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Quel soutien pour le peuple palestinien ? Commentaire du Comité Action Palestine à l’article de Sud-Ouest

 israelien arretant une palestinienne à qalqilya L’article du journal Sud-Ouest paru le 12.01.2009 (reproduit ci-dessous) mérite quelques commentaires. D’abord le propos du journaliste lui-même : « Certains ont dérapé dans des amalgames historiques plus que douteux. » Que veut dire le journaliste ? N’avait-il pas assez de place pour nous donner un exemple. Mais on peut se permettre une interprétation : des manifestants ont comparé Israël à l’Etat nazi.En quoi est-ce douteux ? Israël ne mène-t-il pas une politique de purification ethnique en Palestine {lire le livre d’Ilan Papé « le nettoyage ethnique en Palestine »} ? Le peuple juif n’est-il pas considéré comme le peuple élu ? L’Etat israélien ne se considère-t-il pas comme un Etat exclusivement juif ? Nous avons donc bien affaire à un Etat raciste qui professe et pratique la suprématie juive, un Etat qui depuis 1948 déporte des Palestiniens. Depuis le 27 décembre, il tente d’exterminer la population de Gaza, et, pour aller plus vite, utilise, {cela est confirmé aujourd’hui} des armes chimiques. On pourrait continuer la comparaison en disant que la plupart des dirigeants israéliens sont issus de l’armée ou du Mossad. Mais arrêtons-nous là. Ces seuls exemples sont assez significatifs pour oser la comparaison !

La déclaration de Palestine 33 a les apparences d’une énigme : « Ce qui se passe est grave aussi pour Israël ». Que veut bien dire cette militante de Palestine 33 ? Le « aussi » est précieux pour décrypter le sionisme honteux de cette association : le bombardement de Gaza est grave pour les Palestiniens. Certes c’est le moins que l’on puisse dire. Mais en quoi peut-il être grave pour Israël sinon qu’il provoque une perte de légitimité dans l’ « opinion » mondiale ? Ce que craint en fait Palestine 33 ce n’est rien d’autre que la délégitimation de l’entité sioniste. Il est vrai que pour cette association il n’existe que deux principes : la « solution des deux Etats », une chimère, une blague qui fait rire tous les sionistes, et la chasse aux antisémites {lire ou relire l’article de Sud-Ouest du 6 janvier où les manifestants sont implicitement accusés d’antisémitisme}. Alors, Palestine 33 une association de soutien au peuple palestinien ? Oui, autant que le CRIF !


Reprise d’article : paru dans Sud Ouest le 12.01.2009

BORDEAUX. Samedi, l’importante manifestation de soutien aux Palestiniens a mobilisé bien au-delà des habituels militants

Le soutien à Gaza prend de l’ampleur

Samedi à Bordeaux, le cortège a dénoncé « l’agression » et les « crimes de guerre » israéliens.

Quel qu’ait été le nombre exact des manifestants qui dénonçaient « l’agression » et les « crimes de guerre » israéliens samedi à Bordeaux, son élargissement au-delà des cercles militants habituels (lire « Sud Ouest Dimanche ») a été manifeste. Et symbolisé par ce télescopage entre les discours et les banderoles des partis et syndicats de gauche laïque, et la psalmodie d’une sourate en mémoire des morts de Gaza, murmurée par des femmes en foulards, au départ du cortège, place de la Victoire.

« Des tirs sur des femmes et des enfants, sur les convois de l’ONU, sur des bâtiments où des gens se réfugient, ce n’est pas une guerre. C’est Israël qui est terroriste » : cette conviction appuyée par les photos d’enfants tués à Gaza, a couru d’un bout à l’autre du cortège.

Les roquettes du Hamas, approuvées ou condamnées par les uns ou les autres, « ne peuvent pas se comparer avec les massacres », affirmaient les manifestants. Certains ont dérapé dans des amalgames historiques plus que douteux.

Le ras-le-bol

En tête du cortège, Rose-Marie Lou, coprésidente du Comité d’action Palestine de Gironde (CAP 33) expliquait « la colère » : « C’est le ras-le-bol. Les gens n’ont plus d’illusion sur le fait que la communauté internationale puisse faire quelque chose pour arrêter cela. »

Dans les rangs du CAP, on scandait « Hamas, Hezbollah, Résistance ! » Mehdi, un drapeau du mouvement libanais sur les épaules : « Le Hezbollah, le Hamas, ce n’est pas mon problème. Les Palestiniens sont occupés depuis 60 ans et Israël ne respecte aucune résolution de l’ONU. » Celle qui a fondé Israël n’entrait pas dans ce compte. Ses copains et lui, qui regardent les télévisions du Proche-Orient, ont été véhéments à l’encontre « des médias français qui ne montrent rien ».

Dans les rangs de Palestine 33, beaucoup plus réservés à l’égard du Hamas, un tract appelait notamment à « une paix juste et durable » entre les deux peuples, et à des sanctions internationales et européennes contre Israël. Il est cosigné avec les partis de gauche et d’extrême gauche, « le Fatah » et plusieurs syndicats. Martine Cavignac observait : « Ce qui se passe est grave aussi pour Israël. L’opinion se retourne. La communauté internationale n’oubliera pas. L’attitude de nos gouvernants est inadmissible. Et ça peut avoir des conséquences sociales ici. »

Cyrille, militant de Génération Palestine, qui organise des voyages de jeunes dans les territoires occupés, expliquait : « On défend plutôt une solution politique au conflit. Mais ce qui se passe à Gaza fait l’unité de la manif, malgré les dé-saccords ».

Auteur : Gilles Guitton

Voir aussi : http://www.comiteactionpalestine.org/modules/news/article.php?storyid=121