AccueilDossiersColonialisme sioniste actuelLe Mercaz HaRav : un centre d’entraînement à l’occupation illégale, aux assassinats dont la devise est : «Les Arabes, direction les chambres à gaz !» Comité Action Palestine 16 mars 2008 Colonialisme sioniste actuel 1 859 vues le 16/3/2008 18:30:00 (704 lectures) Article de Mick Napier publié sur le site de la Scottish Palestine Solidarity Campaign (Association Ecosse Palestine Solidarité) le 14 mars 2008 . L’auteur est président de cette association affiliée au PSC-UK (Campagne de Solidarité avec la Palestine du Royaume-Uni). L’auteur revient sur l’attaque d’une école talmudique le jeudi 8 mars qui avait fait huit morts israéliens. Cette attaque avait était qualifiée d' »attentat barbare et malfaisant » par la communauté internantionale. En fait, la cible choisie par Hisham Abu Dheim n’était pas une simple école talmudique mais l’académie militaire et religieuse pour les colons les plus fanatiques de l’entité sioniste. Ygal Amir qui a assassiné Isaac Rabbin et Baruch Goldstein qui a massacé 29 fidèles musulmans à la Mosquée El Ibrahimi de Hébron en 1994 y ont été formés. Un (jeune) Palestinien (Hisham Abu Dheim, ndt) a abattu (au kalachni) huit étudiants israéliens dans un centre de formation d’un mouvement de colonisation. Des centaines d’étudiants de ce séminaire (yéshiva, ndt), quelques instants après, scandaient : « Mort aux Arabes ! » devant le portail de leur centre de formation [1]. Ce détail semble avoir échappé aux cameramen de la BBC. Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, dans le sillage de Bush, s’empressa de condamner « les assassinats » de ces Israéliens, « perpétrés » dans ce centre de formation de colons. Cela contraste avec le silence de tombeau observé par le gouvernement britannique durant les récents massacres perpétrés par Israël dans la bande de Gaza. La BBC aurait voulu nous faire gober que la yéshiva Mercaz HaRav serait une école ordinaire, où des « étudiants en religion » poursuivraient des études théologiques quelque peu ésotériques. En réalité, le Mercaz HaRav est le principal centre de formation et d’éducation du mouvement israélien fanatique de colonisation Gush Emunim [héb. Armée des Croyants, ndt], que le quotidien britannique The Independent qualifie (observez l’euphémisme) de « mouvement de colons controversé ». Beaucoup de diplômés du Mercaz HaRav viennent grossir les rangs du Gush Emunim qui organise des agressions contre les Palestiniens à partir des colonies réservées aux seuls juifs, dans l’ensemble de la Cisjordanie, dans le cadre de son objectif déclaré de déposséder les Palestiniens des 100 % de la Palestine [2]. L’organisation-mère, le Gush Emunim, est armée jusqu’aux dents, et perpètre les crimes les plus révoltants contre des Palestiniens innocents dans toute la Cisjordanie . J’ai personnellement pu visiter le village palestinien de Yanun après que des colons y aient lavé leurs chiens dans la source d’eau potable alimentant sa population. C’est une idéologie moyenâgeuse, qui marche main dans la main avec des tactiques moyenâgeuses : les colons d’Hébron empoisonnent les puits des villages palestiniens en y balançant des poulets en décomposition avancée. Ils battent les Palestiniens, quand ils ne leur tirent pas dessus, ils empoisonnent leurs moutons et de manière générale, ils se comportent comme les brutes épaisses qu’ils sont. Un diplômé notoire du Mercaz HaRav, le rabbin Moshe Levinger, qui fonda les colonies de fanatiques à Hébron, était un psychopathe tellement vicieux à l’égard des Palestiniens qu’il fut même accusé d’avoir tué un Palestinien par un tribunal israélien, ce qui lui valut une peine de trois mois exécutoires d’emprisonnement . Le rabbin Levinger fut également convaincu d’agressions non-provoquées contre des femmes et des enfants, et c’est là une chose notable, car les colons jouissent ordinairement d’une impunité totale ; il faut savoir que plus d’un Palestinien s’est vu condamner par les autorités israéliennes au motif de « s’être auto-tabassé » à proximité de colonies israéliennes ! La philosophie du Mercaz HaRav, c’est le mépris pour tous les Gentils [les Gentils sont les non-juifs, ndt], et pas seulement pour les Arabes. Cette yéshiva fut fondée par le rabbin A.Y. Kook, puis reprise par son fils, le rabbin T.Y. Kook. La manière dont de jeunes esprits sont formés par cette yéshiva peut être déduite d’une des illuminations spirituelles d’A.Y. K., selon qui « La différence entre une âme juive et les âmes de non-juifs – de tous les non-juifs, à leurs différents niveaux (inférieurs) – est plus grande et plus profonde que la différence existant entre une âme humaine et les âmes des animaux du cheptel »[3]. La classification opérée par Kook des Palestiniens dans la catégorie des non-humains permet aux diplômés du Mercaz HaRav d’ignorer de manière expédiente ces commandements emmerdants qui prohibent le vol, l’assassinat et la convoitise. Dès lors que les non-juifs sont similaires aux espèces animales, dans la vision du monde de Kook, la notion même de droits de l’homme présidant aux relations entre juifs et non-juifs est tout naturellement répugnante, pour ses émules ; les droits humains ne figurent décidément pas dans le syllabus du Mercaz HaRav. Le dieu primitif des Kook ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de leurs homologues américains chrétiens fondamentalistes. Les deux groupes de fondamentalistes croient dur comme fer que la venue du Messie est imminente (ils s’opposent sur la question de savoir s’il s’agit d’une première ou d’une seconde visite, ainsi que sur celle de savoir qui tuera qui ou qui dominera qui, ce moment fatidique étant arrivé…), mais ils tombent d’accord pour dire que les formes habituelles de la décence humaine n’ont plus cours. Pour des raisons qui n’ont pas à nous préoccuper ici, le commencement de l’ère messianique rend possible l’activation de la Loi, telle que l’a exprimée un autre rabbin labellisé Gush Emunim de triste réputation, Shlomo Aviner, à savoir : « Alors que Dieu requiert des autres nations ordinaires d’obéir à des codes abstraits de justice et de droiture, de telles lois ne s’appliquent pas aux juifs ». [4] La suspension desdites « telles lois » s’étend jusqu’au droit, pour les non-juifs, de vivre et de respirer. Le rabbin Yitzhak Ginsburgh, autre chef colon, s’est livré pragmatiquement à cette interrogation rhétorique : « Si un juif a besoin d’un foie, peut-on prélever le foie d’un innocent non-juif afin de sauver le juif ? » [5]. Il a répondu, bien sûr, par l’affirmative, corroborant ainsi une théologie israélienne fondamentaliste qui devrait faire réfléchir à deux fois quiconque aurait l’envie d’amener ses gamins en vacances à la mer en Israël. Les Palestiniens se doivent de prendre les théories de Ginsburgh parfaitement au sérieux, toutefois, car ce savant rabbin est à la tête d’un gang de colons lourdement armés , anciens élèves de la yéshiva Mercaz HaRav. Ginsburgh a également justifié un massacre particulièrement réussi de musulmans, à savoir l’assassinat de vingt-neuf fidèles hébronites en prière à la mosquée Al-Ibrahimi, sur le fondement religieux selon lequel il est permis à un juif de tuer n’importe quel non-juif, car cela n’est pas considéré comme un crime. Il a ajouté, au cas où tout le monde n’aurait pas bien compris le message, que le fait de tuer y compris des Palestiniens innocents afin de se venger est une « vertu juive ». Un autre diplômé du Mercaz HaRav, le rabbin Dov Lior, en 2004, enseigna à ses adeptes colons – les parents des jeunes tués à la yéshiva la semaine dernière – que les forces armées israéliennes d’occupation sont autorisées à tuer des Palestiniens innocents . On le constate : c’est à partir d’une unique partition, tous en chœur, que les pensionnaires du Mercaz HaRav entonnent leur hymne à la sauvagerie. Les diplômés du Mercaz HaRav ne croient pas seulement qu’ils peuvent se servir de votre foie, ou de celui de n’importe quel Palestinien passant par là. Les Gentils peuvent, eux aussi, être amenés à servir la science. Le Procureur général israélien a dû intervenir afin d’empêcher l’élection du rabbin Lior à la plus haute instance religieuse [ top religious body ], à la suite des inquiétudes suscitées par sa proposition publique d’utiliser des « terroristes » arabes capturés à des fins d’expérimentations médicales. (Précisons que le Gush Emunim considère que TOUS les Palestiniens sont des « terroristes »). Lior est connu pour être le premier disciple de Kook fils. Notez que ce Lior a dû être stoppé par des méthodes administratives après qu’il se fut assuré suffisamment de voix de ses partisans en vue de son accession au Conseil Rabbinique Suprême d’Israël. Lior a reconnu un frère spirituel dans l’Américano-Israélien Baruch Goldstein, qui assassina vingt-neuf fidèles palestiniens (et en blessa cent-cinquante autres) dans la mosquée d’Hébron. Lior prononça l’homélie suivante à la mémoire de ce criminel de masse : « Goldstein était plein d’amour pour ses frères humains. Il s’était consacré à aider autrui »[6]. L’idée d’utiliser des Arabes comme cobayes pour des expérimentations médicales aurait dû faire tilt. Israel Shahak et Norton Mezvinsky, dans leur ouvrage Jewish Fundamentalism in Israel, suggérèrent une piste : « Les similarités entre la tendance du messianisme politique juif et le nazisme allemand sont aveuglantes. Les Gentils sont, aux yeux des messianistes, ce qu’étaient les juifs, à ceux des nazis »[7]. Si vous pensez que l’idée de piquer les organes des gens est un péché mignon exclusif de l’étudiant de yeshiva moyen, sachez que l’idée que les colons du Gush Emunim se font des loisirs, après leurs études éreintantes à leur yéshiva, consiste à orner les maisons palestiniennes, à Hébron, d’inscriptions : « Les Arabes dans les chambres à gaz ! » (voir photo ci-dessus) [8]. Les colonies israéliennes dans lesquelles le Mercaz HaRav envoie ses diplômés sont des centres de pouvoir militaire et de domination des Palestiniens de Cisjordanie. Etant donné que les juifs laïcs ne sont plus tellement intéressés à construire des colonies dans des zones densément peuplées de Palestiniens, et où existe un risque d’une opposition armée palestinienne, seuls les fanatiques religieux sont préparés à entreprendre cette mission. C’est la raison pour laquelle ils sont aussi incroyablement soutenus par l’armée [9], qui n’en reste pas moins toujours principalement sous le contrôle de sionistes laïcs. Les colons du Gush Emunim sont des zélotes hautement militarisés, sur lesquels on peut compter pour combattre dans l’armée et pour brutaliser et tabasser le « cheptel » palestinien aux centaines de checkpoints qu’ils contribuent à contrôler. Ces zélotes sont en train d’accroître leur influence dans l’ensemble de l’armée israélienne [10], tandis que le noyau dur sioniste-travailliste de l’Etat israélien est en train de se faire grignoter par la corruption et l’échec à vaincre les Palestiniens et/ou le Hezbollah. Leurs colonies votent à une écrasante majorité pour les partis d’extrême droite, ces formations que le regretté philosophe israélien Yeshayahu Leibowitz qualifia de « judéo-nazis ». Pourquoi certains Gaziotes se sont-ils réjouis bruyamment de l’attentat contre le Markaz HaRav ? Nous pourrons trouver une réponse, si nous nous demandons pourquoi les Etats-Unis ont refusé au Conseil de Sécurité de l’Onu la possibilité de condamner à la fois l’attentat contre la yéshiva de Jérusalem et les massacres de Gaza. Les Etats-Unis mettent la barre très haut, en matière du nombre d’Arabes palestiniens qu’il autorise Israël à massacrer, et ils ne voient nul inconvénient à ce qu’une partie du volume énorme d’armes américaines qu’il perfuse à Israël finissent par aboutir entre les mains des colons. Ces brutes combinent leurs flingues à des méthodes imaginatives permettant de faire du mal aux paysans palestiniens dont ils convoitent les terres. Quand un homme frappe en retour contre le groupe de colons le plus génocidaire, cela ne peut qu’amener une sombre satisfaction de « schadenfreude » chez ceux qui vivent à genoux sous le siège impitoyable qu’Israël impose au stand de tir à vue de Gaza. Bush, Brown, l’Union européenne et l’Onu ont livré ces Gaziotes à la merci d’Israël. Ils se souviennent très bien des colons hideux, dans la bande de Gaza, qui les ont traité, des années durant, comme « du bétail ». Jérusalem, comme l’ensemble de la Palestine, est saturé de juifs armés, de soldats et de policiers en uniforme, ainsi que de colons portant leur flingue en bandoulière. Les uns et les autres coopèrent pour contrôler la population palestinienne, maintenue strictement désarmée afin de mieux pouvoir la déposséder. La dépossession est menée à bien par une combinaison des moyens « légaux » de l’occupation illégale avec les agissements extrajudiciaires violents des colons. Tout Palestinien en possession d’une arme est abattu sur-le-champ. Jérusalem, comme toute la Palestine, impose le suprématisme et la puissance juive à une population colonisée dont la colère contre leur statut minoré et l’hostilité envers leurs occupants-tortionnaires est à la fois naturelle et saine. Devraient-ils embrasser le fouet brandi au-dessus de leurs têtes ? Les Palestiniens continuent à résister et nous devrions être inspirés par leur courage, leur fortitude et leur endurance face à un ennemi qui les menace ouvertement d’un nouvel « holocauste »[11]. Alaa Abu Dheim a tué huit étudiants que l’on formait à l’opprimer et à le déposséder, lui, sa famille, et tout son peuple. Il a lui-même été tué par un étudiant armé. La sœur d’Abu Dheim, Iman, a dit avoir été profondément affectée par les massacres israéliens à Gaza. Elle a déclaré que son frère lui avait dit qu’il « avait perdu totalement le sommeil, à cause de sa douleur ». Rafael Eitan, un ancien chef d’état major de l’armée israélienne, et ancien vice-Premier ministre a expliqué la raison de la brutalité incessante d’Israël : sa volonté d’écraser les Palestiniens. « Quand nous aurons colonisé la terre, tout ce que les Arabes pourront faire à ce sujet, c’est s’agiter en tous sens, comme des cafards ivres pris au piège dans une bouteille». La brutalité israélienne envers les Palestiniens est un moyen d’atteindre l’objectif proclamé des sionistes, un objectif partagé par les groupes dominants, tant dans le camp religieux que dans le camp laïc : déshumaniser le « bétail », déshumaniser les « blattes ». En 1948, la Palestine a été vidée de ses habitants au profit de l’immigration sioniste par la terreur, et l’Etat d’Israël est encore, à ce jour, fondé sur la terreur à l’encontre de l’ensemble du peuple palestinien. Gideon Levy [un chroniqueur du quotidien israélien Ha-Aretz, ndt] affirme que « la plupart des criminels manipulateurs de droite et des fomenteurs de haine contre les Arabes venaient de cette mouvance [« religieuse=] », mais les athées qui fondèrent l’Etat d’Israël n’étaient pas particulièrement manchots quand il s’agissait de chasser les indigènes palestiniens , pas plus que ne le sont leurs descendants eux aussi laïcs. Mais force est bien de reconnaître que les diplômés du Mercaz HaRav sont bien les champions toutes catégories, de toute l’histoire de la diabolisation et de la dépossession des Palestiniens. Mick Napier print