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Comité Action Palestine, 2 juin 2023

Les coups portés par la résistance palestinienne paient. Certes c’est au prix du sang, mais depuis plusieurs décennies la résistance met tout en œuvre pour contrer le vol des terres et la volonté infernale de destruction du peuple palestinien. Quoi qu’en disent les propagandistes occidentaux tous acquis et soumis au sionisme, la tentative d’implantation coloniale en Palestine est un échec historique.

Dernièrement, un évènement majeur a vu s’opposer au sein de cette entité coloniale des sionistes à des sionistes autour de l’avenir de la Cour suprême. Il ne faudrait pas s’y tromper. Ils ne s’opposent pas sur la question coloniale. Ces deux camps reflètent deux visions ou deux modèles sionistes qui se disputent sur la stratégie la plus efficace pour que réussisse la colonisation complète de la Palestine. Du sort et du devenir des Palestiniens, ils s’en moquent. Un colon modéré ou un colon extrémiste reste un colon. Mais cette confrontation et l’hostilité grandissante entre sionistes est une bonne nouvelle pour les Palestiniens. Ces contradictions accélèrent l’affaiblissement politique du sionisme qui fait face aujourd’hui, dans des proportions jamais connues, à une résistance populaire intérieure qui se développe dans tous les territoires de la Palestine sans exception. La révolution palestinienne prend pied partout, et elle est bien plus inquiétante pour les sionistes que des armées arabes coalisées. Elle s’enracine et se radicalise en mobilisant des groupes de jeunes prolétaires armés et déterminés.

A cette configuration nouvelle s’ajoute le paramètre militaire, qui a permis un saut qualificatif à l’avantage des Palestiniens en rééquilibrant les rapports de force entre la puissance de feu sioniste et les capacités militaires palestiniennes. Cet avantage est le missile avec lequel les Palestiniens mettent en joue chaque ville sioniste, chaque site stratégique. Gaza la prolétaire fait peur à la bourgeoise Tel-Aviv. Le mariage heureux du missile et de la guérilla urbaine est une promesse de libération nationale certaine pour les Palestiniens.

Cette nouvelle donne politico-militaire est renforcée par l’évolution de l’environnement immédiat du théâtre principal de la lutte titanesque que livrent les Palestiniens contre l’impérialisme colonial. La restauration des liens diplomatiques entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, la réintégration de Bachar Al Assad au sein de la Ligue arabe et la forte menace du Hezbollah sur les frontières rendent encore plus compliquée l’équation pour les dirigeants sionistes.

Rien ne semble contrarier ce mouvement profond et durable, favorable aux Palestiniens et défavorable aux sionistes qui sont conscients de cette situation très critique pour eux. Dans ces conditions dégradées, « Israël » n’a d’autres voies de salut que la violence à l’état pur. La cosmétique « démocratique » cache mal la vraie face, hideuse, d’un Etat colonial tuant des civils palestiniens sans considérations de sexe ou d’âge. La raison cédant la place à l’aveuglement, les sionistes persistent dans la voie de la force pour tenir face à la résistance palestinienne. Si les Etats occidentaux continuent à apporter un soutien indéfectible à la colonisation de la Palestine, ils sont confrontés eux aussi à un basculement historique qui annonce un avenir palestinien bien meilleur qu’aujourd’hui. Ce basculement géopolitique est dû à l’émergence de nouveaux pôles de puissance comme la Chine, la Russie, l’Inde ou le Brésil. Cette nouvelle réalité mondiale en gestation, qui risque de basculer définitivement et de manière défavorable pour les Occidentaux sur le champ de bataille ukrainien, ne peut être qu’une perspective positive pour le peuple palestinien et pour tous les peuples du Sud. Et ce renversement n’est possible que parce que les bases mêmes de la civilisation capitaliste occidentale, les bases économiques, sont en voie de pourrissement rapide. Sa prétendue supériorité n’est plus aujourd’hui qu’un mythe raciste. Bousculé de l’extérieur par de nouveaux prétendants à la domination du monde et de l’intérieur par des forces populaires appauvries et conscientes de leur exploitation, le capitalisme occidental, à l’image de sa créature sioniste, ne compte plus que sur la violence pour survivre.

Tout l’enjeu aujourd’hui pour les forces de résistance palestinienne est de tenir en jouant des contradictions locales et internationales et surtout de renforcer leur unité pour mettre fin à la greffe coloniale sioniste qui n’a jamais pris.

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