2 165 vues
image_pdfimage_print

Comité Action Palestine (13 décembre 2020)

Jeudi 10 décembre 2020, Donald Trump annonce sur twitter que « nos deux GRANDS amis, Israël et le Royaume du Maroc, ont accepté de normaliser complètement leurs relations diplomatiques – un grand pas en avant pour la paix au Moyen-Orient ! ». 

Après le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis, le Maroc rejoint la liste des pays arabes qui trahissent la cause du peuple palestinien en normalisant ses relations avec Israël. Une trahison officialisée, car depuis quasiment la naissance de la monarchie marocaine en 1956, les relations secrètes n’étaient en réalité secrètes pour personne. Trahir le peuple palestinien est une constante de la monarchie marocaine. Faut-il rappeler le rôle d’espion, aujourd’hui dévoilé, que joua Hassan II pour Israël pendant la Guerre des six jours en 1967 ? Faut-il rappeler les multiples collaborations entre ces Etats, à tous les niveaux, diplomatiques, économiques et sécuritaires ?

Que Rabat troque aujourd’hui la normalisation de ses relations avec les sionistes contre la reconnaissance de la « souveraineté » marocaine sur le Sahara Occidental n’est pas une surprise. Mais c’est un aveu : reconnaitre Israël, c’est reconnaître que l’entreprise marocaine au Sahara Occidental est d’essence coloniale au même titre que la colonisation sioniste. En Palestine comme au Sahara Occidental, Trump, Mohammed VI et Netanyahou forment une coalition sioniste et coloniale qui se moque totalement des aspirations des peuples à l’indépendance et méprise ce pauvre droit international, qui ne s’exerce jamais sinon au détriment des peuples et au profit des grandes puissances occidentales. 

Cette coalition diabolique fait fi d’un paramètre essentiel : le peuple marocain. Elle a tort car celui-ci est profondément attaché à la cause du peuple palestinien. Les calculs à court terme de la monarchie marocaine sont en totale contradiction avec les aspirations des Marocains, qui rejetteront d’une manière ou d’une autre cette normalisation et, in fine, la monarchie inféodée aux intérêts américano-sionistes. Si la Marche verte orchestrée par Hassan II en 1975 a consolidé un régime aux abois en jouant sur le ressort nationaliste, la normalisation avec Israël aura certainement un effet inverse. Mohamed VI a fait ce choix sans demander l’avis de son peuple. Ainsi va la vie d’une dictature comme les autres dictatures arabes qui ont fait le choix de trahir pour préserver les intérêts de leurs élites corrompues et totalement coupées de leurs peuples.

Le Comité Action Palestine dénonce l’inféodation des dirigeants arabes aux sionistes et profite de cette occasion pour renouveler son soutien inconditionnel à la lutte du peuple palestinien.

Photo: Maghreb Online

print