Journée de la terre en Palestine
Prise de paroles du Comité Action Palestine
Le 30 mars, les Palestiniens commémorent la Journée de la terre, jour pendant lequel en 1976, l’armée sioniste abattait six résistants palestiniens de l’intérieur (c’est-à-dire ceux qui ont pu rester en 1948 après la création par la force de l’Etat d’Israël). Quel a été leur crime ? Avoir manifesté contre la confiscation de 1700 hectares appartenant à des villages palestiniens pour en faire une zone militaire.
Cette journée est avant tout symbolique de l’oppression coloniale et la résistance du peuple qui n’a jamais cessé. Rappelons qu’en 1948, l’Etat juif avait expulsé près d’un million de Palestiniens et détruit plus de 400 villages. La majeure partie des terres palestiniennes avait été confisquée dans la perspective de fonder le “ Grand Israël ”. Depuis, cette politique de confiscation des terres en vue de judaïser la Palestine (c’est-à-dire voler des terres aux Palestiniens pour les donner aux juifs), se poursuit sans relâche et s’intensifie, accumulant crimes de masses, assassinats et emprisonnements: la colonisation de toute la Palestine est bien inscrite au cœur du projet sioniste. Certains nous parlent d’apartheid, non il s’agit bien d’une colonisation !
Face à cette dépossession, le peuple palestinien a toujours résisté. Aujourd’hui la résistance palestinienne est plus forte et plus déterminée que jamais. Elle montre son unité, sa force et sa capacité à atteindre l’ennemi partout où il se trouve. Depuis 2009, Gaza a construit un système de défense remarquable en se dotant de missiles qui peuvent atteindre chaque ville occupée en 1948. Ces dernières années, la résistance s’est réorganisée aussi en Cisjordanie. Des bataillons apparaissent dans toutes les villes et mènent des opérations spectaculaires, semant la peur au cœur de la société coloniale. Même si le prix à payer est lourd (près de 100 Martyrs depuis le début 2023), toujours plus de résistants rejoignent le combat, avec un soutien populaire total. La Fosse aux Lions, le bataillon de Balata, les Brigades des Martyrs d’al-Aqsa, d’al-Quds, d’al-Qassam, les Loups solitaires, pour n’en citer que quelques-unes, se lèvent face aux soldats ennemis et à l’autorité palestinienne vendue aux sionistes. Ils rendent leur fierté aux Palestiniens et laissent entrevoir la fin de l’oppression.
En face le camp sioniste est en bien piteux état. Se déchirant autour d’une réforme visant à protéger les intérêts de leurs dirigeants corrompus, la société coloniale s’affronte violemment non pas pour défendre la démocratie, comme certains aimeraient nous le faire croire, mais pour savoir si ils vont continuer à déposséder les Palestiniens avec ou sans un faux-semblant de justice coloniale. Peu importe après tout, car nous assistons actuellement à la mise à jour de l’ensemble des contradictions et de la fragilité de cette société. Les reconfigurations géostratégiques actuelles au Moyen Orient avec le rétablissement des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran modifient également les rapports de force. Les menaces d’Israël d’attaquer l’Iran et les attaques répétées en Syrie pour tenter d’attirer l’Iran dans une guerre ne suffisent pas à cacher la perte d’influence totale des Américains, des puissances occidentales dans la région…et donc de finir de fragiliser leur avant-poste sioniste !
Aujourd’hui, nous commémorons la Journée de la terre. Le vol de la terre et de l’eau sont au cœur du projet colonial sioniste, et plus globalement de tous les impérialismes qui sont les émanations d’un seul et même système, le capitalisme. Oui le capitalisme est un projet d’accaparement de toutes les ressources au bénéfice d’un petit nombre et aux dépends du plus grand nombre. Mais partout la résistance s’organise comme ici en France au cours des dernières semaines contre la réforme des retraites ou plus encore samedi dernier à Sainte Soline contre le projet des méga-bassines. Lors de cette manifestation durement réprimée par un pouvoir qui n’a plus rien d’autre que la violence pour défendre sa politique, le message est le même que celui des résistants palestiniens « nous refusons ce système profondément injuste ». Alors que l’association organisatrice « les soulèvements de la terre » est soumise à un ordre de dissolution, comme l’a été l’an dernier le Comité Action Palestine, nous voulons apporter notre soutien total à leur action. Macron et sa clique répriment tout azimut et à ce rythme voudraient dissoudre toute la société. Comme les Palestiniens finiront par dissoudre le régime sioniste, la résistance des travailleurs finira ici par dissoudre le régime macroniste, et au-delà espérons le système capitaliste !
Dans ce combat, la Palestine est notre boussole et sur le chemin de la lutte, les Palestiniens nous montrent la voie. Par ce rassemblement, nous exprimons toute notre solidarité à son peuple et à résistance ! Nous n’oublions pas les prisonniers politiques qui dans les geôles sionistes sont au cœur de la lutte. Exprimons toute notre solidarité à Khader Adnan membre du Jihad islamique qui est en grève de la faim depuis plus de 50 jours, et à Georges Ibrahim Abdallah militant anti-sioniste libanais enfermé dans les geôles françaises depuis près de 40 ans !
Vive la Palestine ! Force et honneur au peuple palestinien !
Photo: Musa Zanoun