Soutenir la lutte des prisonniers détenus dans les geôles sionistes (Septembre 2013 : N°19) Comité Action Palestine 24 septembre 2013 Prisonniers 2 097 vues « Rien ne symbolise mieux que la prison coloniale la lutte à mort qui se joue entre colon et colonisé. Si la prison est l’éventualité certaine du résistant, la résistance est aussi l’horizon du prisonnier. C’est ce qu’attestent les luttes menées au sein même des geôles sionistes. Les prisonniers sont les martyrs, mais non les victimes de la résistance. Ils en sont les acteurs. Lutter contre la détention administrative et les conditions carcérales, c’est aussi lutter pour que la résistance continue, c’est lutter pour que la société continue d’exister. Parce que le combat des prisonniers est toujours un combat politique, le statut de prisonnier constitue, par conséquent, un repère fondamental de l’identité nationale palestinienne. C’est pourquoi la libération inconditionnelle de tous les prisonniers, palestiniens et arabes, est une revendication centrale de la cause palestinienne.Cette chronique, produite par Rim al-Khatib, se veut être l’écho de cette lutte. Depuis début 2012, les prisonniers en détention administrative ont lancé un mouvement ininterrompu de grève de la faim. Actuellement Samer ‘Issawi est en grève de la faim depuis plus de 5 mois (150 jours) » Le ministre chargé des prisonniers et libérés dans l’Autorité Palestinienne de Ramallah, Issa Qaraqe’, a indiqué que la deuxième étape de la libération des prisonniers détenus avant les accords d’Oslo, sera réalisée à la fin du mois d’octobre prochain. Elle sera suivie par une troisième étape, puis quatrième, au mois de mars 2014, selon l’accord conclu entre le président de l’AP, Mahmoud Abbas et les sionistes. Selon Qaraqe’, la libération des prisonniers n’est pas liée au développement des négociations et qu’aucun prisonnier libéré ne serait expulsé, mais la liste des 26 prisonniers sera établie lors des négociations ( ???) Il a également affirmé que le déroulement des négociations entre l’AP et les sionistes pourrait être conclu par la libération de Marwan Barghouty et de Ahmad Saadat. Son optimisme reste un vœu pieux, puisque tous les responsables politiques de l’AP ne cessent de dire que les négociations sont vaines et qu’elles n’aboutiront à rien. Les déclarations contradictoires des responsables même au sein de l’AP ne laissent présager rien de bon, pour les prisonniers. Et comme l’affirment les organisations de la résistance, seule la résistance est capable de les libérer. « Nés libres, nous le resterons » Soutenir la lutte des prisonniers détenus dans les geôles sionistes Septembre 2013 : N°19 1 – Prisonniers grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation – Le prisonnier Abdel Majid Khdayrat de Toubas – Hussam Matar – Awad Saîdi – Yassin Abu Lafah, – Issa Abu Arqub – Le prisonnier Hisham Sha’er a entamé une grève illimitée de la faim, à partir du 27 août, pour protester contre le refus de l’administration pénitentiaire de le faire soigner ; il est menacé par la perte de la vue. Hisham Sha’er a été arrêté en 2007, alors qu’il revenait d’Egypte où il se faisait soigner. Il fut accusé d’appartenir à la résistance et au mouvement du Jihad islamique. Le résistant prisonnier Darrar Abu Sissi, a arrêté la grève, suite à la promesse de la fin de son isolement. Plusieurs prisonniers avaient décidé de mener la grève de la faim et de l’étendre jusqu’à la fin de son isolement. 3 prisonniers en lutte parviennent à arracher leur liberté prochaine. Ayman Hamdane, Adel Harbiyyat et Ayman Itbeich ont suspendu la grève de la faim après avoir reçu l’assurance que leur détention « administrative » ne sera pas renouvelée. – Ayman Hamdan a reçu la promesse d’être libéré au mois de décembre prochain. En grève de la faim depuis le 28 avril dernier, l’état de santé du résistant s’est gravement détériorée au cours des dernières semaines. Il se trouve à l’hôpital. – Ayman Itbeich, a arrêté la grève le 4 septembre, ainsi que son frère, Ahmad en grève de la faim depuis juin 2013, détenu dans l’hôpital de Afoula. Leur frère arrêté récemment est placé en isolement. – Adel Huraybat a arrêté la grève le 4 sept. Il devrait être libéré fin septembre. Itbeich est étudiant, prisonnier libéré, cadre dirigeant du mouvement du Jihad islamique, arrêté et détenu par les sionistes. Les services sécuritaires de l’AP l’avaient arrêté quelques jours avant que les sionistes ne l’arrêtent au mois de mai dernier. 2 – Abolir la détention « administrative » L’occupation a renouvelé de 4 mois la détention « administrative » le 28 août 2013 du prisonnier Ayman Itbeich, en grève de la faim depuis le 23 mai dernier, juste avant la promesse de sa libération. 34 détenus « administratifs » ont subi le renouvellement de leur détention pendant le mois d’août. L’occupation refuse de mettre fin à la détention « administrative » du prisonnier Sharif Tahayna, de Sileh al-Harthiyé, province de Jénine. Il est arrêté depuis le 22 octobre 2012, et subit le renouvellement de sa détention tous les six mois. 3 – Libérer les prisonniers malades Les familles des prisonniers malades, de la région de Jénine, lancent un appel pour une campagne internationale pour faire libérer leurs enfants prisonniers, et dénoncer les crimes sionistes à l’encontre des prisonniers. La mère du prisonnier Mohammad Ghawardeh, qui a perdu un œil à cause d’une « erreur médicale » causée par les médecins de l’occupation, et le père du prisonnier Mohammad Adnane Mardawi, atteint d’une grave infection pulmonaire, et l’épouse du prisonnier Sami Issa Aridi, et celle du prisonnier Uthman Abu Kharaj, le frère du prisonnier Khalil Musbah et plusieurs autres membres des familles des prisonniers ont exprimé leur inquiétude quant à la négligence médicale intentionnelle de l’administration pénitentiaire de l’occupation, qui a entraîné le martyre de plusieurs prisonniers palestiniens et arabes. Le résistant Mu’tassam Raddad, atteint de cancer, continue sa marche vers la mort certaine. Des appels sont lancés quotidiennement par les associations de la solidarité avec les prisonniers et la famille de Mu’tassam Raddad pour le libérer avant qu’il ne soit trop tard. Sa mère réclame qu’il soit soigné par une équipe médicale indépendante dans un hôpital spécialisé. De son côté sheikh Khodr Adnane, en visite à sa famille, a lancé un appel réclamant aux associations humanitaires dans le monde d’exiger la libération de ce combattant du mouvement du Jihad islamique. Il a déclaré que le résistant Mu’tassam Raddad pourrait être le prochain prisonnier martyr, après Mayssara Abu Hamdiyé. Le résistant Nabil Moughir, de Jénine, détenu depuis 2001, est gravement malade. Depuis plusieurs années, il souffre de maux à l’estomac. Depuis 2008, il souffre d’une infection pulminaire non soignée, qui l’empêche de bien respirer. Il est condamné à 24 ans de prison. La famille du résistant prisonnier Mahmoud Salman, arrêté depuis 1994 et détenu dans la chambre des soins intensifs à l’hôpital-prison de Ramleh, a lancé un cri d’alarme pour sauver son fils qui souffre depuis des années de maladies cardiaques et pulmonaires. Le prisonnier Mahmoud Salman est interdit de visite familiale depuis 8 ans. Son nom est inclus dans la liste des anciens prisonniers devant être libérés. Condamné à 17 perpétuités, il est originaire de la bande de Gaza. Nadi al-Assir lance un appel pour faire libérer le prisonnier résistant Naïm Younes Shawamra, condamné à la perpétuité, et détenu depuis 1995, à cause de la détérioration de sa santé. 4 – Répression Les forces spéciales chargées de la répression des prisonniers ont investi la prison de Eshel la nuit du 9 septembre, visant la cellule 10 où se trouvent les prisonniers résistants Mahmoud Issa et Salim Jubaa et d’autres. Elles ont brutalement agressé les prisonniers et les ont sortis de la cellule avant de commencer une fouille minutieuse de la cellule, jusqu’à 4 heures du matin. Les résistants prisonniers ont été particulièrement visés à cause de la grève de la faim qu’ils avaient menée en solidarité avec le résistant Darrar Abou Sissi. Le résistant prisonnier Nahar Saadi, condamné à 4 perpétuités, est en cellule isolée depuis 4 mois. Il est du camp de Jénine et appartient au mouvement du Jihad islamique. Les forces de l’occupation ont investi la section 6 de la prison de Meggido et entrepris une vaste opération de fouilles dans la prison. Pendant des heures, les prisonniers palestiniens ont été enfermés dans une pièce minuscule afin de subir une fouille minutieuse. Les prisonniers qui ont résisté à ces fouilles ont été privés de visites, isolés et interdits de sortir en « promenade ». L’occupation a refusé la libération anticipée de la résistante Lina Jarbouni, la plus ancienne des prisonnières palestiniennes. Selon la loi de l’occupant, il est possible de réclamer la libération anticipée, après avoir été incarcéré les deux tiers de la période de condamnation. Lina Jarbouni, condamnée à 17 ans de prison, est toujours détenue depuis 11 ans. Origine de la ville de Arraba, en Galilée, elle fut accusée de participation à une opération militaire du mouvement du Jihad islamique. 5– Libération Le prisonnier Waddah Alayan du camp Askar près de Nablus a été libéré après avoir pasé 10 ans dans les prisons de l’occupation sioniste. Le résistant Assaad Marahil, cadre du mouvement du Jihad islamique dans le camp de Balata, a été libéré après trois ans de détention. Le résistant Mohammad Joudeh du camp Ayda, près de Bethlehem, a été libéré après 9 ans de détention. Il fut arrêté et accusé d’être membre du mouvement Hamas. 6 – Arrestation et condamnation Le tribunal sioniste a reporté la séance de jugement de la prisonnière Mona Qaadan, de Jénine. Mona Qaadan a été libérée après 3 ans et demi de détention, en détenue « administrative », puis arrêtée lors de la grève de la faim de son frère, Tareq Qaadan, qui est à présent libéré. La plupart des prisonnières palestiniennes sont arrêtées, sans jugement. La direction carcérale reporte sans cesse les séances de jugement. Pendant cette période, les prisonnières arrêtées ne peuvent recevoir de visite. Le tribunal de l’occupation dans la ville occupée d’al-Quds a condamné le jeune Tareq Khaled Awda, 17 ans, à 38 mois de prison. Il a été arrêté au mois de janvier 2013 et accusé d’avoir résisté en lançant des cocktails molotov sur la colonie implantée à Selwan. Sa famille a déclaré qu’il a déjà été arrêté 4 fois, malgré son jeune âge. Les services sécuritaires de l’AP ont arrêté 6 membres du mouvement Hamas en Cisjordanie, au début du mois de septembre. D’autre part, ils ont mis fin à l’incarcération de Samer al-Masri, qui a dû mener une grève de la faim de 12 jours pour retrouver sa liberté. Les services sécuritaires du mouvement Fateh ont enlevé le dirigeant précédent du bloc islamique à l’université Bir-Zeit, Moussa Shou’ani, ancien prisonnier libéré et militant de la cause des prisonniers. 7 – Statistiques Le centre Ahrar a déclaré qu’au mois d’août, 6 martyrs palestiniens sont tombés, tués par l’occupant sioniste, et 250 Palestiniens ont été arrêtés. 5 d’entre eux sont de la bande de Gaza, 55 de la région d’al-Khalil, 40 de la ville d’al-Quds, 45 de Nablus, 25 de Bethlehem, 10 de Qalqylia, 35 de Ramallah, 20 de Jénine, 5 de Toubas et 10 de Tulkarm. 10 Palestiniens ont été arrêtés aux barrages de l’occupant. Deux journalistes, Mohammad Chukri (26 ans) de Mohammad Mona (31 ans) de Nablus font partie des Palestiniens arrêtés. 8 – Enlèvement Les forces de l’occupation ont arrêté le 2 septembre le directeur du suivi dans Nadi al-Assir, à Ramallah, Le prisonnier libéré Sami Hussayn, 43 ans. Il avait été libéré après un an de détention « administrative » et fait prisonnier, au total, 20 ans. 9– Solidarité A Gaza, la branche féminine du mouvement du Jihad islamique a organisé début septembre un sit-in de solidarité avec les prisonniers palestiniens, devant les locaux du CICR. En solidarité avec le prisonnier Yassin Abu Lafah, en grève de la faim pour protester contre sa détention « administrative », un rassemblement a eu lieu le samedi 7 septembre, devant son domicile au camp Askar, près de Nablus. Un rassemblement de soutien au prisonnier malade Mu’tassam Raddad et tous les prisonniers malades a été organisé dans la ville Saïda, province de Tulkarm. L’association internationale « Friends of human » réclame la libération du journaliste Mohammad Anwar Mona, 31, de Nablus. Le journaliste a été arrêté par les forces de l’occupation lors d’un raid sur la ville de Nablus, pendant le mois de Ramadan. Arrêté, il a été condamné à la détention « administrative » pour 6 mois, après avoir été torturé lors des interrogatoires. print