Attaques de Gaza : le sionisme dans l’impasse
Comité Action Palestine, le 8 août 2022
Après trois jours de bombardements intenses à Gaza, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés, Israël s’est résolu à signer un cessez-le-feu avec le Djihad Islamique, sous l’égide de l’Egypte. La cible de ces bombardements n’était pas le Hamas, comme habituellement, mais la résistance incarnée par le Djihad Islamique. Les agressions de grande envergure se répètent de plus en plus fréquemment. La précédente a eu lieu au printemps 2021. Que signifie cette évolution militaire côté entité sioniste ? Qu’est-ce qui pousse l’Etat sioniste à montrer si souvent les muscles ? S’il lui en reste encore, il n’a plus la vitalité d’antan.
Depuis sa défaite cuisante au Liban en 2000, le mythe de l’invincibilité de l’Etat sioniste est tombé. Toutes les attaques qui ont suivi au Liban ou à Gaza se sont soldées par une succession de défaites. Si à chaque fois les forces militaires sionistes frappent fort, elles n’atteignent jamais les objectifs politiques fixés. Vendredi dernier, l’objectif était de décapiter le Djihad Islamique. L’assassinat d’un responsable et l’arrestation de plusieurs membres de cette organisation devaient être présentés comme un trophée à une population israélienne chauffée à blanc contre les Palestiniens et demandant à être rassurée face à cette révolution palestinienne qui ne s’arrête jamais.
Mais l’Etat sioniste se berce d’illusions et avec lui, les Israéliens. Il a réussi à éliminer des résistants, mais pas la résistance. Il a tué des hommes, des femmes et des enfants, mais il a renforcé la vitalité révolutionnaire du peuple palestinien. Tant que la révolution vivra, elle trouvera des Hommes à la hauteur pour la conduire sur le chemin de la libération. L’entité coloniale a assassiné de grandes figures de la révolution, tels que Yasser Arafat ou Cheikh Yassine, mais le problème reste entier pour les sionistes.
Ces derniers font face à une équation très complexe. Échouant à défaire la résistance palestinienne, leurs faiblesses apparaissent au grand jour. Ils sont incapables de trouver un compromis durable entre forces politiques, alors que la résistance, de son côté, s’unifie en prenant son temps, parce qu’elle a le temps pour elle. Lors des attaques du mois de mai 2021, la résistance a parlé d’une seule voix : les territoires palestiniens, Gaza, Cisjordanie, Palestine de 48, se sont mobilisés pour faire face à l’énième agression contre Gaza et protester contre les expulsions des familles à Al Qods.
L’Autorité palestinienne, qui n’a d’autorité que le nom, ne parvient pas à remplir sa fonction de sous-traitant sécuritaire pour Israël. Elle est débordée par la résistance qui se renforce. En Cisjordanie, les confrontations violentes avec l’ennemi sioniste sont récurrentes. Ironie de l’Histoire, I ’entité sioniste est obligée d’intervenir pour faire le boulot de l’Autorité palestinienne. Les Accords d’Oslo ne sont plus d’aucune utilité. S’ils devaient réduire à néant la volonté indestructible d’autodétermination du peuple palestinien, l’écart est grand entre les résultats escomptés et ceux obtenus. Bilan : zéro. Mais on ne repart pas de zéro. L’Histoire a nécessairement fait son travail.
La situation n’est plus celle qui a prévalu lors de la signature des Accords d’Oslo. Les leaders de la résistance ont raison de dire qu’ils font face à un ennemi stupide qui ne prend leçon de rien. Non seulement le peuple palestinien a compris, après les erreurs de certains de ses leaders, que les constances nationales doivent être défendues sous l’étendard de l’unité, mais de surcroit, toutes les villes occupées en Palestine de 48 sont à portée des missiles palestiniens. L’obsession sécuritaire des colons est mise à mal. Nulle part, ils ne se sentent désormais en sécurité. Tous les mythes et les illusions sionistes tombent sous les coups politiques et militaires de la résistance. Il ne leur reste qu’à accepter la volonté populaire palestinienne ou à fuir à l’instar du parrain américain qui, il y a peu, a fui d’Afghanistan sans demander son reste. Les défaites successives du protecteur américain ne sont pas pour rassurer la société coloniale. L’affaiblissement de la zone occidentale dans le monde contribue à désespérer les sionistes.
Cette dernière victoire qui a contraint les sionistes à signer un accord seulement trois jours après le début des hostilités va redoubler cette désespérance et donner de quoi espérer aux Palestiniens. La victoire n’est pas proche. Elle est là. Chaque petite victoire prépare la paix en Palestine. Pas de paix sans résistance armée. Force et honneur au peuple palestinien.