AccueilDossiersRévolution palestinienneEngagez-vous avec le Hamas ! Nous avons mérité notre soutien Comité Action Palestine 14 juin 2007 Révolution palestinienne 1 898 vues le 24/6/2007 20:30:00 (774 lectures) Article de Ahmed Youssef, conseiller politique de Ismaïl Haniyeh, paru le 20 juin 2006 dans Maan News Agency et dans le Washington Post . L’auteur conteste la destitution du premier ministre Haniyeh par Mahmoud Abbas et appelle les palestiniens à se réunir autour de leurs revendications communes : la fin de l’occupation, la libération des prisonniers politiques, le droit au retour pour tous les Palestiniens, et la liberté d’être une nation égale aux autres nations, vivant en sécurité et en paix dans ses propres frontières. Cet article a suscité de vives réactions aux Etats-Unis : le Washington Post s’est vu reproché d’offrir une tribune aux « djihadistes ». Dans American Thinker , Jay Robison en vient même aux imprécations puisqu’il conclue son article par un pathétique « Shame on you Washington Post « . Cette publication dans le Washington Post révèle aussi la position d’une partie des politiques américains représentés récemment par Jimmy Carter : celui-ci, dans une conférence prononcée en Irlande et reprise dans le International Herald Tribune le 19 juin dernier, a exhorté l’Europe, les Etats-Unis et Israël à arrêter de favoriser systématiquement le Fatah au détriment du Hamas. L’autorité nationale palestinienne a apparemment rejoint la liste des gouvernements élus qui depuis le siècle dernier est ciblé par l’interventionnisme : les nations qui ont le courage de prendre la rhétorique américaine au mot et d’élire qui elles veulent. Sans doute certains persistent à croire à Washington à la fiction que les Etats-Unis suivent une feuille de route pour établir la démocratie en Palestine, tout comme d’autres croient que la guerre en Irak a été un exercice sincère de construction d’une nation. Mais les stratèges néo-conservateurs ont fait une erreur de calcul et le Hamas est plus fort que jamais. Pour la première fois depuis des mois, la sécurité règne à Gaza. Ce peut être seulement un calme momentané puisque qu’Israël prépare une tentative pour ré-envahir certaines parties de Gaza. Cependant aucune force sauvage ou subterfuge américain n’arrive à exterminer les aspirations des Palestiniens à l’auto-gouvernance, libre de toute interférence étrangère. Les actions du Hamas pour sécuriser Gaza contre les récents actes de violence horribles de contras palestiniens ont été des actes d’auto-défense. L’assassinat de responsables et de militants du Hamas, les tentatives d’assassinats du premier ministre, les enlèvements et les bombardements par certains groupes para-militaires liés au président Mahmoud Abbas devaient cesser. L’autorité palestinienne a un droit légal clair, et de ce fait une obligation d’empêcher cette violence, par la force si nécessaire et de protéger le peuple palestinien. Ce n’est pas le Hamas qui a rendu le gouvernement hors-la-loi. Depuis quand, un parti élu à la majorité, destitue le gouvernement issu de ces élections ? Le succès du Pparti du Changement et de la Réforme (Campagne du groupe Hamas) n’est ni une chimère, ni quelque chose d’éphémère à la frange de l’électorat. C’est plutôt le résultat de quatre décennies de travail intense au sein de la société palestinienne. Il reflète la confiance du peuple. Ceux qui collaborent avec l’occupant pour annuler le processus électoral ne vont pas réussir. L’état d’urgence déclaré par Abbas et ses alliés américains et israéliens ne va pas prévaloir à Gaza ou épancher la soif de liberté politique en Cisjordanie. Certains critiques ont brandi l’étendard d’Al Qaida et dit que le gouvernement Hamas et son parlement sont les émissaires des Jihadistes salafistes. Je les mets au défi de démontrer qu’à une seule occasion les structures militaires du Hamas ont combattu contre une force quelconque en dehors du théâtre de l’occupation [israélienne ndlt ]. Le combat a toujours été contre les projets israéliens de conquête et d’épuration ethnique. Le Hamas est un mouvement de libération palestinien, national et musulman. Oui, mais dans l’océan de toutes les professions de foi pour la patrie, quel péché y-a-t-il à préférer son propre credo ? De la même manière, ceux qui remettent en cause le droit à la résistance contre l’occupation en le qualifiant uniquement de soutien à l’Iran, à la Syrie ou au Hezbollah, ignorent l’Histoire. Les Palestiniens qui souffrent depuis longtemps ont toujours accepté avec reconnaissance, l’assistance de leurs voisins de près ou de loin, Arabes ou des pays occidentaux, musulmans ou pas. Décrier la générosité de ceux qui sympathisent avec les Palestiniens est une parfaite hypocrisie si l’on considère les milliards de dollars d’aide américaine à Israël, argent qui a seulement servi à acheter de la tragédie. Les Palestiniens veulent, à leur tour, les mêmes choses que les sociétés occidentales veulent : l’autodétermination, la modernité, l’accès au marché et leur propre puissance économique, et la liberté d’agir pour la société civile. Ceux qui mettent en garde contre « un état en faillite » et « Hamastan » en le caractérisant de terreau pour le terrorisme oublient que les véritables responsables de la faillite sont au pied de l’administration américaine qui a choisi d’isoler, plutôt que de traiter avec le gouvernement élu. L’administration Bush n’a jamais eu l’intention de reconnaître les résultats des élections transparentes qui ont eu lieu dans les territoires occupés [Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, ndlt ]. L’embargo, mis en place pour punir les électeurs de leur choix a été la première étape pour écraser les nouvelles institutions démocratiques. La seconde a été de trouver des collaborateurs pour mettre en place le projet américain et leur fournir des conseillers, des fonds et des armes pour leur campagne de déstabilisation. L’étape finale va être d’isoler Gaza de toute proposition d’Etat palestinien et d’en faire de facto une prison pour tous les aspects « indésirables » du nationalisme palestinien. Cela atteindra son paroxysme par des provocations destinées à déclancher une réponse militaire d’Israël qui justifiera ainsi une guerre à Gaza. Cela sera tragique pour toutes les parties concernées, et la communauté internationale, spécialement la Ligue Arabe, ne doit pas permettre que cela soit possible. Qu’est ce qui peut être sauvé du naufrage du système multipartite ? Ceux qui ont dissout le gouvernement et rejoint les occupants sont maintenant soutenus à bout de bras par les administrations de Bush et d’Olmert qui ont finalement restitué les taxes et pris d’autres mesures pour asseoir la légitimité du gouvernement de Abbas et proclamer un avenir pour une Palestine débarrassée de Gaza « la fauteuse de troubles ». Mais il reste que le Hamas partage un monde avec le Fatah et les autres parties, et que tous partagent les mêmes objectifs : la fin de l’occupation, la libération des prisonniers politiques, le droit au retour pour tous les Palestiniens, et la liberté d’être une nation égale aux autres nations, vivant en sécurité et en paix dans ses propres frontières. Depuis plus de soixante ans, les Palestiniens ont résisté contre les murs et les checkpoints qui devaient les diviser. Maintenant ils doivent résister contre les incitations mortelles à se battre les uns contre les autres, et ils doivent reconstruire un front uni contre l’occupation. Nous mettons en demeure l’administration Bush de ne pas répéter ses erreurs qui sont devenues la marque de ses interventions au Moyen Orient. Permettre au peuple palestinien de dessiner son propre chemin, libre de l’influence de ceux qui n’ont comme seul objectif de maintenir le status-quo. Toute autre alternative est inacceptable. Ahmed Youssef print