« Sur l’injustice on ne pourra jamais installer la paix »
Déclaration du délégué cubain devant l’Organisation des Nations Unies, le 28 Novembre 1947.
Cuba fût le seul pays non-arabe à voter contre le plan de partition.
Calendrier Palestine Libre 2016 « Palestine: la boussole des opprimés »
Très brièvement, nous voulons exposer les raisons pour lesquelles la délégation cubaine se voit obligée de voter contre le plan de partage de la Palestine. […]
Tout d’abord, la base initiale de toute votre requête est la déclaration de Balfour, qui est la cause de tout le problème qui est devant nous aujourd’hui.
A notre avis, la déclaration Balfour n’a absolument aucune valeur juridique, le gouvernement britannique a ainsi offert quelque chose dont il n’avait pas le droit de disposer, parce qu’elle ne lui appartenait pas. […]
La partition est également contraire au droit, si nous nous en tenons au mandat de la Société des Nations. Il faudrait se demander si la Société de Nations pouvait, juridiquement, faire ce qu’elle a fait, c’est-à-dire, ordonner la création d’un foyer national juif avec les lourdes conséquences démographiques et politiques que cela a eues, dans un pays étranger sans le consentement de ses habitants. […]
Troisièmement, le projet est également contraire au droit, car il va à l’encontre de l’auto-détermination des peuples, qui était un principe essentiel de la création de la Société des Nations. Et bien ici, on dispose du sort d’une nation, en la privant de la moitié de son sol national, le sol qui a été le sien pendant des siècles, sans qu’on ne l’ait consultée pour connaitre son opinion. […]
Nous avons proclamé solennellement le principe de l’autodétermination des peuples; mais avec une grande inquiétude nous voyons que lorsqu’arrive le moment de l’appliquer, nous l’oublions. Un tel système nous semble funeste. […]
Pourquoi n’a-t-on pas procédé de manière démocratique, dans ce cas, consultant la volonté de tout le peuple de Palestine? Est-ce qu’on a craint que le résultat de la consultation soit contraire à ce que de toute façon on voulait faire? Et, si c’est ainsi, où sont les principes, et où est la démocratie que nous invoquons continuellement ? […]
D’autre part, nous considérons que le projet est particulièrement injuste. Le peuple arabe a eu de façon ininterrompue, pendant de nombreux siècles le territoire de la Palestine, et selon les données officielles qui nous ont été présentées, à la fin de la première Guerre mondiale, il constituait près de 90% de la population totale.
Puis, par l’intermédiaire du Royaume-Uni, en tant que puissance mandataire, en application de la décision de la Société des Nations, on a ouvert les portes à l’immigration étrangère, offrant un endroit où elle pourrait vivre et développer son existence selon ses désirs, la liberté religieuse et sans discriminations humiliantes. Nous avons dit immigration étrangère, consciemment, parce que, avec tout le respect envers l’opinion des Juifs, ils sont, selon nous, des étrangers sur la terre de Palestine. […]
Ne nous dites pas qu’ il faut parfois, accepter une solution politique même injuste, parce que nous considérons que l’on ne pourra jamais bâtir la paix et la cordialité entre les peuples sur l’injustice. […]
Pour ces raisons, nous devrons voter contre le plan de partition, comme nous l’avons fait dans la Commission, et une fois que nous sommes arrivés à forger notre jugement, nous considérons avoir le devoir de manifester par notre vote, en gardant fermement, malgré des efforts et des pressions qui ont été faites autour de nous.