La conférence d’Annapolis : une conférence de guerre Comité Action Palestine 22 janvier 2008 Révolution palestinienne 1 916 vues La conférence d’Annapolis : une conférence de guerre le 22/1/2008 8:58:40 (1365 lectures) Le CAP a toujours défendu l’idée que l’État-colonie d’Israël est un État criminel. C’est un État programmé pour la destruction du peuple palestinien. L’histoire nous le montre : en 1948 près de 800 000 palestiniens ont été arrachés à leurs terres, à leurs foyers, à leurs familles par les terroristes israéliens; aujourd’hui ils sont près de 6 millions de réfugiés. C’est toujours le quotidien des palestiniens : blocus économique, rafles, massacres. Cet État raciste n’a jamais respecté les accords d’Oslo comme il ne respectera pas les négociations en cours à Annapolis. Ces négociations dites de paix sont en fait une ruse : il s’agit de continuer la politique d’épuration ethnique sous couvert d’une volonté de paix. Il faut cesser de croire ou de faire semblant de croire que cet Etat est prêt à restituer des terres aux palestiniens. Il en a eu l’occasion à plusieurs reprises et il ne l’a jamais fait. Mais la résistance du peuple palestinien mettra fin à ce colonialisme exterminateur. Mai 1948, mai 2008, le soixantième anniversaire de la « création » de l’Etat d’Israël sera fêté par l’Occident comme le jour de l’ « indépendance de la nation juive ». Pour le peuple Palestinien, ce sera la commémoration de la Nakba, la catastrophe. Une catastrophe qui n’a rien de naturelle. Elle est le fruit de l’adoption par les puissances occidentales de la résolution de partition de la Palestine le 29 novembre 1947, résolution 181de l’ONU ayant en premier lieu conduit à la destruction de plus de 500 villages et à l’expulsion de 800 000 personnes . Depuis cette date, où en sont les Palestiniens ? Toujours sous occupation coloniale . Gaza est encerclée et soumise à l’arbitraire de l’Etat-colonie appelé Israël. En Cisjordanie, il y a plus de quatre cent cinquante mille colons, près de cinq cent soixante barrages routiers. Les assassinats et les kidnappings de militants et d’élus politiques sont quotidiens. Il y a aujourd’hui 10 000 prisonniers politiques dans les geôles israéliennes. Enfin près de 5 millions de réfugiés attendent toujours l’application de leur droit au retour dans leurs foyers . Après l’échec des accords d’Oslo et la promesse faite par G. Bush de la création d’un Etat palestinien en …2005, on invite à nouveau le président palestinien M. Abbas à une négociation de « paix »à Annapolis aux Etats-Unis. A cette occasion George Bush a promis la création d’un Etat palestinien en… 2008. Promesse de Bush , promesse d’ivrogne. Mais avant même toute discussion, les sionistes et les Américains ont annoncé la couleur : la sécurité de l’Etat colonial israélien est posée comme un préalable. Autrement dit, on revient à la feuille de route élaborée en 2002, qui exige le désarmement et donc la capitulation des Palestiniens alors qu’ils n’ont rien obtenu. Encore une « rencontre de paix » qui n’aboutira à rien parce que le peuple palestinien ne bradera pas ses revendications essentielles, ne renoncera pas à son existence en tant que peuple et à son droit de résister à l’oppression coloniale. Cette politique occidentalo-sioniste échouera parce que M. Abbas n’a pas été investi par le peuple palestinien pour négocier. Il ne représente que lui-même et quelques hommes d’affaires palestiniens qui se sont empressés de reconnaître la légitimité de l’existence de l’Etat d’Israël sans contrepartie concrète. M. Abbas croit encore que les mensonges peuvent tenir de projet politique en Palestine. Il sait très bien que les sionistes ne feront aucune concession d’aucune sorte. En ce sens il est le pire ennemi du peuple palestinien lorsqu’il déclare le 12 novembre que la conférence d’Annapolis est « une chance historique » pour créer un Etat palestinien et instaurer la paix dans la région. Il est le pire ennemi du peuple palestinien parce qu’il contribue à la réussite de la stratégie sioniste : gagner du temps avec les « négociations de paix » pour mettre le peuple palestinien devant le fait accompli d’une Palestine entièrement colonisée et judaïsée. Faut-il rappeler que pendant la négociation et l’application des Accords d’Oslo, entre 1993 et 2000, le nombre de colons a connu une augmentation de près de 60% ? Faut-il rappeler aussi que l’entité sioniste a fait main basse depuis bien longtemps sur la quasi-totalité de la Palestine sur les ressources naturelles, sur le Golan syrien, sur des terres libanaises, etc ? Elle poursuit l’épuration ethnique en judaïsant Alqods, le Naqab, Hébron, etc. La voracité sioniste n’a pas de limites. Alors que veut réellement M. Abbas ? Les palestiniens disent que M. Abbas ne comprend que l’hébreu et n’entend rien à l’arabe… Lorsqu’il parle de chance historique pour la paix, il faut comprendre : une chance historique pour qu’Israël rétablisse l’ordre en Palestine et sauver le trône de cette bourgeoisie palestinienne parasitaire dont M. Abbas est le représentant. Mais un acteur n’a pas dit son dernier mot, loin de là : le peuple palestinien, et en son sein les classes populaires, fer de lance de la Révolution palestinienne. Pendant la première et la deuxième intifada, les classes populaires ont joué un rôle déterminant dans la résistance contre le sionisme. Encore aujourd’hui, à travers les organisations représentatives en Palestine, elles ont déjà dénoncé cette « conférence pour la paix » et rappellent les principes fondamentaux de la lutte de libération nationale comme le droit de retour des réfugiés. Pour les occidentalo-sionistes, il ne s’agit nullement d’arracher des concessions à la clique au pouvoir en Cisjordanie. M. Abbas a trahi depuis longtemps les aspirations du peuple palestinien : il s’agit de sauver Israël en poussant à la guerre civile entre les Palestiniens. Car l’impératif de cette conférence est clair : M. Abbas doit désarmer la résistance. L’enjeu est aussi de sauver Israël de lui-même car son expansionnisme et son appétit féroce de territoires l’ont conduit à deux intifada, deux défaites au Liban, à la chute du clan corrompu lié à M. Abbas à Gaza et à des conflits politiques internes qui risquent de le conduire à une implosion. De plus, la déroute des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan, la contestation partout dans le monde de l’impérialisme américain et l’émergence de l’Iran comme puissance régionale contribuent à affaiblir l’allié colonial israélien. Cette conférence de « paix » est en réalité une conférence de guerre car l’objectif est de faire semblant de négocier et de se donner les moyens pour mener à bien la guerre contre l’Iran, pays élevé au rang d’ennemi public numéro un parce qu’il remet en question l’hégémonie sioniste dans la région. Plus largement, l’objectif est d’abattre l’axe de résistance constitué aujourd’hui par l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et les organisations populaires palestiniennes. Pour s’aligner sur cette position américaine sans s’aliéner totalement le soutien de leurs populations, les Etats arabes avaient besoin de cette mascarade à Annapolis. Là est l’explication de la participation à cette conférence d’Annapolis d’un certain nombre de pays arabes comme l’Arabie Saoudite qui prie pour une intervention américaine contre cet axe de la résistance antisioniste. Le projet occidentalo-sioniste qui peut se résumer au slogan : « Tuer l’Autre » a été contrecarré par la résistance héroïque du peuple palestinien, qui est un exemple pour tous les peuples du Moyen-Orient . En Palestine, il y a une lutte à mort engagée entre un projet de libération nationale et une politique de colonisation soutenue par l’Occident. L’Histoire va dans le bon sens, celui de l’indépendance du peuple palestinien. Et cette rencontre à Annapolis vise à donner un second souffle au projet sioniste qui est à l’image de ce pauvre Sharon : il est maintenu artificiellement en vie. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui plus que jamais il faut soutenir le Peuple palestinien dans sa revendication d’un Etat palestinien sur toute la Palestine historique, un Etat pour tous qui mettra fin à l’injustice subie par le Peuple palestinien, un Etat reconnaissant l’égalité entre tous ses citoyens. La décolonisation de toute la Palestine est la condition primordiale pour qu’apparaisse enfin l’espoir d’une paix dans cette région. Comité Action Palestine print