objectif de faire disparaître l’identité arabe et musulmane de la terre de Palestine en expulsant la totalité de la population indigène. La Nakba n’est pas seulement une Catastrophe pour les Palestiniens, elle est une injustice pour la Nation arabe tout entière. Elle représente une violation de l’intégrité du territoire et de la dignité de cette Nation, l’échec du projet d’un grand Etat arabe et le dépeçage de la région par l’impérialisme occidental. Elle est aussi le signe de la défaite des régimes issus des mandats coloniaux. La Palestine, une et indivisible, est la Cause de la nation arabe tout entière ; d’elle dépend l’existence et la souveraineté du peuple arabe.

 

« Le voici, le fils de l’Algérie,
Qui a accompli son parcours victorieux
Le voici qui se tourne vers le lever du soleil
Répondant aux appels de Hifa et Yafa
Notre armée est la vôtre et sommes prêts
A répondre aux appels des voix arabes
Nous souffrons d’une profonde plaie
Qui ne guérira que grâce au remède de la fraternité
Tant que la moindre partie arabe continuera à souffrir »
Salah Kharfi, poète algérien

Contrairement à ce que prétend la propagande sioniste, la Palestine ne fut jamais « une terre sans peuple ». La Palestine est une terre arabe et n’a cessé, depuis quatorze siècles, d’être à la fois un centre politique et économique, ainsi qu’un carrefour culturel, religieux et intellectuel.

La Palestine est le centre de gravité de l’unité arabe, l’axe de ses révolutions, l’horizon qui l’inspire et lui donne sa ferveur. Cette terre ne fut jamais négligée. Les guerres et les batailles menées depuis les Croisades contre tous les prédateurs venus d’Occident montrent que la libération et l’indépendance de la Palestine ont toujours été au cœur des préoccupations du monde arabe.

Ainsi la Nation arabe, et plus largement islamique, a combattu et continue de combattre le colonialisme occidental et sioniste en Palestine. Elle a toujours refusé de reconnaître l’Etat d’Israël et les faits accomplis sur le terrain. Même si le monde entier venait à admettre l’entité sioniste, il resterait toujours une voix indéfectible pour dire « non » : la voix arabe et islamique.

Dès son origine, le projet sioniste a comme objectif de faire disparaitre l’identité arabe et musulmane de la terre de Palestine en expulsant la totalité de la population indigène. La Nakba n’est pas seulement une Catastrophe pour les Palestiniens, elle est une injustice pour la Nation arabe tout entière. Elle représente une violation de l’intégrité du territoire et de la dignité de cette Nation, l’échec du projet d’un grand Etat arabe et le dépeçage de la région par l’impérialisme occidental. Elle est aussi le signe de la défaite des régimes issus des mandats coloniaux. La Palestine, une et indivisible, est la Cause de la nation arabe tout entière ; d’elle dépend l’existence et la souveraineté du peuple arabe.

Depuis 60 ans, l’Etat sioniste et l’impérialisme occidental, qui défendent leurs intérêts mutuels, mènent une guerre sans merci et sèment la terreur dans toute la région. Les peuples arabes combattent le sionisme non seulement à cause de l’oppression subie par les Palestiniens, mais aussi parce que l’entité coloniale est l’ennemie de leur propre liberté et leur souveraineté. Ainsi la cause palestinienne est solidement implantée dans la conscience des masses populaires : elle représente la voie de la libération générale contre le néocolonialisme, le symbole de la lutte pour l’émancipation face à l’impérialisme et la base sur laquelle s’édifie l’unification du monde arabe.

Si le chemin vers la libération est semé d’embûches et si l’inanité des Etats arabes et de leurs gouvernements corrompus a, jusqu’à présent, ralenti la marche vers la victoire, les peuples savent qu’eux seuls peuvent réaliser l’idéal arabe. Les défaites récentes subies par l’entité sioniste en 2006 au Liban, puis en 2009 à Gaza, puis les soulèvements arabes de 2011, montrent que la résistance et la volonté des peuples sont capables de renverser des rapports de force établis depuis longtemps. Les guerres impérialistes ne se font plus contre des armées arabes à la solde des régimes soumis au diktat occidental, mais contre les peuples résolus à mettre un terme à la plus grande injustice de l’histoire moderne. Les peuples savent maintenant qu’ils sont capables de transformer toute la réalité géopolitique de la région.

L’avenir du monde arabe se confond avec le destin de la Palestine.

  Comité Action Palestine




La résistance est la seule voie pour la libération de la Palestine

img5288b657382d6[1]Dans des sociétés occidentales relativement pacifiées, un stéréotype est fortement prégnant : la résistance est synonyme de violence. Or l’histoire de toutes les sociétés montre que la résistance est surtout un acte de libération, un acte qui permet de vaincre l’oppression quelle qu’elle soit.

En Palestine, les colonisés n’ont pas le choix. Plus précisément les colons ne leur laissent pas le choix. A la violence coloniale sous toutes ses formes, le peuple palestinien répond par une résistance sous toutes ses formes : l’action individuelle comme l’action collective, pacifique comme armée, le peuple palestinien utilise tous les moyens qui lui permettent de desserrer l’étau colonial et faire reculer l’oppression sioniste. Il est bien connu que les formes de la résistance s’adaptent à la nature de la violence coloniale. A la violence militaire impitoyable de la colonisation juive, le peuple palestinien répond par la résistance armée. La volonté de survie prend le pas sur toute autre considération ; et seul le peuple palestinien est à même de définir les objectifs et les moyens de combattre la machine de guerre appelée Israël.

Des premières actions héroïques des paysans palestiniens dépossédés de leurs terres par les colons juifs au début du XXe siècle, à la résistance victorieuse à Gaza en novembre 2012, en passant par tous les actes quotidiens pour faire face à l’arbitraire colonial, des milliers de Palestiniens ont fait le sacrifice de leur vie pour la justice : libérer la terre qui parle arabe, libérer toute la Palestine.

La résistance palestinienne est celle de tout un peuple. C’est celle des fellahins, les paysans palestiniens, qui dès les années 1880, tentent de résister à leur dépossession en attaquant les colonies installées sur les terres qu’ils travaillent depuis des générations ; c’est celle des premiers réfugiés et du prolétariat des faubourgs de Haifa, qui rassemblés autour du Sheikh Zinedine al-Qassam, sont à l’origine de la grande révolte de 36-39 ; c’est celle de tous les réfugiés qui, à partir des camps de Gaza, Jordanie, Syrie, Liban ont lancé les premières attaques armées contre l’entité sioniste, et ont ainsi rappelé au monde que le peuple palestinien est bien vivant et que ses droits sont imprescriptibles. La résistance palestinienne, c’est la résistance des Palestiniens de 48 (ceux qui vivent en Palestine occupée en 1948) qui déclarent une grève générale le 30 mars 1976. Par cet acte symbolique ils signifient leur appartenance pleine et entière à la nation palestinienne. C’est aussi celle des Bédouins du Naqab qui résistent depuis 70 ans à la dépossession. La résistance palestinienne, c’est celle des habitants de Gaza et de Cisjordanie qui lancent la première, puis la seconde Intifada, et continuent chaque jour à sacrifier leur vie pour s’opposer à la colonisation galopante de leurs terres. La résistance palestinienne, c’est enfin celle de tous les prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes qui montrent par leur courage et leur détermination contre l’arbitraire et la violence coloniale que le peuple se battra jusqu’à la victoire et l’accomplissement de ses droits nationaux.

Face à cette résistance la répression est sans pitié. Depuis 100 ans, elle s’abat sur le peuple et ses dirigeants. Consciente que rien n’arrêtera la dynamique populaire, l’occupant s’acharne à cibler les responsables de la résistance et à décapiter le mouvement national dès que ce dernier montre sa force. De Sheikh Izzedine al-Qassam à Yassar Arafat, en passant par Fathi Shiqaqi, Abu Ali Mustafa, Abdelaziz Rantissi et Sheikh Ahmed Yacine, la liste est longue des leaders palestiniens assassinés. Pendant la Grande Révolte de 36-39, cette politique associée à la bassesse des Etats arabes voisins, laisse le peuple totalement désarmé face au colonialisme juif. L’anéantissement de la résistance laisse alors la voie libre à l’accomplissement du projet sioniste en Palestine, c’est-à-dire l’occupation militaire des ¾ du pays en mai 1948 et à l’épuration ethnique de 800 000 Palestiniens. En 1982, au Liban, les sionistes et leurs alliés impérialistes mettent en œuvre la même stratégie. Le commandement armé de la résistance palestinienne est entièrement démantelé et une nouvelle fois le peuple se retrouve sans défense. Les 3000 réfugiés palestiniens massacrés à Sabra et Chatila en sont le macabre témoignage.

Pour affaiblir la résistance, le pouvoir colonial se complet également dans des négociations sans fin pour gagner du temps et diviser les organisations palestiniennes. Alors que la stratégie de lutte armée développée dans les années 70 avait établi un rapport de force favorable au peuple palestinien, la signature des accords d’Oslo par l’OLP a ouvert la porte à une intensification de la colonisation en Palestine. Sans aucune contre-partie de la part de l’occupant, ces accords ont conduit le leadership palestinien à renoncer à 78% de la Palestine historique et à mettre en place une Autorité Palestinienne, supplétive du pouvoir colonial dans l’objectif de mieux réprimer la résistance.

Pourtant le peuple sait que seule la stratégie de la confrontation est capable de modifier le rapport de forces avec l’entité sioniste et de conduire à la victoire. Les opérations de guérilla armée menées en Palestine occupée dans les années 60-70, ainsi que les détournements d’avions et prises d’otages spectaculaires de la résistance, ont fortement détruit le mythe de l’invincibilité de l’entité sioniste. Malgré toutes les tentatives sionistes de rayer la Palestine de la carte, la lutte a conduit à la reconnaissance internationale des droits nationaux et des revendications de son peuple. C’est encore cette stratégie de la résistance armée qui a permis de libérer Gaza en 2005, puis de remporter les victoires militaires en 2009 et en 2012.

Dans un contexte où les rapports de force dans la région sont en train de changer, le mouvement de résistance palestinienne souffre aujourd’hui d’une absence de leadership unifié et d’alliance claire avec l’axe de résistance face au sionisme que constituent le Hezbollah, la Syrie et l’Iran. Depuis le début des mouvements populaires dans le monde arabe, la direction du mouvement Hamas, principale organisation de la résistance palestinienne, a multiplié les erreurs stratégiques en matière d’alliance en voulant se vendre au plus offrant. Son soutien aux forces sous contrôle impérialiste et sioniste, c’est à dire aux opposants à Bachar el Assad en Syrie, ainsi que son allégeance à l’émir du Qatar, ont fortement réduit sa capacité d’action en matière de résistance. Les divergences au sein du Hamas sont fortes. Certains, comme Mahmoud Zahar, privilégient toujours la voie de la lutte et maintiennent les contacts avec le Hezbollah et l’Iran. Il est indéniable que la résistance palestinienne est à la croisée des chemins. Au moment où la région est sous le feu d’une guerre sans pitié qui scellera le sort de la Palestine, le Hamas a la responsabilité de faire clairement le choix de la résistance en s’alliant aux organisations et aux Etats qui conduisent le combat contre le sionisme. S’il ne le fait pas, d’autres le feront sans doute. Le peuple palestinien qui, quotidiennement à al-Quds, Gaza, Naplouse, Jénine, al-Khalil etc…continue à résister, ne renoncera jamais à la victoire et la libération de la terre arabe de Palestine.

Nous, Comité Action Palestine, serons jusqu’au bout à ses côtés sur ce chemin. Avec lui, nous condamnons le sionisme comme mouvement politique colonialiste et raciste. Nous apportons notre soutien inconditionnel à toute forme de résistance, nous exigeons la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux, ainsi que la libération de tous les résistants emprisonnés.

Ce calendrier Palestine Libre 2014 « des mots pour résister » dit la résistance du peuple palestinien. Il dit la résistance avec les mots des poètes. Face au silence coupable et aux paroles mensongères, les poètes nous disent que les mots sont des armes et rappellent au monde entier qu’un peuple qui résiste ne meurt pas.

Comité Action Palestine

 




La résistance est la seule voie pour la libération de la Palestine

img5288b657382d6Dans des sociétés occidentales relativement pacifiées, un stéréotype est fortement prégnant : la résistance est synonyme de violence. Or l’histoire de toutes les sociétés montre que la résistance est surtout un acte de libération, un acte qui permet de vaincre l’oppression quelle qu’elle soit.

En Palestine, les colonisés n’ont pas le choix. Plus précisément les colons ne leur laissent pas le choix. A la violence coloniale sous toutes ses formes, le peuple palestinien répond par une résistance sous toutes ses formes : l’action individuelle comme l’action collective, pacifique comme armée, le peuple palestinien utilise tous les moyens qui lui permettent de desserrer l’étau colonial et faire reculer l’oppression sioniste. Il est bien connu que les formes de la résistance s’adaptent à la nature de la violence coloniale. A la violence militaire impitoyable de la colonisation juive, le peuple palestinien répond par la résistance armée. La volonté de survie prend le pas sur toute autre considération ; et seul le peuple palestinien est à même de définir les objectifs et les moyens de combattre la machine de guerre appelée Israël.

Dans des sociétés occidentales relativement pacifiées, un stéréotype est fortement prégnant : la résistance est synonyme de violence. Or l’histoire de toutes les sociétés montre que la résistance est surtout un acte de libération, un acte qui permet de vaincre l’oppression quelle qu’elle soit.

En Palestine, les colonisés n’ont pas le choix. Plus précisément les colons ne leur laissent pas le choix. A la violence coloniale sous toutes ses formes, le peuple palestinien répond par une résistance sous toutes ses formes : l’action individuelle comme l’action collective, pacifique comme armée, le peuple palestinien utilise tous les moyens qui lui permettent de desserrer l’étau colonial et faire reculer l’oppression sioniste. Il est bien connu que les formes de la résistance s’adaptent à la nature de la violence coloniale. A la violence militaire impitoyable de la colonisation juive, le peuple palestinien répond par la résistance armée. La volonté de survie prend le pas sur toute autre considération ; et seul le peuple palestinien est à même de définir les objectifs et les moyens de combattre la machine de guerre appelée Israël.

Des premières actions héroïques des paysans palestiniens dépossédés de leurs terres par les colons juifs au début du XXe siècle, à la résistance victorieuse à Gaza en novembre 2012, en passant par tous les actes quotidiens pour faire face à l’arbitraire colonial, des milliers de Palestiniens ont fait le sacrifice de leur vie pour la justice : libérer la terre qui parle arabe, libérer toute la Palestine.

La résistance palestinienne est celle de tout un peuple. C’est celle des fellahins, les paysans palestiniens, qui dès les années 1880, tentent de résister à leur dépossession en attaquant les colonies installées sur les terres qu’ils travaillent depuis des générations ; c’est celle des premiers réfugiés et du prolétariat des faubourgs de Haifa, qui rassemblés autour du Sheikh Zinedine al-Qassam, sont à l’origine de la grande révolte de 36-39 ; c’est celle de tous les réfugiés qui, à partir des camps de Gaza, Jordanie, Syrie, Liban ont lancé les premières attaques armées contre l’entité sioniste, et ont ainsi rappelé au monde que le peuple palestinien est bien vivant et que ses droits sont imprescriptibles. La résistance palestinienne, c’est la résistance des Palestiniens de 48 (ceux qui vivent en Palestine occupée en 1948) qui déclarent une grève générale le 30 mars 1976. Par cet acte symbolique ils signifient leur appartenance pleine et entière à la nation palestinienne. C’est aussi celle des Bédouins du Naqab qui résistent depuis 70 ans à la dépossession. La résistance palestinienne, c’est celle des habitants de Gaza et de Cisjordanie qui lancent la première, puis la seconde Intifada, et continuent chaque jour à sacrifier leur vie pour s’opposer à la colonisation galopante de leurs terres. La résistance palestinienne, c’est enfin celle de tous les prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes qui montrent par leur courage et leur détermination contre l’arbitraire et la violence coloniale que le peuple se battra jusqu’à la victoire et l’accomplissement de ses droits nationaux.

Face à cette résistance la répression est sans pitié. Depuis 100 ans, elle s’abat sur le peuple et ses dirigeants. Consciente que rien n’arrêtera la dynamique populaire, l’occupant s’acharne à cibler les responsables de la résistance et à décapiter le mouvement national dès que ce dernier montre sa force. De Sheikh Izzedine al-Qassam à Yassar Arafat, en passant par Fathi Shiqaqi, Abu Ali Mustafa, Abdelaziz Rantissi et Sheikh Ahmed Yacine, la liste est longue des leaders palestiniens assassinés. Pendant la Grande Révolte de 36-39, cette politique associée à la bassesse des Etats arabes voisins, laisse le peuple totalement désarmé face au colonialisme juif. L’anéantissement de la résistance laisse alors la voie libre à l’accomplissement du projet sioniste en Palestine, c’est-à-dire l’occupation militaire des ¾ du pays en mai 1948 et à l’épuration ethnique de 800 000 Palestiniens. En 1982, au Liban, les sionistes et leurs alliés impérialistes mettent en œuvre la même stratégie. Le commandement armé de la résistance palestinienne est entièrement démantelé et une nouvelle fois le peuple se retrouve sans défense. Les 3000 réfugiés palestiniens massacrés à Sabra et Chatila en sont le macabre témoignage.

Pour affaiblir la résistance, le pouvoir colonial se complet également dans des négociations sans fin pour gagner du temps et diviser les organisations palestiniennes. Alors que la stratégie de lutte armée développée dans les années 70 avait établi un rapport de force favorable au peuple palestinien, la signature des accords d’Oslo par l’OLP a ouvert la porte à une intensification de la colonisation en Palestine. Sans aucune contre-partie de la part de l’occupant, ces accords ont conduit le leadership palestinien à renoncer à 78% de la Palestine historique et à mettre en place une Autorité Palestinienne, supplétive du pouvoir colonial dans l’objectif de mieux réprimer la résistance.

Pourtant le peuple sait que seule la stratégie de la confrontation est capable de modifier le rapport de forces avec l’entité sioniste et de conduire à la victoire. Les opérations de guérilla armée menées en Palestine occupée dans les années 60-70, ainsi que les détournements d’avions et prises d’otages spectaculaires de la résistance, ont fortement détruit le mythe de l’invincibilité de l’entité sioniste. Malgré toutes les tentatives sionistes de rayer la Palestine de la carte, la lutte a conduit à la reconnaissance internationale des droits nationaux et des revendications de son peuple. C’est encore cette stratégie de la résistance armée qui a permis de libérer Gaza en 2005, puis de remporter les victoires militaires en 2009 et en 2012.

Dans un contexte où les rapports de force dans la région sont en train de changer, le mouvement de résistance palestinienne souffre aujourd’hui d’une absence de leadership unifié et d’alliance claire avec l’axe de résistance face au sionisme que constituent le Hezbollah, la Syrie et l’Iran. Depuis le début des mouvements populaires dans le monde arabe, la direction du mouvement Hamas, principale organisation de la résistance palestinienne, a multiplié les erreurs stratégiques en matière d’alliance en voulant se vendre au plus offrant. Son soutien aux forces sous contrôle impérialiste et sioniste, c’est à dire aux opposants à Bachar el Assad en Syrie, ainsi que son allégeance à l’émir du Qatar, ont fortement réduit sa capacité d’action en matière de résistance. Les divergences au sein du Hamas sont fortes. Certains, comme Mahmoud Zahar, privilégient toujours la voie de la lutte et maintiennent les contacts avec le Hezbollah et l’Iran. Il est indéniable que la résistance palestinienne est à la croisée des chemins. Au moment où la région est sous le feu d’une guerre sans pitié qui scellera le sort de la Palestine, le Hamas a la responsabilité de faire clairement le choix de la résistance en s’alliant aux organisations et aux Etats qui conduisent le combat contre le sionisme. S’il ne le fait pas, d’autres le feront sans doute. Le peuple palestinien qui, quotidiennement à al-Quds, Gaza, Naplouse, Jénine, al-Khalil etc…continue à résister, ne renoncera jamais à la victoire et la libération de la terre arabe de Palestine.

Nous, Comité Action Palestine, serons jusqu’au bout à ses côtés sur ce chemin. Avec lui, nous condamnons le sionisme comme mouvement politique colonialiste et raciste. Nous apportons notre soutien inconditionnel à toute forme de résistance, nous exigeons la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux, ainsi que la libération de tous les résistants emprisonnés.

Ce calendrier Palestine Libre 2014 « des mots pour résister » dit la résistance du peuple palestinien. Il dit la résistance avec les mots des poètes. Face au silence coupable et aux paroles mensongères, les poètes nous disent que les mots sont des armes et rappellent au monde entier qu’un peuple qui résiste ne meurt pas.




« 17 octobre 1961, ici on noie les Algériens »

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« Même si il est rarement reconnu comme tel, il s’agit dans toute l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale, de la répression d’Etat la plus violente et la plus meurtrière qu’ait jamais subie une manifestation de rue désarmée. Le nombre de victimes serait supérieur à celui de la place Tiananmen à Pékin en 1989 »1

Alors que les négociations pour l’indépendance de l’Algérie sont ouvertes à Evian depuis mai 1961, la répression de l’Etat français contre les militants du FLN en France s’intensifie et atteint son paroxysme en septembre-octobre 1961. Le 17 octobre 1961, la Fédération de France du FLN invite la communauté algérienne de Paris à une manifestation pacifique pour protester contre les mesures de couvre-feu instaurées depuis le 5 octobre par le préfet de police Maurice Papon. Malgré l’interdiction de la manifestation, ce sont 30000 à 40000 Algériens – hommes, femmes, enfants – qui se mobilisent et se retrouvent sans défense face à des milliers de policiers. C’est alors le carnage, la répression est sanglante et sans limites. Plus de 12000 manifestants sont sauvagement arrêtés, torturés, certains sont jetés à la Seine. Les jours suivants, les rafles se multiplient. Des centaines d’Algériens sont expulsés. Alors que les officiels font état de 3 décès, le nombre des morts et des disparus s’élève selon de nombreuses sources à plusieurs centaines. Et pourtant ce massacre odieux sera occulté pendant plus de 50 ans, aucune enquête ne sera diligentée et ce crime reste jusqu’à ce jour impuni. En novembre 2012, François Hollande déclare reconnaitre les faits, mais ne se prononce pas sur la responsabilité de l’Etat français.

La France de 1961, c’est la France de l’oppression coloniale, celle de la guerre d’Algérie, celle qui met en œuvre les mêmes méthodes racistes et criminelles contre la Résistance en Algérie et la population immigrée en métropole, les considérant toutes deux comme des menaces pour l’intégrité de la République française. Pourtant 50 ans plus tard, rien n’a changé dans le rapport que la République française entretient vis-à-vis de ceux qui sont originaires de son ancien empire colonial. Rien ne peut changer en effet, puisque la politique impérialiste française et sa mission dite « civilisatrice » – basée sur des conceptions racistes – sont des éléments constitutifs de la Nation française.

En témoigne la « Marche pour l’Egalité et contre le Racisme » dont nous célébrons cette année le 30ème anniversaire. Vingt ans après octobre 1961, les fils et les filles de ceux que la République française avait massacrés, se levèrent à leur tour pour dire « stop aux crimes racistes et réclamer l’égalité et la justice ». La République traita alors leurs revendications avec le même mépris que le colon vis-à-vis du colonisé. Adoptant la stratégie de “diviser pour mieux régner”, elle s’appliqua, par des manœuvres politiciennes, à phagocyter le mouvement- notamment via la création de SOS-Racisme- à le discréditer et à l’entraîner vers l’oubli. En témoigne aussi les mesures répressives de type colonial, mises en place lors du soulèvement des jeunes des quartiers populaires en 2005. L’état d’urgence, procédure rarissime, fut décrété pour 12 jours. Le couvre-feu, pratique phare de la « guerre contre-insurrectionnelle » contre les résistants algériens pendant la bataille d’Alger, puis en France en octobre 1961, fut imposé dans plusieurs villes.

Non rien n’a changé. Depuis 50 ans la France conserve cette approche coloniale et raciste, élément structurel de la République française, permettant de tirer économiquement profit des classes sociales les plus défavorisées – indigènes dans les colonies ou classes populaires issues de l’immigration – tout en réprimant sévèrement toute revendication d’égalité, d’indépendance, voire de soutien à l’indépendance des peuples. Au-delà de nos frontières, la politique interventionniste de la France en Irak (1991), Afghanistan (2003), Lybie (2011), Mali (2012) et sa volonté farouche d’intervenir en Syrie relève des mêmes mécanismes. L’impérialisme, « stade suprême du capitalisme », est un système barbare d’asservissement des peuples pour contrôler les ressources.

Nous, Comité Action Palestine, qui soutenons la résistance palestinienne contre le colonialisme juif en Palestine, réaffirmons que les liens inconditionnels entre l’Etat français et l’entité sioniste s’expliquent par des intérêts communs pour mener à bien cette politique coloniale et raciste. Nous tenons à rendre un profond hommage à toutes les victimes de cette politique et à tous ceux qui se sont levés, comme en Octobre 1961, et continuent à le faire pour lutter contre l’oppression.

1 : le 17 octobre des Algériens, Marcel et Paulette Péju, 2011, Ed° la Découverte.

Comité Action Palestine




Diviser la nation arabe pour mieux la coloniser

img52415c5f10639[1]Pendant la première guerre mondiale et dans la perspective de la chute de l’empire ottoman, les puissances impérialistes que sont la France et la Grande Bretagne organisent le dépeçage du Moyen Orient en fonction de leurs propres intérêts. Les promesses de dupes faites aux Arabes en 1915, les accords ultra-secrets de Sykes-Picot en 1916, la déclaration de Balfour en 1917, puis l’attribution des mandats par la Sociétés des Nations en 1922 organisent la balkanisation de la région, traçant les frontières des futurs Etats et semant partout les germes de l’instabilité et des relations conflictuelles entre ces nouvelles entités. Même les indépendances, souvent factices, n’y changeront rien. Aujourd’hui encore, la Palestine reste prisonnière de ce piège impérialiste.

Avec une certaine naïveté, mais surtout animés par l’ambition d’assurer leur souveraineté sur le royaume arabe promis par les Anglais, les chefs de la révolte arabe de 1918 négocient plusieurs accords secrets avec les sionistes. Dès son installation sur le trône de Syrie en 1918, l’émir Fayçal signe sous l’influence des Britanniques une reconnaissance de la déclaration de Balfour, et accepte la mise en place du programme sioniste en Palestine en échange d’une promesse d’aide économique pour le futur Etat arabe. Au-delà des intérêts économiques, l’émir Abdallah de Jordanie manifeste le plus ouvertement ses ambitions sur la Palestine en rêvant d’unir sous son pouvoir les deux rives du Jourdain. Ce projet animera toujours la position de la Jordanie, qui en 1937 accepte sans vraiment protester le plan de partition de la Palestine proposé par la Commission Peel. C’est finalement cette ambition qui conduira l’émir Abdallah à négocier secrètement avec Golda Meir le contrôle jordanien sur la Cisjordanie en échange de la garantie que les armées arabes n’envahiraient pas les régions allouées aux juifs.

Mais en Irak où les mouvements nationalistes sont plus puissants ou en Arabie Saoudite sous influence américaine plus que britannique, l’hostilité à la colonisation juive de Palestine est, à cette époque, plus marquée. L’Irak, qui a acquis l’indépendance en 1930, soutient dès lors fortement le mouvement national palestinien. Pendant la Grande Révolte de 36-39, le Comité irakien de défense de la Palestine organise l’envoi de combattants irakiens, syriens ou jordaniens dans un esprit de solidarité panarabe. En réponse à la demande des notables palestiniens du Haut Comité d’intervention auprès de l’occupant britannique pour stopper la répression contre les résistants, l’Irak et l’Arabie Saoudite lancent un appel à la fin de la révolte contre la promesse de négocier auprès de l’autorité mandataire, la fin de l’immigration juive. En 1937, ces deux Etats rejettent avec virulence le plan Peel. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’Irak financera massivement la résistance palestinienne et l’Arabie Saoudite multipliera les pressions sur la Grande Bretagne qui, pour ne pas perdre ses alliés arabes (et leur pétrole…), choisira finalement d’infléchir trop tardivement sa politique palestinienne.

Cette ligne de clivage se retrouve au sein de la Ligue arabe créée en 1945, et les conséquences en sont dramatiques pour la Palestine. Le mouvement national ayant été laminé lors de la Grande Révolte de 36-39, la Ligue arabe tente de prendre en charge les intérêts palestiniens. Mais en 1948, les divisions qui existent en son sein conduiront à la défaite arabe contre les sionistes. Le 15 mai, les armées arabes franchissent finalement les frontières de la Palestine. Mais le nombre des combattants restera toujours inférieur à celui des sionistes. Les troupes arabes ne cesseront de combattre en ordre dispersé et ne pénètreront à aucun moment dans les zones passées sous contrôle sioniste. Selon les termes des négociations secrètes avec les sionistes, la Jordanie prend, à l’issue de la guerre, le contrôle de la Cisjordanie et Jérusalem-Est. La défaite est sévère pour tous les Etats arabes qui doivent maintenant gérer le problème des réfugiés palestiniens.

Bien avant 48, la libération de la Palestine était une cause arabe. La fragilité des Etats issus de la politique des puissances impérialistes au début du XXème siècle constitue une cause de l’échec de l’accomplissement de ce projet national. Les transformations à l’œuvre actuellement dans cette région conduiront sans nul doute à libérer la Palestine de ce piège.

Comité Action Palestine




L’Unité arabe par et pour la Palestine

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En 1948, Le vol de la terre de Palestine par les sionistes, a été vécu dans le monde arabe tout entier comme une atteinte à l’intégrité de la terre arabe et de la nation arabe. L’injustice subie par les Palestiniens est ressentie comme une injustice par tous les peuples arabes. Par son existence même, Israël porte atteinte à la personnalité arabe, dans toutes ses composantes historiques, culturelles et religieuses. Aussi, la cause palestinienne se retrouve au cœur du nationalisme arabe et devient la cause nationale arabe.

Depuis leur émergence, les nationalismes arabe et palestinien sont intimement liés, devenant, tour à tour, le moteur de la lutte au gré de l’histoire, douloureuse, mais mobilisatrice.

L’évolution des nationalismes arabe et palestinien a connu trois étapes.

La revendication d’une nation arabe émerge sous l’empire ottoman mais s’impose durant la période des mandats. Il s’agit de lutter contre l’emprise coloniale impérialiste. Dès la fin du XIX ème siècle,la Palestine est l’enjeu à partir duquel se développe le sentiment national arabe. Il apparait dès cette époque que l’ennemi commun à combattre est le sionisme. Avant 1948, plusieurs vagues de mobilisations et de révoltes revendiquent la Palestine arabe et combattent autant les sionistes que les occidentaux.

En 1948, Le vol de la terre de Palestine par les sionistes, a été vécu dans le monde arabe tout entier comme une atteinte à l’intégrité de la terre arabe et de la nation arabe. L’injustice subie par les Palestiniens est ressentie comme une injustice par tous les peuples arabes. Par son existence même, Israël porte atteinte à la personnalité arabe, dans toutes ses composantes historiques, culturelles et religieuses. Aussi, la cause palestinienne se retrouve au cœur du nationalisme arabe et devient la cause nationale arabe.

La défaite de 1967 est un échec historique du nationalisme arabe. En effet, la perte d’al-Quds, de la Cisjordanie, de Gaza, du Golan et du Sinaï ébranle la légitimité des régimes vaincus. Si la cause palestinienne devient un enjeu de reconquête du leadership pour les Etats, les organisations de la résistance palestinienne en profitent de leur côté pour se renforcer et s’autonomiser… Devant l’impuissance des Etats arabes, ces organisations reprennent le flambeau de la libération de leur terre et de leur peuple. Elles mettent l’accent sur le patriotisme national palestinien qui est renforcé par la spoliation de la totalité de la terre de Palestine. A cette période le nationalisme palestinien et ses organisations représentatives sont les moteurs de la lutte…

La différence d’approche des organisations palestiniennes montre combien les interactions entre nationalisme palestinien et nationalisme arabe sont complexes et intrinsèquement liées. En effet si le FPLP et le FDLP prônent l’unité de la nation arabe comme clé de voûte et préalable à la libération de la Palestine, le Fatah, quant à lui, considère que la libération de la Palestine est première et que la lutte armée, nécessaire, créera une dynamique pour accéder à l’unité de la nation arabe.

La résistance palestinienne proclame unanimement son appartenance à la nation arabe. En 1968, l’Organisation de Libération de la Palestine inscrit dans l’article premier de sa charte : « La Palestine est le foyer du peuple arabe palestinien : c’est une partie indivisible du foyer arabe et le peuple palestinien est une part intégrale de la nation arabe ».

Aujourd’hui, dans le contexte des révolutions arabes et de la déstabilisation inéluctable de l’état d’Israël, les rapports de forces se modifient, mais le nationalisme palestinien s’inscrit toujours et résolument dans le nationalisme arabe porté par l’ensemble des peuples arabes.

Les palestiniens doivent rester la conscience du monde arabe. La Palestine est arabe et le restera pour que l’ensemble de la nation arabe retrouve son intégrité et sa dignité.

 




Syrie : la contre-révolution et ses enjeux politico-économiques

img52416643ef01d[1]« Il y a deux Histoires : l’Histoire officielle, menteuse qu’on enseigne, l’Histoire  » ad usum delphini  » ; puis l’Histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse. » Honoré de Balzac

Lorsqu’il y a deux ans environ, le monde arabe est entré en phase d’ébullition, de soulèvements à répétition, de turbulences socio-politiques, l’enthousiasme on ne peut plus légitime était général. Il s’agissait d’abattre des régimes dictatoriaux, historiquement dépassés et d’avancer dans le processus, entamé avec les guerres d’indépendance des années 50-60, d’émancipation vis-à-vis de la domination impérialiste de l’Occident. Avec le recul, il apparait désormais avec assez de netteté que les puissances occidentales ont profité de l’instabilité des pays arabes pour mettre en place le projet fomenté il y a une dizaine d’années de remodelage du grand Moyen-Orient. Comme l’Irak ou la Libye, la Syrie faisait partie de ce plan machiavélique qui consiste à détruire les infrastructures du pays, à générer le chaos social et la guerre civile, à installer au pouvoir des groupes de brigands totalement inféodés à l’Occident, voire à partitionner le pays.

Récemment, la France et les Etats-Unis ont voulu franchir un nouveau cap dans la guerre impérialiste contre la Syrie en essayant de mobiliser et de structurer une coalition internationale pour une intervention militaire directe. Au cours des deux années écoulées, les puissances occidentales se sont adonnées à la manigance la plus infâme en soutenant et en portant à bout de bras quelques représentants assez peu révolutionnaires de la diaspora syrienne pour instiller la division dans le pays et générer le chaos. A l’inverse de la Libye où l’intervention militaire directe fut presque immédiate en raison de la faiblesse du régime Kadhafi, la déstabilisation de la Syrie, Etat beaucoup plus stable, mieux armé et bénéficiant d’alliances internationales, fut mise en œuvre grâce à une collaboration étroite avec les pétromonarchies de la région et l’entité sioniste, l’Arabie Saoudite et le Qatar ayant financé les armes israéliennes et occidentales utilisés par les groupes de mercenaires-djihadistes étrangers. Les pires horreurs ont été commises par les groupes armés « rebelles », qui, non contents de semer la terreur parmi la population, ont réduit l’économie nationale à néant et déchiré le tissu social et confessionnel syrien multiséculaire.

Jusqu’à présent, la stratégie du bloc impérialiste, dans sa volonté de mettre à bas le régime syrien, s’est heurté à deux grands obstacles. D’une part, si au commencement le mouvement politique de contestation du régime Assad était puissant et très populaire, la guerre d’agression menée par l’Occident, Israël et les pétromonarchies via des groupes de djihadistes importés clé en main a redonné une certaine légitimité à un régime alors en perte de vitesse dans le cadre d’une dynamique nationaliste. Sans le soutien d’une partie de la société syrienne, il est presque certain que le régime n’aurait pas pu résister longtemps aux multiples tentatives de déstabilisation, aux coups répétés du des groupes wahhabo-salafistes. D’autre part, l’inscription dans un solide réseau d’alliances régional (Axe de résistance à Israël constitué de la Syrie, du Hezbollah et de l’Iran) et international (alliance avec la Russie et plus généralement avec le groupe des pays émergents) a permis de contrecarrer toutes les tentatives d’intervention directes des Occidentaux sur la base de procédés de désinformation et de propagande fallacieux et identiques à ceux utilisés en Irak et en Libye. Ces différents atouts ont permis au contraire au régime syrien de remporter des victoires importantes sur le terrain au point que la rébellion était en voie d’éradication et le territoire presque entièrement contrôlé. C’est cette victoire militaire du régime syrien qui a décidé la France et les Etats-Unis de recourir au prétexte de l’utilisation des armes chimiques pour justifier une intervention qui permettrait de rétablir l’équilibre des forces et de remettre en selle une rébellion qui commençait sérieusement à se déliter.

Un acharnement sans précédent est démontré par les puissances belligérantes dans le conflit syrien qui ne peut s’expliquer que par l’importance stratégique des enjeux et le caractère vital d’une victoire militaire sur le terrain. En effet, l’issue du conflit déterminera à bien des égards la poursuite de la domination économique et politique de la région moyen-orientale du bloc occidental ou à l’inverse un basculement des rapports de force en faveur des nations émergentes.

Sur le plan économique, comme ce fut le cas pour l’Irak dès la première guerre du Golfe, iI s’agit en premier lieu pour l’Occident d’abattre tout régime qui montrerait des velléités d’indépendance économique, et de détruire toute structure économique qui limiterait ou concurrencerait les débouchés des produits occidentaux. Et en second lieu, du point de vue économique sans doute le facteur le plus important, ce qui se joue en Syrie, c’est le contrôle de l’accès aux ressources en hydrocarbures. La concurrence pour l’approvisionnement en gaz de l’Europe de l’Ouest représente un enjeu majeur du conflit. Les USA et ses alliés dans la région, notamment le Qatar, l’Arabie saoudite et l’entité sioniste, ne veulent en aucun cas laisser la Russie et l’Iran être les principaux fournisseurs. Or, l’acheminement du gaz en provenance soit de l’Iran, soit du Qatar passe obligatoirement par la Syrie. Seule la mise en place d’un régime à la solde des puissances impérialistes sécuriserait l’origine qatarie aux dépens de l’origine iranienne. En effet dès 2011 Bachar al-Assad avait clairement choisi l’option iranienne en signant un accord avec l’Iran et l’Irak pour construire un gazoduc. Cet affrontement pour l’approvisionnement en hydrocarbures reflète finalement l’opposition à mort entre deux blocs économiques dont le champ de bataille serait actuellement le Moyen Orient : d’un côté les puissances occidentales ruinées et leurs Etats vassaux et de l’autre les puissances dites « émergentes » du groupe BRICS associées à l’Iran et la plupart des pays d’Amérique latine et d’Afrique. Déjà l’abandon du dollar dans de nombreuses transactions entre les partenaires de second bloc sont révélatrices de la perte d’influence économique de l’Empire. Les guerres d’agression lancées par le bloc des nations occidentales apparaissent comme le moyen le plus sûr de contrecarrer ce processus de déclin économique. Mais en réalité, l’effet de ces guerres, dans le cas d’une victoire à court terme, sera de retarder ce déclin, et en cas de défaite de le précipiter.

Sur le plan politique, l’enjeu de ce conflit est aussi et surtout de détruire l’axe de résistance Iran-Syrie-Hezbollah qui s’avère être une menace sérieuse pour l’existence de l’entité sioniste et la poursuite du colonialisme juif en Palestine et dans la région. Démontrant une solidarité exemplaire, l’Iran, le Hezbollah et la Syrie représentent une force de dissuasion indéniable face à la stratégie guerrière sioniste. Les intérêts d’Israël étant en jeu, les puissances occidentales se voient dans l’obligation d’intervenir pour protéger leur poste avancé dans la région, leur Etat-gendarme. En s’attaquant à la Syrie, le bloc impérialiste a pensé pouvoir briser l’axe anti-israélien en s’en prenant à son maillon faible et surtout préparer les conditions les plus favorables à de futures interventions armées contre le parti de résistance libanais et l’Iran. La libération de la Palestine et la lutte contre l’entité sioniste sont inscrits dans le projet révolutionnaire iranien et l’Iran s’est engagé à apporter son soutien à tous les résistantes populaires qui combattent le sionisme sur leur sol comme le Liban et la Syrie. Le Hezbollah a combattu victorieusement l’entité sioniste à plusieurs reprises et constitue aujourd’hui la force de résistance populaire la mieux équipée et organisée pour faire face à l’ennemi. Les attaques médiatiques ainsi que les attentats au Liban démontrent bien qu’il est aussi directement visé par cette guerre. L’axe de résistance et l’entité sioniste se livrent une guerre sans merci, une lutte à mort qui, si elle se soldait par la disparition d’Israël, aurait des conséquences des plus catastrophiques pour l’Occident à l’échelle régionale et mondiale. La guerre menée en Syrie par les Etats-Unis et l’Europe depuis deux ans l’a été pour les intérêts d’Israël, dans le but d’assurer sa survie et de renforcer cet Etat-cancer dans la région. De son côté, l’entité sioniste s’est impliquée directement en bombardant à plusieurs reprises des sites militaires et en apportant son soutien logistique aux mercenaires takfiristes venus combattre sur le sol syrien. Mais ce sont les régimes alliés du sionisme dans la région tels que le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et la Turquie qui ont été jusqu’à présent les principaux acteurs de ce conflit. Ces régimes redoutent plus que tout l’influence de l’Iran dans la région, que ce soit en matière économique ou en tant que modèle d’une révolution victorieuse pour leurs peuples respectifs.

C’est donc la stratégie du chaos et de la division que l’Occident a choisie pour affaiblir le monde arabe et musulman et ôter toute possibilité de développement d’un centre de contre-pouvoir dans cette région du Monde.

En Syrie, la France, ancienne puissance coloniale, fut dès le départ le fer de lance de la politique interventionniste occidentale. Qu’attendre d’autre d’un Etat et d’un gouvernement qui est à la solde du CRIF et dont les ministres affichent ouvertement leur indéfectible attachement à l’entité sioniste ? Lorsqu’une solution politique et diplomatique est proposée par la Russie, à savoir la mise sous contrôle international de l’arsenal chimique syrien, c’est encore la France, par la voix de son zélé ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, qui s’oppose le plus fermement à ce type d’initiative. Et c’est aussi en France que l’élite pseudo-intellectuelle- apporte un soutien sans faille à la pseudo-rébellion syrienne et à la politique interventionniste des Etats occidentaux. Tout le travail de ces idéologues du système consiste à produire la confusion intellectuelle la plus grande pour justifier in fine l’agression occidentale contre la Syrie. Ainsi, dans leur discours, la contre-révolution menée par l’alliance des groupes wahhabites-salafistes rebelles, des pétromonarchies et de l’Occident est présentée en révolution contre un régime dictatorial. Mais nous pouvons légitimement demander à ces spécialistes auto-proclamés du monde arabe : quel est le projet de société de cette soi-disant révolution ? Le califat ? Un régime de type saoudien ? Ou le chaos tribal qui règne en Lybie, chaos que ces mêmes idéologues avaient contribué à légitimer ? De même, contre les tueries du régime Assad, pour protéger les populations civiles, ces chantres de la démocratie n’ont de cesse d’appeler aux bombardements des avions de l’OTAN, c’est-à-dire à un massacre beaucoup plus grand encore. Pourraient-ils nous rappeler combien de morts a compté l’Irak suite aux interventions de la démocratie occidentale ? La crise syrienne a en tout cas montré de quel bois pourri était formée cette clique intellectuelle : paternalisme néocolonial, orientalisme réadapté au goût du jour, justification kouchnérienne du droit d’ingérence, appel aux massacres contre un pays indépendant. Les discours lénifiants de ces pseudo-intellectuels cachent de plus en plus mal leur rôle réel d’agents de l’Etat français spécialisés dans les questions moyen-orientales.

La souveraineté des peuples constitue le principe intangible de l’anticolonialisme. A ce titre, le Comité Action Palestine est au côté du peuple syrien et des membres de l’axe de résistance qui défendent l’indépendance nationale de la Syrie. Il dénonce les positions néo-coloniales des intellectuels médiatiques français et condamne fermement toute intervention occidentale en Syrie, qu’elle soit directe ou déguisée.

Comité Action Palestine




Les réfugiés, force révolutionnaire de la Nation arabe

img524161783e4dbEn 1948, à la création de l’État d’Israël, les sionistes mettent en œuvre un grand plan d’épuration ethnique et expulsent 800 000 Palestiniens, suite à des massacres et la spoliation des terres. C’est la Nakba, la Grande Catastrophe pour les Palestiniens. La Nation Arabe est meurtrie de la perte d’une partie de son territoire. La majorité des Palestiniens chassés se réfugient dans les pays arabes voisins dont les frontières ont été tracées par l’impérialisme occidental. Exilés au cœur de la nation arabe dont ils partagent la langue et la culture, les réfugiés palestiniens, attendant de rentrer chez eux, représenteront pendant longtemps un moteur économique et politique pour leurs pays d’accueil, mais aussi un danger de déstabilisation pour les régimes.

En 1948, à la création de l’État d’Israël, les sionistes mettent en œuvre un grand plan d’épuration ethnique et expulsent 800 000 Palestiniens, suite à des massacres et la spoliation des terres. C’est la Nakba, la Grande Catastrophe pour les Palestiniens. La Nation Arabe est meurtrie de la perte d’une partie de son territoire. La majorité des Palestiniens chassés se réfugient dans les pays arabes voisins dont les frontières ont été tracées par l’impérialisme occidental. Exilés au cœur de la nation arabe dont ils partagent la langue et la culture, les réfugiés palestiniens, attendant de rentrer chez eux, représenteront pendant longtemps un moteur économique et politique pour leurs pays d’accueil, mais aussi un danger de déstabilisation pour les régimes.

En Jordanie, où le nombre de réfugiés palestiniens est le plus élevé, ils bénéficient dès 1954 de la nationalité jordanienne. L’afflux important de réfugiés permet de pallier le déficit démographique de ce pays. Mais le royaume jordanien et la société traditionnelle sont méfiants à l’égard de ces nouveaux citoyens qui permettent certes un développement économique appréciable, mais qui constituent des élites et des masses populaires nationalistes et contestataires. En Syrie, les droits des réfugiés palestiniens sont assez semblables à ceux qu’ils ont en Jordanie, sans être cependant citoyens à part entière. Au Liban au contraire, les réfugiés palestiniens ne bénéficient que des droits très limités octroyés aux résidents temporaires. Un grand nombre de professions leur ait interdit, ils n’ont pas accès à l’enseignement, un accès limité à la propriété et sont exclus des institutions politiques libanaises.

Même si certains Etats arabes proposent des plans de réinstallation définitifs des réfugiés, tous soutiennent officiellement l’application de la résolution 194 de l’ONU, instituant le droit au retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres et dans leurs foyers, comme préalable à tout accord de paix avec Israël. Mais au-delà du soutien politique que réclament les peuples arabes contre l’occupation sioniste de la Palestine, il s’agit de préserver les intérêts des Etats qui considèrent les réfugiés palestiniens comme un problème économique et politique car ces derniers représentent une force révolutionnaire organisée qui échappe à leur contrôle.

C’est en effet d’abord en exil dans les pays arabes et au cœur des camps de réfugiés en Jordanie, en Syrie et au Liban que s’organise la résistance palestinienne après la Nakba. Le Mouvement National Arabe est créé en 1956 au Liban par Georges Habache, et le Fatah en 1959 au Koweit par Yasser Arafat. La Palestine est la Cause arabe, l’objectif est de libérer le monde arabe de l’impérialisme et du colonialisme sioniste, ce qui conduira obligatoirement au retour des réfugiés palestiniens chez eux. La résistance affronte l’armée sioniste, mais également les gouvernements arabes des pays d’accueil qui voit dans le nationalisme arabe un facteur de déstabilisation politique et de remise en cause des pouvoirs établis. La répression contre les fedayin palestiniens est féroce, notamment en Jordanie et au Liban qui les expulsent manu-militari en 1971 et en 1982 respectivement. Le rôle des réfugiés palestiniens dans les pays arabes demeurera central pour la Résistance jusqu’à la première Intifada à partir de laquelle les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza prennent la direction de la lutte. Depuis, les négociations sans fin de l’OLP avec l’entité sioniste ont conduit à réduire le rôle politique des réfugiés palestiniens dans les pays arabes et à menacer toujours un peu plus leur Droit au Retour.

Néanmoins, ce Droit reste inaliénable. La victoire de la Résistance et la libération de la Palestine dépendent du retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers. Plus que toutes les autres revendications palestiniennes, la défense de ce Droit incarne la dimension arabe de la lutte nationale.




Soutenir la lutte des prisonniers détenus dans les geôles sionistes (Septembre 2013 : N°19)

« Rien ne symbolise mieux que la prison coloniale la lutte à mort qui se joue entre colon et colonisé. Si la prison est l’éventualité certaine du résistant, la résistance est aussi l’horizon du prisonnier. C’est ce qu’attestent les luttes menées au sein même des geôles sionistes. Les prisonniers sont les martyrs, mais non les victimes de la résistance. Ils en sont les acteurs. Lutter contre la détention administrative et les conditions carcérales, c’est aussi lutter pour que la résistance continue, c’est lutter pour que la société continue d’exister. Parce que le combat des prisonniers est toujours un combat politique, le statut de prisonnier constitue, par conséquent, un repère fondamental de l’identité nationale palestinienne. C’est pourquoi la libération inconditionnelle de tous les prisonniers, palestiniens et arabes, est une revendication centrale de la cause palestinienne.Cette chronique, produite par Rim al-Khatib, se veut être l’écho de cette lutte. Depuis début 2012, les prisonniers en détention administrative ont lancé un mouvement ininterrompu de grève de la faim. Actuellement Samer ‘Issawi est en grève de la faim depuis plus de 5 mois (150 jours) »

1390521_673811505969974_833392398_nLe ministre chargé des prisonniers et libérés dans l’Autorité Palestinienne de Ramallah, Issa Qaraqe’, a indiqué que la deuxième étape de la libération des prisonniers détenus avant les accords d’Oslo, sera réalisée à la fin du mois d’octobre prochain. Elle sera suivie par une troisième étape, puis quatrième, au mois de mars 2014, selon l’accord conclu entre le président de l’AP, Mahmoud Abbas et les sionistes. Selon Qaraqe’, la libération des prisonniers n’est pas liée au développement des négociations et qu’aucun prisonnier libéré ne serait expulsé, mais la liste des 26 prisonniers sera établie lors des négociations ( ???) Il a également affirmé que le déroulement des négociations entre l’AP et les sionistes pourrait être conclu par la libération de Marwan Barghouty et de Ahmad Saadat. Son optimisme reste un vœu pieux, puisque tous les responsables politiques de l’AP ne cessent de dire que les négociations sont vaines et qu’elles n’aboutiront à rien. Les déclarations contradictoires des responsables même au sein de l’AP ne laissent présager rien de bon, pour les prisonniers. Et comme l’affirment les organisations de la résistance, seule la résistance est capable de les libérer.

« Nés libres, nous le resterons »

Soutenir la lutte des prisonniers détenus dans les geôles sionistes

Septembre 2013 : N°19

1 – Prisonniers grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation

– Le prisonnier Abdel Majid Khdayrat de Toubas

– Hussam Matar

– Awad Saîdi

– Yassin Abu Lafah,

– Issa Abu Arqub

– Le prisonnier Hisham Sha’er a entamé une grève illimitée de la faim, à partir du 27 août, pour protester contre le refus de l’administration pénitentiaire de le faire soigner ; il est menacé par la perte de la vue. Hisham Sha’er a été arrêté en 2007, alors qu’il revenait d’Egypte où il se faisait soigner. Il fut accusé d’appartenir à la résistance et au mouvement du Jihad islamique.

Le résistant prisonnier Darrar Abu Sissi, a arrêté la grève, suite à la promesse de la fin de son isolement. Plusieurs prisonniers avaient décidé de mener la grève de la faim et de l’étendre jusqu’à la fin de son isolement.

3 prisonniers en lutte parviennent à arracher leur liberté prochaine. Ayman Hamdane, Adel Harbiyyat et Ayman Itbeich ont suspendu la grève de la faim après avoir reçu l’assurance que leur détention « administrative » ne sera pas renouvelée.

– Ayman Hamdan a reçu la promesse d’être libéré au mois de décembre prochain. En grève de la faim depuis le 28 avril dernier, l’état de santé du résistant s’est gravement détériorée au cours des dernières semaines. Il se trouve à l’hôpital.

– Ayman Itbeich, a arrêté la grève le 4 septembre, ainsi que son frère, Ahmad en grève de la faim depuis juin 2013, détenu dans l’hôpital de Afoula. Leur frère arrêté récemment est placé en isolement.

– Adel Huraybat a arrêté la grève le 4 sept. Il devrait être libéré fin septembre.

Itbeich est étudiant, prisonnier libéré, cadre dirigeant du mouvement du Jihad islamique, arrêté et détenu par les sionistes. Les services sécuritaires de l’AP l’avaient arrêté quelques jours avant que les sionistes ne l’arrêtent au mois de mai dernier.

2 – Abolir la détention « administrative »

L’occupation a renouvelé de 4 mois la détention « administrative » le 28 août 2013 du prisonnier Ayman Itbeich, en grève de la faim depuis le 23 mai dernier, juste avant la promesse de sa libération.

34 détenus « administratifs » ont subi le renouvellement de leur détention pendant le mois d’août.

L’occupation refuse de mettre fin à la détention « administrative » du prisonnier Sharif Tahayna, de Sileh al-Harthiyé, province de Jénine. Il est arrêté depuis le 22 octobre 2012, et subit le renouvellement de sa détention tous les six mois.

3 – Libérer les prisonniers malades

Les familles des prisonniers malades, de la région de Jénine, lancent un appel pour une campagne internationale pour faire libérer leurs enfants prisonniers, et dénoncer les crimes sionistes à l’encontre des prisonniers. La mère du prisonnier Mohammad Ghawardeh, qui a perdu un œil à cause d’une « erreur médicale » causée par les médecins de l’occupation, et le père du prisonnier Mohammad Adnane Mardawi, atteint d’une grave infection pulmonaire, et l’épouse du prisonnier Sami Issa Aridi, et celle du prisonnier Uthman Abu Kharaj, le frère du prisonnier Khalil Musbah et plusieurs autres membres des familles des prisonniers ont exprimé leur inquiétude quant à la négligence médicale intentionnelle de l’administration pénitentiaire de l’occupation, qui a entraîné le martyre de plusieurs prisonniers palestiniens et arabes.

Le résistant Mu’tassam Raddad, atteint de cancer, continue sa marche vers la mort certaine. Des appels sont lancés quotidiennement par les associations de la solidarité avec les prisonniers et la famille de Mu’tassam Raddad pour le libérer avant qu’il ne soit trop tard. Sa mère réclame qu’il soit soigné par une équipe médicale indépendante dans un hôpital spécialisé. De son côté sheikh Khodr Adnane, en visite à sa famille, a lancé un appel réclamant aux associations humanitaires dans le monde d’exiger la libération de ce combattant du mouvement du Jihad islamique. Il a déclaré que le résistant Mu’tassam Raddad pourrait être le prochain prisonnier martyr, après Mayssara Abu Hamdiyé.

Le résistant Nabil Moughir, de Jénine, détenu depuis 2001, est gravement malade. Depuis plusieurs années, il souffre de maux à l’estomac. Depuis 2008, il souffre d’une infection pulminaire non soignée, qui l’empêche de bien respirer. Il est condamné à 24 ans de prison.

La famille du résistant prisonnier Mahmoud Salman, arrêté depuis 1994 et détenu dans la chambre des soins intensifs à l’hôpital-prison de Ramleh, a lancé un cri d’alarme pour sauver son fils qui souffre depuis des années de maladies cardiaques et pulmonaires. Le prisonnier Mahmoud Salman est interdit de visite familiale depuis 8 ans. Son nom est inclus dans la liste des anciens prisonniers devant être libérés. Condamné à 17 perpétuités, il est originaire de la bande de Gaza.

Nadi al-Assir lance un appel pour faire libérer le prisonnier résistant Naïm Younes Shawamra, condamné à la perpétuité, et détenu depuis 1995, à cause de la détérioration de sa santé.

4 – Répression

Les forces spéciales chargées de la répression des prisonniers ont investi la prison de Eshel la nuit du 9 septembre, visant la cellule 10 où se trouvent les prisonniers résistants Mahmoud Issa et Salim Jubaa et d’autres. Elles ont brutalement agressé les prisonniers et les ont sortis de la cellule avant de commencer une fouille minutieuse de la cellule, jusqu’à 4 heures du matin. Les résistants prisonniers ont été particulièrement visés à cause de la grève de la faim qu’ils avaient menée en solidarité avec le résistant Darrar Abou Sissi.

Le résistant prisonnier Nahar Saadi, condamné à 4 perpétuités, est en cellule isolée depuis 4 mois. Il est du camp de Jénine et appartient au mouvement du Jihad islamique.

Les forces de l’occupation ont investi la section 6 de la prison de Meggido et entrepris une vaste opération de fouilles dans la prison. Pendant des heures, les prisonniers palestiniens ont été enfermés dans une pièce minuscule afin de subir une fouille minutieuse. Les prisonniers qui ont résisté à ces fouilles ont été privés de visites, isolés et interdits de sortir en « promenade ».

L’occupation a refusé la libération anticipée de la résistante Lina Jarbouni, la plus ancienne des prisonnières palestiniennes. Selon la loi de l’occupant, il est possible de réclamer la libération anticipée, après avoir été incarcéré les deux tiers de la période de condamnation. Lina Jarbouni, condamnée à 17 ans de prison, est toujours détenue depuis 11 ans. Origine de la ville de Arraba, en Galilée, elle fut accusée de participation à une opération militaire du mouvement du Jihad islamique.

5– Libération

Le prisonnier Waddah Alayan du camp Askar près de Nablus a été libéré après avoir pasé 10 ans dans les prisons de l’occupation sioniste.

Le résistant Assaad Marahil, cadre du mouvement du Jihad islamique dans le camp de Balata, a été libéré après trois ans de détention.

Le résistant Mohammad Joudeh du camp Ayda, près de Bethlehem, a été libéré après 9 ans de détention. Il fut arrêté et accusé d’être membre du mouvement Hamas.

6 – Arrestation et condamnation

Le tribunal sioniste a reporté la séance de jugement de la prisonnière Mona Qaadan, de Jénine. Mona Qaadan a été libérée après 3 ans et demi de détention, en détenue « administrative », puis arrêtée lors de la grève de la faim de son frère, Tareq Qaadan, qui est à présent libéré. La plupart des prisonnières palestiniennes sont arrêtées, sans jugement. La direction carcérale reporte sans cesse les séances de jugement. Pendant cette période, les prisonnières arrêtées ne peuvent recevoir de visite.

Le tribunal de l’occupation dans la ville occupée d’al-Quds a condamné le jeune Tareq Khaled Awda, 17 ans, à 38 mois de prison. Il a été arrêté au mois de janvier 2013 et accusé d’avoir résisté en lançant des cocktails molotov sur la colonie implantée à Selwan. Sa famille a déclaré qu’il a déjà été arrêté 4 fois, malgré son jeune âge.

Les services sécuritaires de l’AP ont arrêté 6 membres du mouvement Hamas en Cisjordanie, au début du mois de septembre. D’autre part, ils ont mis fin à l’incarcération de Samer al-Masri, qui a dû mener une grève de la faim de 12 jours pour retrouver sa liberté.

Les services sécuritaires du mouvement Fateh ont enlevé le dirigeant précédent du bloc islamique à l’université Bir-Zeit, Moussa Shou’ani, ancien prisonnier libéré et militant de la cause des prisonniers.

7 – Statistiques

Le centre Ahrar a déclaré qu’au mois d’août, 6 martyrs palestiniens sont tombés, tués par l’occupant sioniste, et 250 Palestiniens ont été arrêtés. 5 d’entre eux sont de la bande de Gaza, 55 de la région d’al-Khalil, 40 de la ville d’al-Quds, 45 de Nablus, 25 de Bethlehem, 10 de Qalqylia, 35 de Ramallah, 20 de Jénine, 5 de Toubas et 10 de Tulkarm. 10 Palestiniens ont été arrêtés aux barrages de l’occupant. Deux journalistes, Mohammad Chukri (26 ans) de Mohammad Mona (31 ans) de Nablus font partie des Palestiniens arrêtés.

8 – Enlèvement

Les forces de l’occupation ont arrêté le 2 septembre le directeur du suivi dans Nadi al-Assir, à Ramallah, Le prisonnier libéré Sami Hussayn, 43 ans. Il avait été libéré après un an de détention « administrative » et fait prisonnier, au total, 20 ans.

9– Solidarité

A Gaza, la branche féminine du mouvement du Jihad islamique a organisé début septembre un sit-in de solidarité avec les prisonniers palestiniens, devant les locaux du CICR.

En solidarité avec le prisonnier Yassin Abu Lafah, en grève de la faim pour protester contre sa détention « administrative », un rassemblement a eu lieu le samedi 7 septembre, devant son domicile au camp Askar, près de Nablus.

Un rassemblement de soutien au prisonnier malade Mu’tassam Raddad et tous les prisonniers malades a été organisé dans la ville Saïda, province de Tulkarm.

L’association internationale « Friends of human » réclame la libération du journaliste Mohammad Anwar Mona, 31, de Nablus. Le journaliste a été arrêté par les forces de l’occupation lors d’un raid sur la ville de Nablus, pendant le mois de Ramadan. Arrêté, il a été condamné à la détention « administrative » pour 6 mois, après avoir été torturé lors des interrogatoires.