Réfugiés, une seule volonté : rentrer

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le 5/9/2012 22:28:52 (394 lectures)

Réfugiés et résistants, réfugiés et combattants de la liberté, un seul et même sujet. Un seul verbe, rentrer. Un seul objet, la Palestine.


« Nous devons tout faire pour nous assurer qu’ils (les Palestiniens) ne reviendront jamais. (…) Les vieux mourront et les jeunes oublieront. » David Ben-Gourion, dans son journal, 18 Juillet 1948,
   
« Ben Gourion s’est trompé. Plusieurs générations peuvent mourir avant l’accomplissement de notre liberté, mais la flamme ne mourra jamais et les Palestiniens n’oublieront jamais. » Samah Jabr, palestinienne, Al Quds. 
Plusieurs années d’errance, des alignements de tentes pendant une décennie, progressivement remplacés par des baraquements de quelques mètres carrés  par famille, puis dans le même espace, peu à peu, des constructions en dur dont chaque nouvel étage est celui d’une nouvelle génération de réfugiés. Un labyrinthe de ruelles, larges comme les épaules d’un seul homme, propices à protéger les résistants et à échapper aux forces armées. Une porte ouverte sur un olivier de 60 ans, symbole de la patrie perdue. Des hommes, des femmes, des enfants, des vieux, que le temps concentre dans l’espace, avec toujours la même perspective, celle du retour.
Les réfugiés palestiniens sont avant tout la personnification des lieux dont ils ont été chassés, lieux qu’ils portent désormais en eux. Après l’expulsion, la plus urgente des tâches est de pallier le danger de la dispersion. L’urgence vitale est de rétablir en exil, l’unité de lieu dont ils proviennent, l’unité de lieu qui les rattache les uns aux autres.  Dans les camps de réfugiés, les villages de Palestine se recréent spontanément. Chaque clan se resserre, chaque communauté se reconstruit pour continuer à rendre vivante l’appartenance à la terre natale. Les clefs des maisons, qu’ils gardent précieusement, témoignent de la Nakba et attestent de cet attachement qu’ils se transmettent de génération en génération.
Après le regroupement des membres de la patrie en exil au sein des camps, revient aux réfugiés une seconde tâche plus politique.  Il faut impérativement reformer le corps national. De là, naît la Résistance, sous toutes ses formes. Elle emprunte divers chemins mais obéit aux mêmes impératifs : « se rassembler pour rentrer comme rentre un pays, non une multitude d’individus »1 .
Réfugiés et résistants, réfugiés et combattants de la liberté, un seul et même sujet. Un seul verbe, rentrer. Un seul objet, la Palestine.
1 (Elias Sanbar, Figures du Palestinien, 2004).
Comité Action Palestine

 

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