1 972 vues
image_pdfimage_print

Le Comité Action Palestine a organisé le 4 octobre 2007 une conférence débat avec François Burgat sur le thème : « La Palestine et les Médias ou l’Islamophobie au Service de l’Occupation Israélienne « . Voir la présentation de la soirée .

Nous tenons à remercier François Burgat tout d’abord mais aussi tous ceux qui ont assisté à cet évènement ainsi que le radio la « La clé des Ondes » qui a enregistré l’évènement et qui met cet enregistrement à notre disposition (voir plus bas pour télécharger l’intervention).

Pour ceux qui n’étaient pas là et pour vous donner envie d’en savoir plus voici un bref résumé de cette conférence.

François Burgat est politologue et directeur de recherche au CNRS (Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, CNRS). Il est l’auteur de plusieurs essais dontL’Islamisme en face (La Découverte, 1995 2002 et réédition augmentée sous presse) etL’islamisme à l’heure d’Al-Qaïda (2005, Editions La Découverte).

Lors de cette conférence consacrée à l’attitude des medias français vis-à-vis de la question palestinienne, F.Burgat s’est employé à démonter le processus par lequel une information française particulièrement israléo centrée réussit à parer la répression du Hamas (et avec lui celle de tout le peuple palestinien) des vertus d’une lutte pour l’émancipation de la société ou de la femme palestiniennes ou d’une quelconque défense des « valeurs de la modernité ». Le processus n’est pas sans rappeler la rhétorique des autorités coloniales qui présentaient dans les années cinquante le maintien de la présence française en Algérie comme une garantie de protection des libertés féminines. C’est en ce sens que l’on peut dire que les grands médias audio visuels français et européens parviennent en quelque sorte à faire prendre au grand public « des vessies dominatrices pour des lumières émancipatrices « .

Les pratiques de la domination israélienne, masquées sous une communication « de paix » qui est aux antipodes de la réalité des avancées constantes de l’occupation militaire prennent appui pour légitimer leur intransigeance sur la criminalisation indistincte de toute la génération politique « islamiste »‘. Le choix massif des Palestiniens lors des législatives de 2006 a pourtant montré que, en politique, cette sémantique « islamique » – à Gaza comme dans bon nombre d’autres pays de la région – a une portée identitaire bien plus large que celle d’une affirmation strictement religieuse. Tout en prétendant défendre la femme palestinienne contre le machisme de ses pères, fils et époux, la machine de guerre israélienne n’en dépoloit pas moins contre la société toute entière (femmes incluses !) une violence économique, politique et militaire sans limite.

Si ce tour de passe passe mortifère s’opère avec tant de facilité, c’est que les médias surfent sur l’incapacité de la classe intellectuelle et politique française de produire ou d’accepter une vision rationnelle de la la génération islamiste. Ce décrochage intellectuel n’est pas l’apanage des medias, il est inhérent à toute la société occidentale, recroquevillée sur son identité et donc dans l’incapacité d’admettre les aspects universels d’une culture autre que la sienne.

La conférence a été suivie d’un débat avec le politologue qui a répondu à des questions qui ont porté sur la place de la politique étrangère lors de la campagne électorale, l’importance du lobby sioniste dans les medias, l’inféodation des gouvernements arabes à l’occident et à Israël, la question du voile islamique, etc.

————————–

Téléchargez l’intervention (cliquez à droite puis sur « enregistrez la cible sous » pour l’enregistrer sur votre ordinateur – attention, le fichier fait 76 Mo – son téléchargement peut prendre du temps)

L’intervention est enregistrée et pré-montée par Gilbert Hanna « la Clé Des Ondes « , 90.1.

print