« Face au racisme et à l’islamophobie, ne cédons rien ! » Rencontre-débat le 22 janvier. Comité Action Palestine 10 janvier 2016 A LA UNE, Actions, Communiqués 2 262 vues Rencontre-débat le 22 janvier 2016 avec Nacira Guénif-Souilamas Organisée par le Comité Action Palestine 20h, Maison Cantonale, Bordeaux-Bastide, 20 rue de Chateauneuf (Tram A, arrêt Jardin Botanique) « Les attentats de 2015 et la construction raciste d’un nouveau bouc-émissaire » En 2015, le terrorisme a frappé la France, comme il frappe partout dans le monde, notamment en Afrique et au Moyen Orient. En Palestine en particulier, le terrorisme de l’Etat colonial israélien sévit quotidiennement depuis près de 70 ans. Après la légitime émotion, il incombe de comprendre pourquoi cette violence éclate aujourd’hui de manière impitoyable en France, et d’en envisager toutes les conséquences. La société française paie sans aucun doute le prix de sa politique belliqueuse et à courte vue, menée par les deux derniers gouvernements avec des interventions en Lybie, au Mali, en Centrafrique, et aujourd’hui en Syrie, ainsi qu’une alliance de fait avec les Etats rétrogrades du Golfe et un soutien inconditionnel à l’entité sioniste. Cette politique a eu des effets désastreux sur la minorité musulmane qui souffre depuis bien longtemps du racisme et de l’islamophobie alimentés par les politiques et les médias. Plus que quiconque, cette minorité subit de plein fouet les conséquences des attaques meurtrières commises sur le sol français. Sur le plan idéologique, ces évènements sont utilisés pour accuser les musulmans d’être une menace pour la sécurité, la liberté d’expression, la laïcité et les valeurs de l’Occident. Sur le plan politique, ces évènements justifient l’intensification de lois répressives et discriminatoires. L’instauration de l’état d’urgence (historiquement voté pour faire face aux événements liés à la guerre d’Algérie), et le projet gouvernemental d’inscrire la déchéance de nationalité pour les binationaux accusés de terrorisme cimentent le racisme institutionnel. Cette politique libère la parole anti-arabe et islamophobe et les violences à l’encontre des populations issues de l’immigration post-coloniale se multiplient. Même si il est en marche depuis longtemps, ce processus s’est accéléré en 2015. Les attentats n’en sont pas la cause, mais le catalyseur. Les objectifs sont maintenant très clairs. Dans une situation de crise économique extrême, il s’agit en interne d’empêcher toute contestation sociale et politique unifiée en mettant en place un système ultra-répressif et en créant un bouc-émissaire musulman. Vis-à-vis de l’extérieur toute expression de solidarité avec la résistance à l’impérialisme occidental, notamment en Palestine, doit être censurée. On assiste à une normalisation de l’islamophobie qui a été instillée dans la société française depuis des années, et à un renforcement de la division et d’un état de tension permanent entre la minorité musulmane et le reste de la population. Dans ce contexte, il s’agit de comprendre le processus en cours et de s’interroger sur les stratégies que les mouvements populaires anti-racistes et anti-impérialistes, notamment pro-palestinien, doivent mettre en œuvre pour continuer le combat. C’est cette réflexion que le Comité Action Palestine vous propose de mener au cours de deux rencontres avec Nacira Guénif-Souilamas print