Libye : L’impérialisme et les nouveaux harkis Comité Action Palestine 26 octobre 2011 Impérialisme & Résistances 2 053 vues Dans un sursaut de fin de règne, l’Occident en déclin (crise sociale, économique et morale ), a lancé en 2011 une nouvelle offensive sanglante et barbare contre des peuples arabes et leurs gouvernants qui résistent encore à l’hégémonie impérialiste. Après l’Afghanistan et l’Irak au cours de la première décennie du XXIème siècle, l’Occident vient d’installer durablement le chaos en Libye et s’apprête à faire de même en Syrie, puis en Iran. Profitant des mouvements populaires de contestation en Tunisie et en Egypte, l’Occident a pu mettre en œuvre un plan prévu de longue date pour dépecer la Libye et se débarrasser de son Chef d’Etat le colonel M. Kadhafi. Après sept mois d’une guerre approuvée par l’ONU et menée par l’OTAN, dont le nombre de victimes civiles s’élève certainement à plusieurs dizaines de milliers, les puissances impérialistes pensent enfin avoir atteint leur objectif avec le lynchage programmé de Kadhafi par des mafieux armés, que les médias appellent les « rebelles ». Pour s’emparer du pétrole libyen, ne pouvant prendre le prétexte de la lutte contre le terrorisme international comme en Afghanistan ou de la présence supposée d’armes de destruction massive comme en Irak, une autre stratégie a été utilisée : celle du coup d’Etat, vraisemblablement planifié depuis longtemps. Les services secrets occidentaux avaient réussi à retourner des responsables politiques proches de Kadhafi, des traîtres comme on en trouve dans les allées du pouvoir dans tous les Etats arabes et prêts à vendre leur pays pour une poignée de dollars. La rapidité avec laquelle l’ONU, puis l’OTAN ont apporté leur « soutien » massif à ces « rebelles » ne laisse aucun doute sur les intentions de l’Occident.ces impérialistes pensent enfin avoir atteint leur objectif avec le lynchage programmé de Kadhafi par des mafieux armés, que les médias appellent les « rebelles ». Mais l’impérialisme est peu regardant sur les harkis qu’il utilise. Moustapha Abdeljalil l’actuel président du CNT était ministre de la Justice de Kadhafi, et en tant que président de la cour d’appel de Tripoli, avait confirmé par deux fois la peine de mort des infirmières bulgares. F.D Roosevelt disait du dictateur nicaraguayen Somoza : « c’est un fils de pute, mais notre fils de pute ». M. Abdeljalil est bien le « fils de pute » de la coalition américaine, anglaise et française ! Maintenant que la Libye est exsangue et qu’une guerre civile s’annonce, il est fort probable que les puissances occidentales abandonneront très vite leurs marionnettes peu recommandables afin de maintenir leur mainmise sur les ressources libyennes. La démission peu après l’assassinat de Kadhafi, de Mahmoud Djibril, premier ministre du CNT, est un signe : « les rats quittent le navire ». Les opposants syriens auraient tout intérêt à se méfier, l’Occident n’a ni scrupule ni sens de la loyauté quand il s’agit de ses intérêts. Il ne fait aucun doute que les régimes de Mouammar Kadhafi et de Bachar el Assad ne peuvent être considérés comme des modèles en matière de libertés civiles et politiques. Mais que dire alors du régime saoudien et de ceux des pays du Golfe ? Que dire alors de la monarchie marocaine ou jordanienne ? Que dire aussi des pays occidentaux eux-mêmes où la démocratie n’est qu’un leurre et la toute-puissance de la finance une réalité ? L’Occident protègent les dictatures serviles et d’un autre âge dès lors qu’elles préservent ses intérêts vitaux et ceux du sionisme. Comme à l’époque coloniale, les puissances occidentales sèment terreur et destruction dans les pays qui leur résistent et appuient les régimes « amis » les plus rétrogrades. Cette politique coloniale doit être condamnée avec force. Ceux qui au sein de ces Etats arabo-musulmans et africains pensent que l’Occident peut jouer un rôle favorable à la liberté se trompent assurément. Le seul projet de l’Occident pour le monde arabe et l’Afrique, c’est l’asservissement. Ces régimes « amis » pris en étau entre la prédation occidentale et l’élan révolutionnaire des peuples ont déjà la corde autour du cou. Comité Action Palestine print