Cycle de conférences-formations : « Thomas Sankara»
COMITE ACTION PALESTINE
CYCLE DE CONFERENCES-FORMATION
Le Comité Action Palestine vous propose tout au long de l’année 2013 un cycle de soirées-formations autour de films et de documentaires sur le thème « colonialisme, néocolonialisme et résistance ».
La prochaine séance aura lieu le 19 juin 2013 à 20h30,
Nous évoquerons le révolutionnaire,
« Thomas Sankara»
à l’Athénée Municipal de Bordeaux (Place St Christoly, Tram A et B, arrêt Hôtel de ville)
Un documentaire sera présenté
S’inscrivant dans la lignée des Che Guevara et des Patrice Lumumba, Thomas Sankara représentera pour son pays mais aussi pour l’ensemble des populations du tiers-monde un exemple et un espoir dans la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme.
Quand on lui demandait de définir l’impérialisme, il répondait que c’était « ce qui se retrouvait dans vos assiettes », que c’était cette main-mise des puissances coloniales et le contrôle criminel et absolu qu’elles imposent aux africains. Pillage des ressources naturelles, régimes politiques à la solde et corrompus, ce système totalitaire malgré les indépendances politiques continue son œuvre destructrice du continent en maintenant au Burkina Faso comme ailleurs l’ultrapauvreté et la dictature. Le Capitaine Thomas Sankara soutenu par une grande partie de l’armée et de la population en relation avec les cercles des jeunes intellectuels marxistes organisera la prise du pouvoir le 4 Août 1983.
Leader d’une révolution populaire aspirant à un changement radical, Thomas Sankara engagera le Burkina Faso dans de profondes transformations :
– lutte contre les forces compradores et corrompues au sein de l’appareil d’Etat,
– lutte contre la dépendance économique imposée par l’impérialisme français et américain en menant une réforme agraire et un développement autocentré de l’artisanat local et de « l’industrie utile »,
– développement de la démocratie populaire et participative à travers principalement l’organisation des Comités de Défense Révolutionnaires (CDR), l’instauration de tribunaux populaires (TPR) et une réforme fondamentale de l’enseignement,
– Sur un plan social, le Burkina connaîtra également un réel progrès avec la régression du féodalisme et du pouvoir des chefferies complices de l’ancien régime. L’accès aux soins et l’égalité entre hommes et femmes seront aussi des objectifs prioritaires.
En matière de politique étrangère, Thomas Sankara militera pour l’unité des forces anticoloniales. Panafricanisme et non alignement en constitueront le socle.
Reste que la volonté d’indépendance et la lutte contre les intérêts néocoloniaux du nouveau Burkina Faso sera frappée par l’hostilité et la sournoiserie de la France, l’ancienne puissance coloniale. Foccart aux commandes, la contre révolution se prépare et finira par reconquérir le pays en mettant provisoirement fin aux dangers que Sankara et les siens représentaient pour l’ordre mondial. Trahi par son compagnon de lutte Blaise Compaoré, Thomas Sankara sera assassiné par un clan de l’armée rallié et soutenu par les services français.
C’est l’histoire de cet homme et de la naissance du Burkina Faso que retrace le documentaire que nous projetterons. Celui-ci sera suivi d’un échange. Car l’histoire du Burkina Faso et de son Capitaine Sankara a valeur d’exemple et d’expérience permettant de mieux saisir le contexte actuel et l’interventionnisme forcené de l’impérialisme en Libye, en Syrie et récemment en Côte d’Ivoire.
Les conférences-formation du COMITE ACTION PALESTINE
Dans la continuité du forum organisé en juin 2009 sur la Palestine et le fait colonial en général, le Comité Action Palestine propose en 2012 un cycle de soirées-formations autour de films et de documentaires sur le thème colonialisme, néocolonialisme et résistance.
L’objectif de ces formations est de déconstruire l’histoire officielle ou l’idéologie dominante sur ces questions et de proposer une version alternative et objective de l’histoire. La réflexion sera menée à partir d’éléments d’analyse et de connaissances historiques qui seront proposés au cours de la présentation et discutés au cours des échanges qui s’en suivront. L’accent sera mis sur les liens existants entre les le fait colonial, le néocolonialisme actuel et la résistance des peuples. En ce qui concerne la forme, les échanges se feront à partir de la projection de vidéos-reportage ou d’extraits de films.
Le choix de ce thème pour le cycle des formations ouvertes s’explique par son caractère central pour appréhender à la fois la situation en Palestine mais aussi la nature des rapports Nord-Sud. Partant de l’observation que le colonialisme sioniste forme une synthèse de différentes formes de colonialisme qui ont prévalu dans l’histoire et que son analyse suppose donc une connaissance plus générale du colonialisme, le Comité Action Palestine a opté dans le cadre des formations pour un ensemble de vidéos traitant du fait colonial. D’autre part, et les soulèvements dans le monde arabe le montrent plus clairement encore, la situation du peuple palestinien et celle du colonialisme juif dépendent étroitement de l’évolution des rapports de force qui opposent l’impérialisme aux peuples du Sud. C’est pourquoi une analyse du néocolonialisme est apparue indispensable, a savoir les modalités actuelles par lesquelles l’occident vise à maintenir ou à réinstaller sa domination économique et politique sur les Nations du Sud. Le colonialisme sioniste et le néocolonialisme occidental ont des destins liés de même que la résistance palestinienne et les résistances des peuples du sud s’entretiennent et se renforcent mutuellement.
L’intérêt de ses formations est donc d’apporter des outils théoriques et des connaissances historiques sur le fait colonial et néocolonial sachant qu’il est impossible de décortiquer l’un sans disséquer l’autre. Pour les classes dirigeantes occidentales, cette réalité est tellement bien perçue et intégrée qu’elles s’agitent dans tous les sens pour préserver l’existence d’Israël. En effet, une probable disparition de l’entité sioniste serait une catastrophe majeure car elle signifierait la fin de la domination occidentale dans toute la région. Dans cette optique, les formations de 2012 comprendront aussi des vidéos sur le fait néocolonial.
Les rapports de force entre sionistes et anti-sionistes de même que les rapports néocoloniaux se jouent aussi à l’intérieur même des pays du Nord. Le sionisme est inscrit au cœur même des Etats occidentaux, ce qui explique le soutien sans faille de ces Etats à Israël. D’autre part, le courant sioniste, par sa domination des sphères de l’Etat dans tout le monde occidental, donne l’orientation de l’offensive impérialiste et néocoloniale dans les pays du Sud. Enfin ce sont ces mêmes sionistes qui sont les plus fervents propagateurs de l’islamophobie dans l’objectif de scinder et d’opposer les classes populaires selon une logique blancs/immigrés et de délégitimer la cause palestinienne dans les quartiers populaires. Ainsi le néocolonialisme à l’œuvre dans les pays du sud se retrouve sous certaines de ses formes dans les quartiers populaires des pays du Nord, néocolonialisme qui permet de brimer les populations immigrées et de les isoler dans leur soutien à la cause palestinienne. Des formations-vidéos porteront donc sur cette question du néocolonialisme et de l’islamophobie à l’intérieur même des pays occidentaux.
La visée globale de ces formations destinée à un large public est non seulement de permettre de comprendre les phénomènes coloniaux, néocoloniaux et les résistances qu’elles suscitent mais aussi d’inciter chacun d’entre nous à en percevoir les liens réciproques.