Tal al-Zaatar, les tentatives de détruire le droit au retour Comité Action Palestine 16 août 2018 Communiqués, Les calendriers 2 131 vues Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés » En tant que preuves matérielles de la Nakba et du caractère momentané de l’exil du peuple palestinien, les camps ont perpétuellement été sous la menace de la destruction. En faisant disparaître ces lieux de résistance, de contre-pouvoir et d’expression du nationalisme palestinien, les sionistes et certains dirigeants et organisations arabes ont toujours eu la volonté d’anéantir la revendication première qui est celle du Droit au Retour. Alors qu’au cours des années 70, les Palestiniens s’affirment, non plus en tant que miséreux à assister, mais en tant que résistants, la destruction des camps devient une arme pour les mettre à genou et briser leur détermination sans faille. Le processus commence avec al-Widhat en Jordanie en grande partie détruit par le pouvoir jordanien après Septembre noir. Mais c’est au Liban que cette guerre fût la plus impitoyable. Quatre camps furent entièrement rasés en l’espace d’à peine deux ans. Cela commença en 1974 avec le camp d’al-Nabatiye au Sud Liban détruit par l’aviation israélienne, puis ce fut le tour de Dehbaia dans la banlieue de Beyrouth qui tomba aux mains des milices chrétiennes en 1975. Mais c’est surtout la destruction du camp de Tal-al Zaatar qui reste dans toutes les mémoires. Assiégé de juin à août 1976 par les Phalangistes libanais soutenus à ce moment-là par l’armée syrienne, le camp et ses 15 000 réfugiés résista jusqu’à la reddition des combattants palestiniens le 1er août. S’en suivit le massacre d’au moins 2500 personnes et la destruction totale du camp qui ne fut jamais reconstruit. Quelques jours plus tard, le même sort fût réservé au camp de Jisr al-Basha. Mais ce processus ne s’arrêta pas là. On estime que les deux tiers des habitations furent détruites dans les camps de réfugiés pendant l’invasion israélienne du Liban et la guerre des camps. Plus récemment, en 2007, le camp de Nahr el-Bared situé au Nord du Liban fût réduit en poussière par les pilonnages de l’armée libanaise durant trois mois afin d’en déloger un groupe fondamentaliste armé. Les 30 000 Palestiniens du camp furent contraints à fuir et à chercher refuge dans le camp de Baddawi. Les camps de Gaza et de Cisjordanie ont également subi d’importantes et multiples destructions. Et de 2012 à 2015, l’histoire s’est répétée à Yarmouk en Syrie qui n’est aujourd’hui plus qu’un champ de ruines. Le caractère systématique des destructions de ces haut-lieux de la résistance armée tels que Tal-al Zaatar et Rafah, et plus récemment de centres économiques florissants tels que Nahr el Bared et Yarmouk, relève d’une stratégie délibérée. Il s’agit de faire disparaître les preuves que le peuple palestinien est toujours debout et déterminé à se battre pour rentrer chez lui. Jusqu’à aujourd’hui, cette stratégie a été vouée à l’échec. Photo: Comité Action Palestine print